L’ADL et NCSY aident ensemble les jeunes juifs à faire face à la crise post-7 octobre
Le groupe de défense et le mouvement de jeunesse orthodoxe donnent des outils pour se défendre de la haine des Juifs et permettre aux jeunes de vivre en toute sécurité leur judaïsme

NEW YORK – Sofie Glassman faisait la queue à la cafétéria de l’école secondaire East Meadow lorsqu’elle a entendu des étudiants dire d’un étudiant juif qu’ils n’aimaient pas qu’ils le mettraient bien dans une chambre à gaz.
Elle dit avoir été confrontée à l’antisémitisme presque chaque jour depuis la maternelle – elle se souvient encore du jour où une élève a refusé de jouer avec elle parce qu’elle était juive – mais que cela s’est intensifié depuis le 7 octobre.
« Les jeunes disent toujours des choses comme ça, mais là, c’est de pire en pire. Des élèves écrivent par exemple ‘Les sionistes sont des colons’ ou ‘Les sionistes sont les pires des pires’. Il y a eu des croix gammées dans les toilettes et les salles de classe », relate Glassman, qui est en première année.
Depuis le massacre perpétré par le Hamas, dans le sud d’Israël, le 7 octobre dernier, les étudiants sont toujours plus exposés à des propos antisémites et des contenus pro-Hamas sur les réseaux sociaux lorsqu’ils ne sont pas tout bonnement exclus de groupes en raison de leur judéité.
Lors de l’attaque du Hamas, près de 1 200 personnes ont été massacrées en Israël, essentiellement des civils, et 253 ont été enlevées dans la bande de Gaza. Partout dans le monde, les sentiments pro-palestiniens et anti-Israël ont connu un regain spectaculaire dans le sillage de l’attaque, comme l’antisémitisme. Tout ceci est aggravé encore par l’offensive militaire israélienne qui s’en est suivie, destinée à chasser le Hamas du pouvoir et à récupérer les otages.
Face à cela, l’Anti-Defamation League (ADL) et NCSY, le mouvement de jeunesse de l’Orthodox Union (OU), ont uni leurs forces pour apporter de l’aide et des ressources aux étudiants juifs des écoles laïques et juives, essentiellement par le biais des clubs de l’Union des étudiants juifs (JSU) du NCSY.
Selon les premières informations fournies par l’ADL, il y a eu 3 291 incidents antisémites entre le 7 octobre et le 7 janvier, soit une hausse de 361 % par rapport à la même période en 2023, dont 256 incidents dans les seules écoles, entre la maternelle et la Terminale, soit une augmentation de 54 % par rapport à la même période de 2023.
« Ceux qui, comme nous, ont toujours vécu en Amérique n’ont connu que peu voire pas d’antisémitisme. Depuis le 7 octobre, le masque est tombé. Les antisémites se sont sentis pousser des ailes. Ce n’est clairement plus une minorité marginale, c’est une minorité bruyante et importante. Et une fois le masque tombé, la haine est bien là, sans fard », déplore le directeur international du NCSY, le rabbin Micah Greenland.

Avec plus de 320 clubs en Amérique du Nord, la JSU est ouverte à tous les étudiants juifs. Depuis toujours ces clubs sont des refuges à l’intérieur desquels les étudiants peuvent en apprendre davantage sur Israël et la vie juive tout en disant leur fierté d’être juifs, mais Greenland estime que le climat actuel leur impose d’éduquer à la lutte contre l’antisémitisme.
Selon lui, le fait de travailler avec des partenaires comme l’ADL « va apporter aux jeunes un sentiment de sécurité et de sûreté ».
Étudiants et membres des programmes NCSY sont encouragés à utiliser la plate-forme de l’ADL pour signaler les incidents antisémites, indique Scott Richman, directeur régional de l’ADL New York et du New Jersey.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, l’ADL a noué plusieurs partenariats dans le but de lutter contre l’antisémitisme qui sévit au sein des écoles secondaires et sur les campus. L’État de New York étant le lieu du plus grand nombre d’incidents antisémites, des élus, parmi lesquels le membre du Congrès Ritchie Torres (Démocrate-New York), en font la promotion.
« Je soutiens de tout cœur les initiatives de l’ADL et du NCSY pour donner à la jeune génération de Juifs les moyens de lutter contre l’antisémitisme. La jeune génération a plus que jamais besoin d’une direction dans ce monde livré à des forces antisémites démultipliées », explique Torres au Times of Israël.

De la même manière, Eric Dinowitz, membre Démocrate du conseil municipal de New York, a déclaré qu’il était important d’avoir des partenariats comme celui de l’ADL-NCSY, susceptibles de diffuser de l’information sur la manière dont l’antisémitisme affecte les membres de la communauté, d’aider les personnels et étudiants à identifier les cas d’antisémitisme et de donner aux jeunes juifs les moyens d’assumer leur culture.
« C’est épouvantable de craindre que nos enfants soient victimes de haine et de préjugés là-même où ils devraient, plus qu’ailleurs, être en sécurité, et particulièrement au moment où ils étudient. Nulle part, au sein de notre communauté, nous ne pouvons laisser se développer l’antisémitisme, mais c’est encore plus vrai au sein des écoles publiques. Nos concitoyens s’inquiètent du fait que les étudiants juifs soient confrontés à de la haine en raison de ce qu’ils sont, là où ils étudient », explique Dinowitz.
Le rabbin Nati Stern, directeur de la JSU et du NCSY à Houston, atteste d’une forte augmentation de l’antisémitisme à l’intérieur comme à l’extérieur de l’école, en particulier sur les réseaux sociaux. Lors d’échanges avec des adolescents juifs, il a pu mesurer qu’ils se sentaient de plus en plus mal à l’aise et isolés.
« Le jeune à côté d’eux, en cours d’histoire, qu’ils considéraient comme un ami, partage, fait suivre et répand aujourd’hui mensonges et clichés antisémites. Ils prennent leur repas dans le même réfectoire que leurs camarades de classe qui diffusent des messages pro-Hamas », ajoute Stern, qui gère les clubs de la JSU dans neuf écoles de la grande région de Houston.
C’est pour cette raison que Stern estime que les étudiants juifs ont plus que jamais besoin de communautés de soutien comme les clubs JSU. Il espère que le partenariat entre l’ADL et NCSY donnera le jour à de nombreuses ressources permettant aux adolescents juifs d’être écoutés.
Sur la même ligne, Sofie Glassman, élève à l’East Meadow High School, dit sa hâte d’apprendre comment lutter contre l’antisémitisme grâce à ce partenariat.
« Il est inconcevable de garder le silence », conclut-elle.
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