La « Renaissance » des synagogues et cimetières italiens au musée juif de Ferrare
« Maisons de Vie » rassemble documents et artefacts de 2 000 années de présence juive en Italie et met en avant les travaux de rénovation de sites juifs
MANTOUE – Une exposition au Musée italien du judaïsme et de la Shoah (MEIS) de Ferrare consacre une exposition aux caractéristiques rituelles et sociales des synagogues et cimetières juifs en Italie, revenant sur 2 000 ans de présence juive à travers des artefacts, des dessins et des projets culturels.
L’exposition, intitulée « Maisons de Vie : Synagogues et cimetières en Italie », est liée aux travaux de restauration et revitalisation menés par la Fondation du patrimoine culturel juif (FBCEI) sur les sites juifs italiens et ailleurs.
L’exposition, qui se termine dimanche, permet aux visiteurs « de découvrir les richesses du patrimoine culturel juif en Italie, dont les cimetières et synagogues sont une des expressions fondamentales », explique Dario Disegni, président de la FBCEI et du MEIS.
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« L’action la plus importante soutenue par la fondation est la restauration du cimetière de Valdirose, à la frontière entre les villes de Gorizia et Nova Gorica, aujourd’hui slovène. C’est un projet sur lequel nous travaillons depuis des années. »
Disegni ajoute que la restauration du cimetière est l’un des projets les plus importants jusqu’à 2025, et que Gorizia et Nova Gorica seront toutes deux capitales européennes de la culture en 2025 (avec Chemnitz, en Allemagne). Ce titre emporte son lot d’événements culturels, souvent accompagnés d’une considérable augmentation du tourisme.
Selon Disegni, les premiers travaux ont commencé dans le cimetière et la restauration des pierres tombales commencera sous peu. Dans le cadre de ces rénovations, un point d’information sera aménagé dans ce qui était autrefois la chapelle, pour raconter aux visiteurs l’histoire du cimetière et la vie de certaines personnes qui y sont inhumées.
La Fondation du patrimoine culturel juif a également commencé les travaux de restauration des extraordinaires – et peu fréquentées – catacombes juives de Venosa, dans le sud de l’Italie.
« Nous attendons le déblocage de certains fonds pour poursuivre les travaux », explique Disegni, notant que « plusieurs communautés juives italiennes ont commencé à restaurer des synagogues. Des projets de ce type ont été menés ou sont en cours à Ferrare, Turin, Alexandrie et Vercelli.
La restauration des synagogues de Florence et de Sienne, frappées par un tremblement de terre cette année, est également d’une grande importance, ajoute Disegni.
L’exposition « Maisons de Vie », organisée par Amedeo Spagnoletto et Andrea Morpurgo, revient sur l’histoire de plusieurs villes et personnes à l’aide de projets architecturaux, d’objets familiers et de documents prêtés par les archives de l’État et les communautés juives. L’initiative, qui a reçu la médaille du Président de la République, est soutenue par le ministère italien de la Culture, l’Union des communautés juives italiennes (UCEI), entre autres.
L’exposition questionne la relation entre les Juifs italiens et leurs dirigeants à des époques différentes. Un voyage dans le temps emmène les visiteurs à la découverte des prairies (aussi appelées ortacci, lieux de sépulture des juifs) situées à l’extérieur des murs des villes du Moyen Âge, des catacombes juives de Rome et de Venosa, et des anciens cimetières.
Les visiteurs peuvent admirer un livre de prières de fêtes datant du 15e siècle, l’Arche Sainte de Vercelli qui abritait les rouleaux de la Torah de la communauté, qui remonte elle au 17e siècle, à l’époque des ghettos italiens ainsi que des documents anciens relatifs à la construction de nouvelles synagogues dans les grandes villes italiennes.
Il y a des objets fascinants comme cette pierre tombale de 1722 du maître rabbinique Yehudah Leon Briel – originaire de Mantoue, l’un des centres les plus importants de la vie culturelle juive italienne – et un siège recouvert de bronze de 1887 du sculpteur Mario Quadrelli pour la section juive du cimetière monumental de Milan.
Un tableau d’Alessandro Magnasco, considéré comme l’un des peintres les plus originaux du 18e siècle, se distingue parmi les œuvres d’art exposées. Représentant un cortège funèbre juif, le tableau, qui fait partie des collections du Louvre, est arrivé au MEIS via le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme de Paris.
Spagnoletto explique que le titre de l’exposition, « Maisons de Vie », lui vient de ses principaux sujets, à les synagogues et les cimetières.
« Les synagogues ne sont pas seulement destinées à la prière, ce sont de véritables maisons pour les communautés », dit-il, « et les cimetières, dans le monde juif, sont appelés batei chayim, maisons de vie. »
« En dépit de leurs différences, ces deux endroits sont des concentrés d’existences, d’histoires et d’identités depuis des millénaires », ajoute Spagnoletto.
« Contrairement aux domiciles privés, dans ces espaces, on passe de la dimension individuelle à la dimension communautaire, ce qui explique que, dans la tradition juive, elle soit vivante pour toujours. »
Avec cette exposition, les visiteurs comprendront mieux l’évolution des espaces sacrés et les activités qui s’y déroulaient. Des témoignages anciens donnent des détails sur les cimetières, les catacombes et la synagogue de l’époque romaine d’Ostia Antica, découverte dans les années 1960 et datant de la fin du 1er siècle de notre ère, ainsi sur que la synagogue de Bova Marina en Calabre, remontant au 3e ou 4e siècle de notre ère, un des tout premiers signes de présence juive dans le sud de l’Italie.
Spagnoletto explique que le MEIS est très attentif à la préservation de l’histoire culturelle juive en Italie.
« Nous exposons des œuvres d’art qui appartiennent aux communautés juives du passé, mais aussi divers objets liturgiques créés après la Seconde Guerre mondiale, qui témoignent de la vitalité des Juifs après la tragédie de la Shoah ».
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