La paix entre Hamas et AP, une opportunité pour les proches des détenus à Gaza ?
Les parents espèrent que l’Autorité palestinienne pourra permettre le retour de leurs proches retenus et celui des dépouilles des soldats tués

WASHINGTON (JTA) – Le gouvernement israélien demeure perplexe à propos de la réconciliation entre l’Autorité palestinienne et le Hamas, mais il s’oppose catégoriquement aux démarches pour la reconnaissance d’un Etat palestinien par des organismes internationaux, y compris les Nations unies.
Cependant, d’après des sources israéliennes – pour les familles des Israéliens détenus dans la bande de Gaza contrôlée par le groupe terroriste palestinien du Hamas – ces deux développements présentent une opportunité : demander des comptes aux responsables de la situation et pousser à la libération de ceux qui sont toujours détenus ainsi qu’à la restitution des dépouilles.
« Maintenant, l’Autorité palestinienne est responsable », a déclaré Leah Goldin, dont le fils, Hadar, a été tué après l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu pendant la guerre de Gaza de 2014.
Contrairement au Hamas, qui est considéré comme une organisation terroriste par Israël, le gouvernement américain et bien d’autres, l’Autorité palestinienne est reconnue comme étant le représentant des Palestiniens.
Goldin s’est exprimée longuement vendredi lors d’une séance spéciale du Conseil de sécurité de l’ONU convoquée par les Etats-Unis et l’Ukraine.

Si l’Autorité palestinienne ne parvient pas à convaincre le Hamas de libérer Hadar Goldin, Oron Shaul, et deux civils israéliens, Avera Mengistu et Juda Abu Ganima, qui se sont introduits à Gaza, elle « violerait le droit international », a-t-elle dit. Mengistu et Ganima sont présumés vivants.
A ses côtés, à la réunion du Conseil de sécurité, se tenait Irwin Cotler, l’ancien ministre canadien de la Justice qui représente Goldin pro bono dans ses tentatives pour obtenir des réponses au sujet de son fils. Il a fait remarqué que l’Autorité palestinienne avait récemment rejoint la Cour pénale internationale (CPI). Cette action, prise afin d’engager des poursuites pénales contre les Israéliens, rend l’Autorité palestinienne plus responsable, a déclaré Cotler.

L’Autorité palestinienne, en n’intervenant pas, est en « violation permanente » des interdictions dans la loi qui a créé la CPI contre « les atteintes à la dignité de la personne » et les « traitements humiliants et dégradants » a-t-il déclaré.
Dans une interview, Cotler, qui est à présent à la tête du Centre Raoul Wallenberg pour les droits de l’Homme, a déclaré que cette stratégie pourrait s’étendre à d’autres demandes des Palestiniens de rejoindre des organismes internationaux avec le statut de pays membre.
« Vous ne pouvez pas adhérer à des accords internationaux tant que vous ne remplissez pas les obligations du droit international », a déclaré Cotler. « Vous ne pouvez pas violer le droit international humanitaire et en même temps être un membre en règle de ces organisations ».
Pour être clair, ni Goldin ni Cotler n’ont approuvé la réconciliation ou l’accession des Palestiniens vers le statut d’Etat au sein des organisations internationales ; ils soutiennent au contraire que tant que ces processus étaient en cours, l’Autorité palestinienne devrait assumer les responsabilités concomitantes.