La ville d’Istanbul interdit la Gay Pride pour des raisons de « sécurité »
La Turquie est frappée depuis le début de l'année par une vague d'attentats
Le gouvernorat d’Istanbul a annoncé vendredi qu’il n’autoriserait pas cette année la gay pride prévue à la fin du mois et qui a lieu tous les ans dans la plus grande ville de Turquie, afin de « préserver la sécurité et l’ordre public ».
Un groupe d’ultra-nationalistes, les Foyers d’Alperen, avait demandé en début de semaine aux autorités d’annuler l’événement, avertissant qu’il se chargerait lui-même de l’empêcher si son appel n’était pas entendu.
La Turquie est par ailleurs touchée depuis le début de l’année par une série d’attentats meurtriers jihadistes ou liés au radicalisme kurde, dont un attentat suicide sur la grande artère commerçante d’Istiklal qui avait tué des touristes et a été imputé à l’organisation Etat islamique.
Le gouvernorat a indiqué dans un communiqué avoir eu connaissance du projet de cette gay pride pour le 26 juin, en plein ramadan, mais a appelé à y renoncer et à se conformer aux avertissements émis par les forces de sécurité.
La traditionnelle « marche des fiertés » d’Istanbul a eu lieu à 12 reprises sans incidents ces dernières années, des milliers de personnes y prenant part pour défendre les droits des minorités LGBT, devenant la plus importante du genre dans un pays musulman du Moyen-Orient.
L’an dernier toutefois, la police avait tiré des balles en caoutchouc, des grenades de gaz lacrymogène et fait usage de canons à eau contre les participants, avant même que le défilé ne commence, afin de pousser la foule à se disperser.
« Aucune permission ne sera accordée pour une (…) rencontre ou un défilé afin de sauvegarder la sécurité et l’ordre public », a déclaré le gouvernorat, appelant ses « chers habitants d’Istanbul (…) à tenir compte de l’avertissement des forces de sécurité ».
La gay pride stambouliote devait se tenir le 26 juin le long d’Istiklal avant de se terminer sur la place Taksim.