La ZOA fustige les stades américains qui ne boycottent pas Roger Waters
L’association affirme que les grandes entreprises qui possèdent des stades en Amérique du Nord ne devraient pas accueillir le musicien pro-BDS et anti-Israël

Tentant d’arroser l’arroseur, le musicien Roger Waters, qui boycotte Israël, l’Organisation sioniste d’Amérique (ZOA) a condamné vendredi plusieurs grandes entreprises américaines qui possèdent des stades en Amérique du Nord où a été accueilli la tournée de l’ancien chanteur des Pink Floyd, et les a appelées à se dissocier de lui.
En permettant à Waters de jouer dans leurs stades, les entreprises « ternissent leur réputation en autorisant leurs noms à être associés à un antisémite malveillant qui promeut des mensonges sur Israël et le peuple juif », selon l’association juive.
Dans un communiqué publié vendredi, l’organisation juive américaine a fustigé ces entreprises, dont AT&T, Wells Fargo, Staples, American Airlines, Verizon et Prudential, qui donnent une plate-forme à Rogers, et les a appelées à « rejeter et condamner Waters et ses attaques haines contre les Juifs et l’Etat juif d’Israël. »
Rogers est actuellement en tournée aux Etats-Unis et au Canada et doit donner 61 concerts dans 46 villes pendant les prochains mois pour promouvoir son dernier album, « Is This the Life We Really Want ? »
L’association a également critiqué les radios d’Amérique du Nord qui font la promotion des concerts et font gagner des billets gratuits.

La ZOA a déclaré que Waters était un « sectaire antisémite imperturbable », et que moins de personnes devaient être exposées à sa « haine des Juifs » et ses « diatribes anti-Israël haineuses et emplies de mensonges ».
« Si Waters attaquait sauvagement une autre minorité avec des mensonges et des distorsions des faits, il ne fait aucun doute qu’il serait un paria et ne serait accueilli dans aucune salle de concert », ont déclaré Morton Klein, le président national de la ZOA, et Steve Feldman, le directeur exécutif de la branche Greater Philadelphia de l’association, à l’initiative de ce mouvement.
« Les entreprises ne s’associeraient pas avec lui, et les radios ne feraient pas la promotion de ses concerts, et n’encourageaient pas les gens à y assister », ont-ils écrit.
Rogers, fervent critique d’Israël, est connu pour harceler publiquement les artistes qui doivent se rendre en Israël ou s’y produire. Sa dernière cible a été Radiohead, qui jouera en juillet dans l’Etat juif. Le groupe a cependant répliqué et affirmé que ces critiques étaient « extrêmement condescendantes ».
En 2013, l’Anti-Defamation League (ADL), qui avait autrefois défendu Waters des accusations d’antisémitisme, avait reconnu que les « théories du complot antisémite » s’étaient « infiltrées dans la totalité » des opinions de l’ancien chanteur des Pink Floyd.

« Comme il est triste qu’un génie créatif ait pu devenir si perverti par son propre sectarisme », avait déclaré Abraham Foxman, qui dirigeait alors l’ADL.
La campagne de boycott culturel contre Israël a connu un succès limité. Si Stevie Wonder et Lauryn Hill ont annulé leurs concerts, de nombreux grands noms, comme Paul McCartney, les Rolling Stones, Elton John, Santana, Lady Gaga et Bon Jovi ont joué dans le pays ces dernières années. Rod Stewart était à Tel Aviv le mois dernier, et Britney Spears y sera le mois prochain.