L’acteur Moshe Ivgy condamné à 6 mois de TIG pour attentat à la pudeur
Il devra verser 10 000 shekels à la victime et restera en liberté surveillée pendant six mois ; la défense envisage de faire appel ; une association déplore une peine "scandaleuse"
Le tribunal de Haïfa a condamné jeudi l’acteur israélien Moshe Ivgy, reconnu coupable en janvier dernier d’attentat à la pudeur sur une femme, à six mois de travaux d’intérêt général, quatre ans après les premières accusations portées contre lui.
En outre, le tribunal a décidé que le comédien devait verser 10 000 shekels (environ 2 500 euros) à sa victime et de le placer en liberté surveillée pendant six mois. Il devra effectuer ses travaux d’intérêt général au poste de police de Zichron Yaakov.
Le juge Ziv Refaeli a expliqué à la cour qu’il épargnait à Moshe Ivgy, 66 ans, une peine de prison en raison de son âge et de son casier judiciaire vierge.
Son avocat a indiqué qu’il envisageait de faire appel de la sentence.
« Moshe est déçu de la sentence. Il reçoit l’amour du public qui l’aime », a déclaré Michael Carmel à la Treizième chaîne. « Nous envisageons de faire appel de la sentence – Moshe est déterminé à retourner à sa vie. »
Orit Sulitzeanu, directrice de l’Association des centres de lutte contre le viol en Israël, a commenté au micro de la chaîne Kan que la sentence était une honte.
« Le misérable châtiment d’Ivgy est tout simplement honteux et montre comment, à maintes reprises, le système judiciaire ne parvient pas à traiter les délinquants en série », a dénoncé Mme Sulitzeanu, ajoutant qu’elle avait demandé aux procureurs de faire appel. « La place d’Ivgy est en prison. »
Les procureurs avaient demandé une peine de 15 mois de prison pour l’acteur, malgré une recommandation du service de probation de ne pas le mettre en prison.
En février 2016, six femmes avaient accusé Moshe Ivgy de les avoir harcelées alors qu’elles travaillaient ensemble sur divers films, émissions de télévision et pièces de théâtre. Les femmes ont raconté au site Walla des répétitions privées au cours desquelles le comédien s’imposait à elles, insistant souvent sur des répétitions inutiles de scènes intimes, et les embrassant contre leur gré. Moshe Ivgy, qui a nié tout méfait, a annoncé qu’il faisait une pause dans sa carrière d’acteur pendant la durée de l’enquête.
Les accusations contre Moshe Ivgy ont été déposées en 2018, les procureurs affirmant avoir trouvé suffisamment de preuves qu’il avait exploité son statut pour commettre des actes indécents et harceler sexuellement quatre femmes en 2012 et 2013, dont certaines sur son lieu de travail.
Il avait été accusé de quatre actes indécents et de trois actes de harcèlement sexuel, mais le tribunal de première instance de Haïfa ne l’a condamné que pour un seul acte indécent, invoquant l’insuffisance des preuves pour l’acquitter des autres chefs d’accusation.
L’acteur a joué dans des dizaines de films, pièces de théâtre et émissions de télévision, dont « Hunting Elephants » (2013) et « Munich » de Steven Spielberg, et a remporté un Ophir – les César israéliens – pour son second rôle dans « Metallic Blues » en 2004, la même année où il a été nommé meilleur acteur pour son rôle dans le film primé « Campfire ».
En octobre 2016, Moshe Ivgy a reçu le prix du meilleur acteur dans un long métrage au Festival international du film de Haïfa pour son rôle dans « La Guerre de 90 Minutes », ce qui avait suscité l’indignation des groupes de défense des droits des femmes.