Les ultra-orthodoxes bloquent le projet de loi sur les muezzins par crainte pour les sirènes de Shabbat
La législation controversée pour interdire les haut-parleurs des mosquées devra être reprise

Des alliés ultra-orthodoxes de la coalition du Premier ministre Benjamin Netanyahu ont empêché un vote prévu mercredi à la Knesset sur un projet de loi controversé qui cherche à réprimer les appels à la prière musulmane d’être diffusés par haut-parleurs depuis les minarets.
Netanyahu avait soutenu ce projet de loi présenté par le Likud et HaBayit HaYehudi dimanche, affirmant que les citoyens de toutes les religions souffraient du bruit des haut-parleurs. Il avait indiqué que des interdictions similaires existaient en Europe et dans des pays musulmans.
Le ministre de la Santé, Yaakov Litzman, du parti YaHadout HaTorah, a cependant fait appel du projet de loi, affirmant que sa formulation pourrait potentiellement mettre le holà aux communautés religieuses juives qui utilisent une sirène pour annoncer l’entrée du Shabbat le vendredi soir.
Un responsable du parti ultra-orthodoxe Shas a déclaré à Israël HaYom que son parti ne voyait pas le besoin d’une telle législation, puisqu’il était possible de trouver une solution au problème par les lois déjà existantes.
Le responsable, resté anonyme, a également exprimé ses préoccupations devant les possibles implications pour les sirènes de Shabbat.

Avec l’opposition des partis ultra-orthodoxes, le projet de loi n’obtiendra probablement pas de majorité à la Knesset, et sera par conséquent repris par le cabinet au lieu d’être présenté à un premier vote parlementaire.
Depuis que le projet de loi a été proposé et approuvé par la commission des lois dimanche, il a été farouchement critiqué comme une attaque à la liberté de culte.
Dimanche, le chef de la Liste arabe unie, le député Ayman Odeh, avait fustigé le projet de loi, déclarant qu’il s’agissait « encore d’un autre projet de loi, dans une série de projet de loi populistes, dont l’objectif est de créer un climat de haine et d’incitation [à la haine] contre la population arabe. »
« Il y a des lois et des régulations sur le bruit qui s’appliquent aussi aux mosquées, il est donc évident que le seul objectif de ce projet de loi est d’identifier les mosquées comme la source du problème. C’est une attaque évidente contre la liberté du culte musulman, et la poursuite d’une vague de persécution que mène le Premier ministre. »
Mardi, le ministre des dotations islamiques de Jordanie, Abdul Salam Abadi, avait déclaré à Petra, l’agence de presse jordanienne officielle, qu’ « un occupant ne peut faire aucun changement historique dans la ville qu’il occupe, et les choses [doivent] rester les mêmes, sans aucun changement. »
Il a ajouté que toute action israélienne visant à modifier Jérusalem était « mauvaise et insignifiante », puisque la ville était « sous occupation ».
Abadi, qui dirige aussi le département des affaires de la mosquée Al-Aqsa, a souligné que l’appel à la prière des hauts-parleurs de la mosquée Al-Aqsa resterait en place pour toujours.
Dans le cadre de l’accord de paix entre Israël et la Jordanie, l’Etat juif respecte le rôle pariculier du royaume hachémite dans l’administration des lieux saints musulmans de Jérusalem.
L’utilisation de haut-parleurs pour l’appel à la prière est notamment interdit à Bombay, en Inde, à Lagos, au Nigéria, et dans la capitale égyptienne, Le Caire.