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La sœur d’un Français détenu en Iran appelle Paris à « taper du poing sur la table »

Pour Blandine Brière, " le cas de Benjamin n'est pas isolé" et s'inscrit dans une "mécanique bien huilée" de ce qui a été décrit par les ONG comme la "diplomatie des otages"

Une femme tient une photo de Benjamin Brière lors d'un rassemblement à Paris, en France, le samedi 8 janvier 2022. Le touriste français emprisonné en Iran depuis l'année dernière a entamé une grève de la faim pour protester contre les mauvais traitements en prison, selon sa sœur et son avocat. Brière, 36 ans, a été arrêté en mai 2020 après avoir pris des photos dans une zone désertique où la photographie est interdite. (Crédit : AP Photo/Adrienne Surprenant)
Une femme tient une photo de Benjamin Brière lors d'un rassemblement à Paris, en France, le samedi 8 janvier 2022. Le touriste français emprisonné en Iran depuis l'année dernière a entamé une grève de la faim pour protester contre les mauvais traitements en prison, selon sa sœur et son avocat. Brière, 36 ans, a été arrêté en mai 2020 après avoir pris des photos dans une zone désertique où la photographie est interdite. (Crédit : AP Photo/Adrienne Surprenant)

« Ça ne peut plus durer »: deux ans après l’arrestation de son frère en Iran, la soeur de Benjamin Brière, un Français condamné pour propagande et espionnage, appelle Paris à « taper du poing sur la table » pour obtenir la libération des quatre Français retenus en « otage » par Téhéran.

« On en appelle à notre nouveau gouvernement », déclare Blandine Brière dans une interview à l’AFP.

La nouvelle ministre des Affaires étrangères « Catherine Colonna doit taper du poing sur la table et faire en sorte qu’il se passe réellement quelque chose aujourd’hui après deux ans sans rien, bien plus pour Fariba et maintenant deux autres Français, ça ne peut plus durer ».

Agé de 36 ans, Benjamin Brière a été condamné en janvier dernier à huit ans et huit mois de prison pour « espionnage » et « propagande » contre le régime. Il a fait appel.

M. Brière, qui s’est toujours présenté comme un touriste, avait été arrêté en mai 2020 pour avoir pris « des photographies de zones interdites » avec un drone de loisir dans un parc naturel en Iran.

Trois autres ressortissants Français sont détenus actuellement en Iran.

La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah a été condamnée en mai 2020 à cinq ans de prison pour atteintes à la sécurité nationale. Elle est aux arrêts domiciliaires depuis octobre 2020.

Deux Français ont été arrêtés en mai en Iran, accusés par Téhéran d’être « entrés dans le pays dans le but de déclencher le chaos et déstabiliser la société » – des interpellations jugées « sans fondement » par Paris.

Illustration : La prison d’Evin en Iran. (Crédit : CC BY-SA 2.0 Ehsan Iran/Wikipedia)

« Diplomatie des otages »

Pour Blandine Brière, cette dernière arrestation « montre bien que le cas de Benjamin n’est pas isolé » et s’inscrit dans une « mécanique bien huilée » de ce qui a été décrit par les ONG comme la « diplomatie des otages » de l’Iran.

Au nom de cette stratégie, que Téhéran a toujours démentie, l’Iran est accusé de détenir des étrangers, majoritairement binationaux, pour tenter par ce biais d’arracher des concessions de l’Occident sur des dossiers sensibles en cours.

En prison ou en résidence surveillée, les détenus font l’objet d’accusations que leurs familles et les ONG jugent absurdes, comme espionnage ou atteinte à la sécurité de l’Etat.

Téhéran affirme pour sa part que ces prisonniers sont détenus selon une procédure judiciaire indépendante, sans intervention gouvernementale.

« Cela devient une habitude, c’est infernal, c’est complètement irréel », estime Blandine Brière. « Tout ça est infondé et politique. Voir qu’il y a un nouveau couple qui a été arrêté, c’est cruel, on se dit qu’il y a une autre famille qui est plongée dans ce cauchemar ».

« J’ai mon frère à peu près tous les 15 jours au téléphone », ajoute-t-elle. « Jusqu’à maintenant je le trouvais assez solide, là il est complètement démuni, ça devient vraiment très dur, un jour de plus c’est un enfer et c’est un jour de trop ».

« Hallucinant »

Évoquant en janvier son cas et celui de Fariba Adelkhah, Jean-Yves Le Drian, alors chef de la diplomatie française, avait affirmé tout faire pour que « les otages, il faut appeler les choses comme cela » soient libérés.

Fariba Adelkhah, directrice de recherche à Science-Po, en février 2019 sur le plateau de France 24. (Crédit : Capture d’écran / France 24)

« Peut-être qu’il y a des choses qui ont été faites, mais en tout cas il ne se passe rien de concret de notre côté », estime Blandine Brière. « On en demande plus, des sanctions, des boycotts, tout ce qui est possible de faire pour que cette habitude cesse que tous les otages européens et internationaux rentrent chez eux et que justice soit faite ».

Les agences de voyage doivent également « alerter plus » sur les risques, « montrer à tout le monde que n’importe quel touriste peut être dans le cas de mon frère ».

Depuis deux ans, « on est tous dans l’attente, on a une grand-mère qui vieillit, j’ai des enfants qu’il n’a vus qu’une seule fois. Il n’est pas là pour voir ça, sans raison, c’est ça qui nous tue, c’est un dossier vide », ajoute-t-elle.

« Se dire qu’on est au centre de conflits politiques, qu’on parle de négociations pour le nucléaire, qu’on parle d’échanges de prisonniers… c’est complètement hallucinant. J’essaye de remuer ciel et terre mais j’ai l’impression que c’est une goutte d’eau par rapport à ce que nos politiques pourraient faire, à ce que l’Union européenne pourrait faire. On ne peut pas faire sans eux. »

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