Israël en guerre - Jour 570

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La venue de l’unique famille éthiopienne rappelle que des milliers y sont encore

La famille de Sintayehu Shafrao, 18 ans, qui représentait les Juifs éthiopiens au Concours biblique de cette année, a débarqué à Ben Gurion pendant la fête communautaire de Sigd

Sintayehu Shafrao, un participant du Concours biblique, accueille sa mère Alem Wondie à l'aéroport Ben Gurion, le 6 novembre 2018, à son arrivée avec le reste de sa famille. (Avec l'aimable autorisation de Heart of Israel)
Sintayehu Shafrao, un participant du Concours biblique, accueille sa mère Alem Wondie à l'aéroport Ben Gurion, le 6 novembre 2018, à son arrivée avec le reste de sa famille. (Avec l'aimable autorisation de Heart of Israel)

La première et unique famille éthiopienne à s’installer en Israël en 2018 est arrivée à l’aéroport Ben Gurion mardi soir, la veille du Sigd, une fête juive éthiopienne célébrant le retour à Sion.

Des dizaines de milliers d’Israéliens éthiopiens célèbreront la fête du Sigd mercredi à Jérusalem, avec des prières festives animées par des Kessim (chefs spirituels éthiopiens), des concerts de musique, des conférences et des danses sur la promenade Armon Hanatziv.

La grande majorité des Juifs éthiopiens vivent en Israël, mais il y a environ 8 000 Juifs en Éthiopie qui ont des proches parents en Israël qui attendent d’émigrer.

La famille de Sintayehu Shafrao, 18 ans, qui représentait les Juifs éthiopiens vivant encore en Ethiopie lors du Concours biblique de 2018, et qui a été sélectionné pour la finale, est arrivée en Israël mardi soir.

Shafrao, originaire de Gondar, a accédé à la dernière manche de ce prestigieux concours. Le ministère de l’Intérieur avait initialement demandé à Shafrao de déposer une caution de plusieurs milliers de shekels pour s’assurer qu’il quitterait le pays après la conclusion du Concours biblique, qui a lieu annuellement le jour de l’indépendance d’Israël. Shafrao a des frères et sœurs qui vivaient déjà en Israël, mais lui, sa mère et d’autres frères et sœurs ont été séparés et vivaient en Ethiopie.

Sintayehu Shafrao, originaire d’Éthiopie, qui participe au Concours biblique international annuel en Israël, reçoit une carte d’identité nationale des mains du ministre des Affaires intérieures Aryeh Deri lors d’une cérémonie au siège du ministère de l’Intérieur, le 16 avril 2018, à Jérusalem. (Yonatan Sindel/Flash9)

Après les pressions exercées par des militants auprès des membres de la Knesset, le ministre de l’Intérieur Aryeh Deri avait finalement accordé la citoyenneté à Shafrao en avril, quelques jours avant le Concours biblique. En août, après qu’une organisation privée a collecté des fonds pour faire venir en Israël les proches de Shafrao, le ministère de l’Intérieur a autorisé le reste de sa famille, encore en Ethiopie, à s’installer en Israël.

L’organisation Heart of Israel a collecté des fonds pour faire venir en Israël la mère de Shafrao, Alem Wondie, ses frères et sœurs Bezabeh Mulugeta, Mesekerem Tadesse et Zemna Tadesse, et son neveu Dawit Ayelign après des mois de lobbying. L’organisation pro-implantations a fait une proposition polémique pour que les 8 000 Juifs restés en Ethiopie soient installés dans les implantations dès leur arrivée en Israël.

« J’espère que cette arrivée n’est que la première d’une longue série d’Éthiopiens que nous verrons arriver en Terre Sainte », a déclaré A.Y. Katsof, directeur de Heart of Israel (Le cœur d’Israël).

Le participant au Concjeu biblique, Sintayehu Shafrao, pose avec sa famille à l’aéroport Ben Gurion le 6 novembre 2018 à leur arrivée en Israël, la seule famille éthiopienne à avoir émigré en Israël en 2018. (Avec l’aimable autorisation de Heart of Israel)

Le 7 octobre, le Cabinet du Premier ministre a annoncé qu’il autoriserait l’immigration de 1 000 Juifs éthiopiens en 2019, à compter du 1er janvier. Cependant, il n’y aura pas d’autres Juifs éthiopiens qui devraient s’installer en Israël en 2018, a déclaré mardi un porte-parole du cabinet du Premier ministre.

Les militants de la Lutte pour l’alyah éthiopienne [Struggle for Ethiopian Aliyah] sont furieux de l’inaction du gouvernement. En février, le gouvernement a déclaré qu’au moins 1 000 Juifs éthiopiens vivant encore en Éthiopie pourront immigrer en Israël en 2018, suite à une première liste de migrants potentiels établie par le Cabinet du Premier ministre et le ministère de l’Intérieur.

Bien que la liste des immigrants potentiels fut prête un mois plus tard, le budget de l’État n’incluait pas les quelque 200 millions de shekels (50 millions d’euros) nécessaires à l’intégration des 1 300 immigrants prévus pour l’année, gelant ainsi le processus d’immigration.

Des membres de la communauté juive éthiopienne, les Falash Mura, assistent à un office religieux avant de participer au repas du Seder de Pessah, dans la synagogue de Gondar, en Ethiopie, le 22 avril 2016 (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Cette semaine, la Lutte pour l’alyah éthiopienne a remis une pétition au Premier ministre Benjamin Netanyahu, trois ans après sa décision de faire venir en Israël les 8 000 Juifs d’Ethiopie sur une période de six ans.

« Les promesses sont faites pour être tenues », a déclaré Alissa Bodner, porte-parole de la Lutte pour l’alyah éthiopienne auprès des médias étrangers. « Le mépris continu de la décision de votre gouvernement a causé de graves souffrances aux membres de la communauté et reflète un comportement gouvernemental qui défie la décence et l’humanité de base. »

Le programme concernant l’immigration des Juifs éthiopiens a été marqué par des accusations de racisme et d’inefficacité contre le ministère de l’Intérieur, et il y a eu un retard de six mois dans les vols en 2017.

En novembre 2015, le gouvernement a annoncé qu’il ferait venir en Israël le reste des Juifs éthiopiens en attente d’immigration. Le ministère des Finances a alloué des fonds pour l’immigration de 1 300 Éthiopiens en 2017, première étape d’un programme quinquennal visant à accueillir environ 100 nouveaux immigrants par mois.

Les Juifs qui sont restés en Ethiopie appartiennent à la catégorie des Falashmura, un terme qui désigne les Juifs éthiopiens dont les ancêtres se sont convertis au christianisme, souvent sous la contrainte, il y a plusieurs générations.

Une membre de la communauté juive éthiopienne des Falashmura devant la synagogue de Gondar, en Ethiopie, le 22 avril 2016. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Du fait que le ministère de l’Intérieur ne considère pas les Falashmura comme juifs, ils ne peuvent pas immigrer en vertu de la Loi du retour et doivent donc obtenir une autorisation spéciale du gouvernement pour immigrer en Israël.

Les opposants craignent que des dizaines de milliers d’Éthiopiens puissent revendiquer leur éligibilité dans le cadre de ce processus. La communauté réplique que le procédé utilisé pour déterminer leur judéité a été mal effectué et inadapté, ce qui a séparé des familles. Au moins 80 % des Juifs d’Éthiopie ont des parents au premier degré vivant en Israël, disent-ils.

En août 2013, le gouvernement a annoncé la « fin » de l’immigration éthiopienne, affirmant que tous les Juifs éthiopiens étaient désormais présents en Israël. Depuis lors, l’Agence juive a cessé de financer la synagogue communautaire de Gondar, annulant un programme alimentaire pour les enfants et, à un moment donné, récupérant même le rouleau de la Torah de la ville.

Bien que le gouvernement ait approuvé à l’unanimité l’immigration de tous les Juifs restants d’Éthiopie en novembre 2015, la décision a avorté trois mois plus tard lorsque le Cabinet du Premier ministre a refusé de mettre le programme en œuvre car le milliard de shekels (250 millions d’euros) nécessaire pour financer l’intégration ne figurait plus au budget national.

Célébration du retour à Sion

L’immigration de la famille de Shafrao en Israël coïncide avec la fête de Sigd.

Les «Kessim» israéliens ou chefs religieux de la communauté juive éthiopienne dirigent les prières pendant la fête de Sigd marquant le désir de « retourner à Jérusalem », qu’ils célèbrent depuis une colline dans la ville sainte au-dessus du mont du Temple, le 16 novembre 2017 (Crédit : AFP PHOTO / GALI TIBBON)

Sigd est un jour férié traditionnel pour les Juifs éthiopiens qui a lieu 50 jours après Yom Kippour. A l’origine, les Juifs éthiopiens allaient dans les montagnes et jeûnaient et priaient pour le retour à Sion. A la fin du jeûne, les Kessim (chefs spirituels juifs éthiopiens) rompent le pain connu sous le nom de « Dabu » qui symbolise le pain servi dans le Temple de Jérusalem. Ensuite, il y a eu un repas de fête et des danses.

Maintenant que la grande majorité des Juifs éthiopiens vit en Israël, la communauté organise une fête de quartier géante et colorée sur la promenade Armon HaNatziv, qui offre une vue imprenable sur la Vieille Ville de Jérusalem.

Les «Kessim» israéliens ou chefs religieux de la communauté juive éthiopienne dirigent les prières pendant la fête de Sigd marquant le désir de « retourner à Jérusalem », qu’ils célèbrent depuis une colline dans la ville sainte au-dessus du mont du Temple, le 16 novembre 2017 (Crédit : AFP PHOTO / GALI TIBBON)

Pour la deuxième année consécutive, le ministère de la Culture et des Sports est l’un des organisateurs officiels de la célébration du Sigd, avec le Centre pour l’héritage des juifs éthiopiens [Center for the Legacy of Ethiopian Jewry] et les associations kessim. À midi, il y aura une cérémonie d’État avec le président Reuven Rivlin, la ministre de la Culture Miri Regev, le juge de la Cour suprême Yael Wilner, le directeur du Center for the Legacy of Ethiopian Jewry, le Dr Simcha Gathon, et les dirigeants des associations communautaires, des mouvements de jeunesse et des soldats éthiopiens.

La participation du gouvernement est une mesure importante pour une communauté qui se sent marginalisée depuis longtemps dans la société israélienne.

« Cette année, le gouvernement a approuvé des critères pour les kessim, les chefs spirituels de la communauté, ce qui constitue une reconnaissance officielle de leur statut et de leur importance », a déclaré Mme Regev avant l’événement.

Pendant des décennies, les kessim éthiopiens n’étaient pas reconnus comme des chefs spirituels au même titre que les rabbins, un point de discorde que de nombreux Éthiopiens jugeaient méprisant.

« La fête de Sigd est un jour saint et important pour la communauté juive israélo-éthiopienne », a ajouté Regev. « Pendant des milliers d’années, les Juifs d’Ethiopie ont vénéré Jérusalem et rêvé de la rejoindre. »

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