L’AP va dénoncer la livraison dans les implantations auprès d’Amazon
Une lettre officielle palestinienne sera adressée au géant du e-commerce et menacera de poursuites à l'international si aucun changement n'est apporté
Le ministère de l’Économie de l’Autorité palestinienne (AP) a annoncé mardi qu’il avait l’intention d’envoyer un courrier à Amazon dans les jours à venir pour protester contre sa politique de livraison dans les implantations israéliennes en Cisjordanie.
Cette déclaration survient après que le Financial Times a rapporté vendredi qu’Amazon proposait la livraison gratuite dans les implantations pour toutes les commandes supérieures à 49 dollars.
« Les implantations sont illégales au regard du droit international », a déclaré Ibrahim al-Qadi, chef du département de la protection client au sein du ministère de l’économie de l’AP, dans un entretien téléphonique. « Notre lettre établira clairement qu’Amazon ne doit pas commercer avec » les implantations.
Qadi a indiqué que le ministère rédigerait la lettre en collaboration avec d’autres instances de l’AP et l’enverrait à Amazon dans les jours à venir.
Si la majeure partie de la communauté internationale considère les implantations comme illégales, Israël, et plus récemment les États-Unis, rejettent cette désignation.
On estime à 464 000 le nombre d’Israéliens vivant en Cisjordanie, selon le ministère de l’intérieur.
Un porte-parole d’Amazon n’a pas répondu à notre demande de commentaires.
Qadi a fait savoir que la missive demanderait également que la livraison gratuite soit accessibles aux Palestiniens – qui écrivent, comme adresse, « Territoires palestiniens » – pour les commandes supérieures à 49 dollars.
« Les Palestiniens méritent le même service que les Israéliens », a-t-il dit. « La politique actuelle est discriminatoire. »
Le Financial Times a également rapporté que si la livraison gratuite pour les commandes supérieures à 49 dollars était proposée aux Israéliens, les Palestiniens pouvaient également en profiter, s’ils marquent que leur adresse se situe en Israël.
Le quotidien économique a ultérieurement souligné que cette anomalie était imputable à des contraintes d’ordre « logistique » mais n’a pas précisé comment la société offrait cette remise sur la livraison aux Palestiniens.
La Palestine a obtenu le statut d’État observateur non-membre de l’ONU en 2012, et a été reconnu par plus de 135 pays. Israël, les États-Unis et de nombreux pays européens s’opposent à cette reconnaissance.
Qadi a ajouté que Ramallah informerait Amazon qu’elle intenterait des poursuites au niveau international si la société ne répondait pas positivement à ses demandes.
Il a fait savoir que l’Autorité palestinienne se tournerait vers l’Organisation mondiale du Commerce. Il a ensuite indiqué que le ministère de la Justice répondrait aux questions supplémentaires. Ce ministère n’a pas donné suite à nos questions.
La Palestine n’est pas membre de l’Organisation mondiale du Commerce.