La restauration de Notre-Dame : quand, combien, comment ?
Combien de temps faudra-t-il pour restaurer Notre-Dame ? Pour quel coût ? Sera-t-il possible de retrouver ce joyau architectural tel qu'il était avant le sinistre ?
Combien de temps faudra-t-il pour restaurer Notre-Dame ? Cinq ans comme l’a promis le président Emmanuel Macron ? Pour quel coût ? Sera-t-il possible de retrouver ce joyau architectural tel qu’il était avant le sinistre ? Ce sont les questions que se posent les Français au lendemain de l’incendie qui a ravagé la cathédrale parisienne.
COÛT DE LA RESTAURATION : Les chiffres varient selon les techniques traditionnelles ou nouvelles qui pourront être utilisées, mais atteindront de toute façon plusieurs centaines de millions d’euros, selon les experts, et l’élan de solidarité devrait permettre de couvrir ce budget. « Cette fois-là, ce n’est pas l’argent qui va manquer », a résumé l’animateur Stéphane Bern, alors que tant de chefs d’œuvre en péril ont du mal à trouver des financements.
DÉLAIS : Les pronostics sur les délais d’une restauration sont très variables. Il faudra « dix à vingt ans minimum », selon M. Bern, en commençant par l’évaluation des dommages, les arbitrages à prendre sur des manières de procéder, les appels d’offre. Les travaux préparatoires, d’assainissement, de consolidation, de séchage prendront également du temps. Une fois les arbitrages pris, les entreprises compétentes qui disposent des savoir-faire nécessaires pourront mener la restauration relativement vite, selon les experts.
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APPELS D’OFFRE : À la différence des cathédrales d’autres pays ou de Strasbourg (en raison du régime concordataire) qui n’appartiennent pas à l’État, la restauration de la cathédrale de Paris obéit aux règles complexes des marchés passés par l’État : les sociétés retenues par les appels d’offre font toujours appel à des sous-traitants qui peuvent faire appel elles-mêmes à des sous-traitants. Elles-mêmes peuvent faire appel « à des personnes peu qualifiées » sur les chantiers, affirme une architecte qui a requis l’anonymat.
Ce système des marchés attribués par l’État est considéré par certains architectes comme moins sûr pour le contrôle au jour le jour du bon état de conservation d’un monument. Pour la cathédrale de Strasbourg, une équipe dédiée vérifie chaque jour l’état de la cathédrale.
ASSURANCE : Il risque d’y avoir une longue discussion dans le domaine des assurances. Qui a été responsable de quoi ? À cette question s’ajoute la difficulté qu’il y aura à déterminer l’origine du sinistre.
RÉOUVERTURE AUX VISITEURS : L’intérieur de la cathédrale va pouvoir rouvrir aux visiteurs. Sans doute assez vite. Il faut évidemment procéder d’abord à la vérification de la solidité des voûtes. C’est le vœu des autorités, ministère et évêché, de rouvrir la cathédrale au culte et aux touristes dans un délai raisonnable.
VOÛTES : Les voûtes peuvent avoir été ébranlées par deux chocs thermiques successifs, provoqués par le feu et ensuite par l’eau qui ont saturé les poutres. Des expertises longues et minutieuses seront menées.
CHARPENTES : Redonner à la cathédrale sa figure d’origine ne pose pas de problème. Mais les magnifiques charpentes, notamment du chœur et de la nef, avec leur densité de traces historiques depuis le XIIe siècle, sont perdues pour toujours. Cet ensemble est une des plus belles charpentes de France, et c’est, pour les historiens de l’architecture, une perte considérable d’un patrimoine qui raconte une histoire et un savoir faire d’artisans, parfois de père en fils.
Les charpentes en chêne seront-elles refaites exactement comme l’ont voulu les bâtisseurs, dans les règles de l’art et le respect de savoirs ancestraux ? C’est le vœu de nombreux architectes et de Stéphane Bern. D’autres plaident pour une reconstruction plus rapide, avec des structures métalliques ou de béton.
FLÈCHE : La reconstitution de la flèche, d’assez petite taille, ne devrait pas poser de problèmes. Elle avait déjà été reconstituée par Eugène Viollet-Le-Duc au XIXe siècle.
ECHAFAUDAGES : Il va falloir prévoir des échafaudages géants et complexes. Et aussi probablement placer au dessus de la cathédrale un parapluie géant pour que les combles sèchent. Puis les bois devront être enlevés, avec prudence, pour éviter tout déséquilibre. Commencera ensuite une longue phase de séchage. S’il fallait étayer les voûtes qui s’élèvent à 33 mètres, ce serait complexe en termes d’échafaudages.
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