La Turquie juge « inacceptable » un texte israélien limitant le volume des muezzins
Selon le vice-Premier ministre turc, le projet de loi "est une insulte à la culture, au passé et à l'histoire de Jérusalem"

La Turquie a jugé lundi « inacceptable » un projet de loi israélienne limitant le volume sonore des appels à la prière des mosquées, qui a provoqué l’indignation parmi les musulmans.
« C’est absolument inacceptable », a déclaré à la presse le vice-Premier ministre turc Numan Kurtulmus.
« Pendant des siècles, le son des cloches des églises, les ‘Allah Akbar’ s’élevant des mosquées et les prières devant le mur des lamentations se sont mêlés à Jérusalem », a ajouté Kurtulmus, qui est aussi le porte-parole du gouvernement.
Selon lui, le projet de loi israélien « est une insulte à la culture, au passé et à l’histoire de Jérusalem ».
Le projet de loi a été approuvé le 13 novembre par une commission ministérielle, ouvrant la voie à son examen par la Knesset.

Mais le ministre israélien de la Santé Yaakov Litzman, membre de l’un des partis juifs ultra-orthodoxes de la coalition gouvernementale, a fait appel, ce qui a bloqué l’examen de la proposition.
Il craignait que le texte ne limite aussi le volume des sirènes annonçant le début du Shabbat. Des médias israéliens ont toutefois affirmé la semaine dernière que le ministre allait retirer son appel.
Le projet de loi, qui concerne théoriquement tous les lieux de culte, vise en tout premier lieu les mosquées.
Elle a provoqué l’indignation parmi les musulmans. L’ONG Israel Democracy Institute a accusé la droite d’exploiter la question à des fins politiciennes.
La minorité arabe, qui représente 17,5 % de la population israélienne, est de confession musulmane dans son immense majorité et s’estime déjà largement victime de discriminations.
Le texte s’appliquerait également à Jérusalem Est, où vivent plus de 300 000 Palestiniens.
La Turquie et Israël se sont récemment réconciliés après une brouille de six ans née de l’assaut mené en 2010 par les forces spéciales israéliennes contre le Mavi Marmara, un bateau turc faisant partie d’une flottille humanitaire qui se dirigeait vers la bande de Gaza.