L’ancien dirigeant du Shin Bet nie avoir eu un rôle dans le scandale Volkswagen
Yuval Diskin et Avi Primor nient avoir prévenu les responsables du constructeur automobile sur les derniers éléments du ‘Dieselgate’
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.
Un ancien chef du service de sécurité, le Shin Bet, et un ancien ambassadeur israélien en Allemagne, ont nié jeudi les allégations selon lesquelles ils avaient informé un haut responsable de la société automobile Volkswagen de l’évolution du scandale sur les résultats des tests d’émissions de particules sur les voitures diesel, connu sous le nom de « Dieselgate ».
Les médias allemands ont indiqué cette semaine que Yuval Diskin, qui a dirigé le Shin Bet entre 2005 à 2011 et Avi Primor, l’ambassadeur en Allemagne de 1993 à 1999, étaient liés au scandale.
Ils ont affirmé que les deux hommes avaient une connaissance au préalable du scandale et qu’ils avaient donné l’information à un cadre supérieur de Volkswagen. Les accusations font partie d’une amère dispute entre les dirigeants de Volkswagen sur qui savait quoi et quand au sujet de la fraude.
Aucun des articles n’ont précisé comment ou pourquoi Diskin auvait obtenu des informations sur la fraude sur les émissions de diesel.
En septembre 2015, l’Environmental Protection Agency des États-Unis a émis un avis de violation à l’encontre de Volkswagen, alléguant que quelque 480 000 véhicules Volkswagen et Audi avaient été équipés d’un logiciel capable de duper les tests en dissimulant les émissions réelles de particules qui provoquent la pollution.
Deux des plus importants responsables de l’entreprise ont été contraints à démissionner à cette époque. Il s’agissait de Ferdinand Piëch – l’ancien président et chef de la direction du groupe Volkswagen, qui était à l’époque le président du conseil de surveillance de Volkswagen, et Martin Winterkorn, à l’époque président du conseil d’administration de la société mère du groupe Volkswagen.
Piëch a dû démissionner en avril 2015 et Winterkorn a démissionné cinq mois plus tard.
Selon un reportage publié mercredi par la version en ligne du magazine allemand Der Spiegel, Piëch aurait rencontré en février 2015 Primor, qui était accompagné de Diskin.
Piëch a affirmé que Primor lui avait montré un document indiquant que les Américains avaient déjà informé Winterkorn de la fraude sur les émissions de particules.
Selon le journal allemand Bild, il a informé les procureurs allemands en décembre de l’existence de ce document et il a ajouté qu’il avait soulevé la question avec Winterkorn peu de temps après avoir rencontré les deux Israéliens en 2015.
Winterkorn, l’une des 37 personnes qui font actuellement l’objet d’une enquête criminelle, a déclaré à une commission parlementaire à Berlin le mois dernier qu’il n’avait pas été informé de la fraude et qu’il serait intervenu s’il en avait eu connaissance.
Il a nié que le document de Piëch existait, tout comme d’autres individus avec lesquels Piëch prétend avoir parlé. Une personne a accusé Piëch d’agir par vengeance parce qu’il avait été obligé de démissionner.
Primor a confirmé que la réunion avait bien eu lieu et a expliqué à Der Spiegel : « Je suis un ami de Diskin. Je lui ai fait une faveur. Nous étions ensemble avec d’autres entreprises allemandes. Je suis seulement responsable d’avoir fait les présentations. Je n’ai pas été impliqué dans ces affaires. Je ne dirai rien sur le scandale Volkswagen ».
Un article publié dans WirtschaftsWoche a cité Primor qui a déclaré qu’il n’avait pas discuté des émissions de diesel avec Piëch.
Diskin aurait assisté à la réunion pour des raisons commerciales – essayer d’attirer l’intention de Volkswagen sur une société de cyber-sécurité qu’il avait fondée.
Pour lui, la réunion a évidemment bien marché, car en 2016, Volkswagen a fondé Cymotive Technologies avec lui, dans lequel une filiale de Volkswagen, Auto Vision, détient une part de 40 %. La société est basée à Herzliya.
Dans un autre article publié par Der Spiegel, Diskin a rejeté la version des événements de Piëch, en suggérant que le fait qu’il ait eu des informations avant le scandale des émissions de particules étaient « une parfaite absurdité » et que la première fois qu’il en avait entendu parler a été quand il a été médiatisé par les médias .
Le scandale a déjà coûté au constructeur automobile plus de 23 milliards de dollars en amendes et autres coûts, selon un article de Bloomberg publié mercredi.