En intensifiant le conflit militaire dans le nord de la Syrie, il ne fait aucun doute que l’armée turque bénéficie d’une supériorité claire sur les forces kurdes.
Les Turcs – avec leur armée de l’air, leurs blindés, leurs drones d’attaque et leur capacités technologiques – devraient bientôt reprendre le contrôle du territoire encore contrôlé par les Kurdes dans le nord de la Syrie.
Pourtant, les dernières nouvelles après quatre jours d’affrontements laissent penser qu’une prise de contrôle totale turque des terres kurdes, qui s’étendent sur 30 kilomètres depuis la frontière, ne sera pas une mission facile.
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Quatre soldats turcs ont été tués depuis le début de l’offensive mercredi, dont deux dans le nord-ouest de la Syrie.
Dans le même temps, des combattants kurdes dans la région, les Forces démocratiques syriennes, ont annoncé samedi qu’elles avaient l’intention d’envoyer des renforts dans des zones de combats comme Ras al-Ayn et Tell Abyad.
De rebelles syriens soutenus par la Turquie se rassemblent dans la ville d’al-Bab dans l’est du pays dans la province d’Alep, le 11 octobre 2019, alors qu’il se préparent à prendre part à une invasion turque du nord-est de la Syrie. (Zein Al Rifai/AFP)
La prise de contrôle est seulement une question de temps, alors que les Turcs ont gagné progressivement du terrain vendredi et samedi.
Mais il est aussi important de se souvenir de quelque chose concernant ce même village de Ras al-Ayn : en novembre 2012, de puissantes forces djihadistes de l’opposition syrienne, comme le Front al-Nosra, ont lancé une offensive pour prendre le village – ils ont été confrontés à la résistance féroce des combattants kurdes qui contrôlaient la zone.
Ras al-Ayn a été coupée en deux pendant deux mois de combats intenses, mais les forces kurdes ont fini par prendre la ville et faire fuir les djihadistes sans presque aucune aide extérieure.
Et ce n’est que l’une des nombreuses histoires qui témoignent de la détermination des combattants kurdes au plus fort de l’Etat islamique, alors que des forces djihadistes semaient le chaos au Moyen-Orient.
Après que l’EI a commencé son expansion, portant des coups durs aux armées syrienne et irakienne, les djihadistes ont tenté de prendre le contrôle d’une petite ville kurde appelée Kobane, qui se situe à la frontière de la Syrie avec la Turquie.
Les forces de la ville étaient commandées par une femme combattante de l’YPG, un groupe kurde considéré par le gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan comme une organisation terroriste à cause de ses liens avec le PKK, basé en Turquie.
Des Kurdes syriens participent à une manifestation contre les menaces turques dans le village de Ras al-Ain dans la province Hasakeh de la Syrie à proximité de la frontière turque, le 9 octobre 2019. Des avions turcs auraient attaqué le village quelques heures plus tard. (Delil SOULEIMAN / AFP)
Après avoir assiégé la ville pendant des mois, les combattants de l’Etat islamique ont dû se replier, dans ce qui a été un point de bascule pour les kurdes et les forces de la coalition dans le combat contre le groupe terroriste islamiste.
À n’en pas douter, l’armée turque se situe un cran au-dessus des mercenaires de l’EI ou du Front al-Nosra, et la capacité kurde à résister à une telle force sera, au mieux, limitée.
Pourtant, l’occupation turque du nord de la Syrie aura un coût humain important. Une fois entrée en territoire hostile, l’armée turque deviendra la cible d’attaques de guérilla, alors que les Kurdes utiliseront les tactiques qu’ils utilisent depuis de décennies dans des conflits avec les Syriens et les Irakiens.
Des combattants syriens soutenus par le Turquie marchant à côté de véhicules de l’armée turque à proximité du village d’Akcakale le long de la frontière avec la Syrie, le 11 octobre 2019, alors qu’ils se préparent à prendre part à un assaut mené par la Turquie sur le nord-est de la Syrie. (Bakr Alkasem/AFP)
La Turquie va également devoir gérer les conséquences de son intervention après que des milliers de combattants de l’EI détenus dans des prisons kurdes pourraient se retrouver en liberté, au plus fort du conflit.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’exprime face aux responsables de son parti à Ankara en Turquie, le 10 octobre 2019. (Service de presse de la présidence turque via AP, Pool)
Au final, Erdogan pourra peut-être vanté son succès sur les Kurdes syriens auprès de ses partisans.
Mais le président turc fera également face à des critiques internes quand le nombre de victimes parmi ses combattants augmentera, comme ce sera certainement le cas.
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