Israël en guerre - Jour 497

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L’ambassadrice américaine désignée à l’ONU raille la « gangrène antisémite » de l’organisation

Elise Stefanik affirme qu'Israël a un droit biblique sur l'ensemble de la Cisjordanie

La représentante américaine Elise Stefanik, républicaine de New York, devant la commission des affaires étrangères du Sénat sur sa nomination au poste d'ambassadeur auprès des Nations Unies, au Capitole à Washington, le 21 janvier 2025. (Crédit : Saul Loeb/AFP)
La représentante américaine Elise Stefanik, républicaine de New York, devant la commission des affaires étrangères du Sénat sur sa nomination au poste d'ambassadeur auprès des Nations Unies, au Capitole à Washington, le 21 janvier 2025. (Crédit : Saul Loeb/AFP)

La probable future ambassadrice américaine à l’ONU Elise Stefanik a raillé mardi la « gangrène antisémite » qui affecterait l’organisation internationale et a réaffirmé son indéfectible soutien à Israël dans son conflit avec les Palestiniens.

Cette élue de New York, nommée à seulement 40 ans par le président Donald Trump pour représenter Washington aux Nations unies, a maintes fois fait parler d’elle pour ses positions ultra pro-israéliennes et sa défense des Juifs américains et à l’étranger.

« C’est l’une des raisons pour lesquelles, dans mes discussions avec le président Trump, je m’intéressais à ce poste : si vous regardez la gangrène antisémite au sein des Nations unies, il y a plus de résolutions visant Israël que contre tous les pays et crises confondus », a affirmé la républicaine, lors d’une audition de confirmation devant la commission des Affaires étrangères du Sénat.

Elle a déclaré qu’elle utilisait son rôle actuel de législatrice à la Chambre des représentants pour lutter contre la « gangrène antisémite » aux États-Unis, faisant référence à son interrogatoire des responsables d’universités concernant la gestion des manifestations anti-Israël après l’attaque du Hamas d’octobre 2023, qui a d’abord attiré l’attention internationale en décembre lorsqu’elle a demandé à trois responsables d’universités d’élite si leurs établissements interdisaient les appels au génocide contre les Juifs.

La vidéo des réponses des dirigeantes a suscité l’indignation générale, conduisant deux d’entre elles à démissionner.

Stefanik a déclaré qu’elle espérait adopter la même approche à l’ONU.

« Nos impôts ne devraient pas servir à soutenir des entités qui vont à l’encontre des intérêts américains, qui sont antisémites ou qui se livrent à la fraude, à la corruption ou au terrorisme », a-t-elle déclaré. « Alors que le monde est confronté à une crise après l’autre, que des otages, dont des Américains, sont toujours détenus par le Hamas, et que les défis en matière de sécurité nationale vont de la Chine à la Russie, en passant par la Corée du Nord et l’Iran, il n’a jamais été aussi crucial pour les États-Unis de diriger avec force et clarté morale. »

Stefanik a en outre qualifié l’Office de secours des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) de « programme qui ne remplit pas la mission de l’ONU. Nous devons nous retrousser les manches, mettre en œuvre des réformes et veiller à ce que notre argent aille à des programmes de l’ONU qui fonctionnent et sont fondés sur l’État de droit, la transparence, la responsabilité et renforcent notre sécurité nationale ».

« Nous ne devrions jamais tolérer que l’argent des contribuables américains aille au terrorisme. Nous pouvons nous tourner vers des organisations de l’ONU qui ont fait leurs preuves, comme le HCR ou le Programme alimentaire mondial, qui ont encore besoin d’être réformés et modernisés, mais qui n’ont pas les liens terroristes de l’UNRWA qui ont été révélés lors de la journée du 7 octobre », a déclaré Stefanik.

Elle a également demandé une évaluation du rôle de la mission d’observation de la FINUL, suite aux allégations croissantes selon lesquelles elle n’a rien fait pour mettre fin aux violations répétées par le Hezbollah de la résolution 1701 du Conseil de sécurité au Liban.

Stefanik a qualifié l’Iran de « menace la plus importante pour la paix mondiale, et en particulier pour la région », et a déclaré que le rétablissement des sanctions « sera un outil important à prendre en compte dans la boîte à outils [de Trump] lorsqu’il s’attaquera à l’Iran ».

Lorsqu’on lui a demandé si elle était d’accord avec les législateurs d’extrême droite Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir pour dire qu’Israël a un droit biblique sur l’ensemble de la Cisjordanie, Stefanik a répondu par l’affirmative.

Elle a botté en touche lorsque les sénateurs l’ont interrogée sur le droit des Palestiniens à disposer d’un Etat et a refusé de dire directement si les Palestiniens méritaient l’autodétermination, tout en déclarant : « Bien sûr qu’ils méritent les droits humains ».

Stefanik a refusé de se prononcer en faveur d’une solution à deux États ou du droit des Palestiniens à l’autodétermination. « Je pense qu’ils méritent bien plus que les échecs qu’ils ont subis de la part de dirigeants terroristes », a-t-elle déclaré.

Les déclarations de Stefanik, proche alliée de Trump et députée républicaine du nord de l’État de New York, pourraient la positionner comme une sorte de successeur de Nikki Haley, qui a occupé le poste d’ambassadrice à l’ONU au début du premier mandat de Trump et s’est attirée les faveurs des militants pro-israéliens en raison de sa défense franche d’Israël.

Le candidat républicain à la présidence, l’ancien président américain Donald Trump (à droite) et la représentante Elise Stefanik lors d’un événement de campagne à Concord, dans le New Hampshire, le 19 janvier 2024. (AP Photo/Matt Rourke)

Les sénateurs démocrates ont noté des domaines de consensus avec Stefanik, mais l’ont aussi parfois mise en cause pour des accusations d’antisémitisme au sein de son propre parti et de son camp idéologique.

Le sénateur de Virginie, Tim Kaine, a évoqué un ancien spot de campagne de Mme Stefanik qui affirmait que les démocrates voulaient « renverser notre électorat actuel » en permettant aux immigrés sans papiers d’entrer dans le pays. Les critiques ont déclaré que cette publicité faisait écho à la théorie du « grand remplacement », une théorie du complot d’extrême droite selon laquelle les Juifs utiliseraient l’immigration de masse pour orchestrer le remplacement des populations blanches des pays occidentaux.

Kaine n’a pas posé de question sur ce spot, affirmant qu’il « peut séparer la rhétorique de la campagne de celle du gouvernement ». Mais Stefanik l’a défendue en déclarant : « Je défends fermement la sécurité des frontières et c’est à cela que se rapportait le tweet auquel vous avez fait référence ». Elle et Kaine ont argumenté sur la question de savoir si les sénateurs démocrates soutenaient l’ouverture des frontières, mais elle n’a pas fait référence à l’accusation de promotion de l’antisémitisme.

Le sénateur Chris Murphy du Connecticut a demandé à Stefanik de réagir aux allégations selon lesquelles Elon Musk, le milliardaire et conseiller principal de Trump, avait fait un salut nazi lors d’un rassemblement lundi. Stefanik a assuré que « Elon Musk n’a pas fait ces saluts » et a fait l’éloge de Musk en tant qu’entrepreneur qui « adore encourager » Trump.

Le jour où Donald Trump avait nommé Mme Stefanik à l’ONU, mi-novembre, il avait aussi désigné ambassadeur en Israël l’ex-gouverneur de l’Arkansas Mike Huckabee, proche des milieux israéliens pro-implantations. Il déclarait en 2017 : « la Cisjordanie occupée, ça n’existe pas. Il y a la Judée et la Samarie », nom biblique que des Israéliens utilisent.

Stefanik et Huckabee doivent encore être confirmés par le Sénat, où les républicains disposent d’une majorité.

Pour la parlementaire new-yorkaise, cela devrait être une formalité, d’autant qu’elle peut compter sur le soutien du sénateur démocrate de Pennsylvanie, John Fetterman.

Elue à la Chambre en 2014, Elise Stefanik s’est affirmée comme une ardente trumpiste.

Elle avait défendu le président Trump sous son premier mandat, lors de sa première procédure en destitution en 2019, puis avait refusé de certifier la présidentielle remportée en 2020 par le démocrate Joe Biden.

Et fin 2023, avec d’autres républicains, elle avait poussé à la démission trois présidentes de grandes universités américaines, dont Harvard, accusées de ne pas en avoir fait assez contre ce qu’elle a décrit comme un antisémitisme sur les campus depuis la guerre dans la bande de Gaza.

Elle avait déjà accusé l’ONU de « croupir dans l’antisémitisme », lui valant les félicitations d’Israël, qui a des relations exécrables avec l’organisation multilatérale.

L’AFP a contribué à cet article.

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