Lapid à Baharav-Miara : agissez contre les hotlines qui disent aux Haredim de déserter
Selon le chef de l’opposition, la procureure générale doit prendre des "mesures" concernant les lignes d'assistance téléphonique qui conseillent aux ultra-orthodoxes d'ignorer les appels

Le chef de l’opposition Yaïr Lapid a appelé dimanche la procureure générale Gali Baharav-Miara à prendre des « mesures rapides et décisives » contre les lignes d’assistance téléphonique ultra-orthodoxes qui encouragent la désertion, affirmant que les personnes derrière ces réseaux « devraient être traitées comme des criminels ».
Interrogé par le Times of Israel sur l’écosystème croissant de groupes (dont un lié au ministre des Affaires de Jérusalem Meïr Porush) qui gèrent des lignes d’assistance téléphonique conseillant les appelants haredim sur la manière de répondre aux ordres d’enrôlement, Lapid a répondu que si le bureau de la procureure générale ne prenait pas rapidement des mesures, son parti Yesh Atid se tournerait vers la police.
Le député Vladimir Beliak (Yesh Atid) a soumis une question à ce sujet au bureau de la procureure générale à la mi-février « et nous attendons une action rapide et décisive de la part de la procureure générale et du système judiciaire », a déclaré Lapid.
« Sinon, Yesh Atid portera plainte auprès de la police. À première vue, il s’agit d’infractions pénales, et les personnes qui les commettent doivent être traitées comme des délinquants criminels. »
Depuis la décision de la Cour suprême de justice en juin 2024 obligeant le gouvernement à recruter les ultra-orthodoxes étudiant en yeshiva, de multiples initiatives affiliées à diverses factions haredim ont vu le jour pour guider les jeunes hommes dans leur nouvelle réalité post-exemption et les encourager à ignorer les ordres d’enrôlement émises par l’armée israélienne.
La hotline de Porush conseille aux appelants de « simplement ignorer » les convocations du bureau de recrutement de Tsahal, tandis qu’une autre ligne d’assistance téléphonique gérée par le « Vaad HaYeshivot » (« Comité des Yeshivot ») insiste pour que les étudiants des yeshivot « ne se présentent en aucun cas [à l’armée] ».

La police israélienne et la procureure générale semblent avoir échoué à réprimer ces groupes, malgré les demandes d’enquête formulées par des groupes de défense des droits et des parlementaires. Toute personne incitant d’autres personnes à se soustraire au service en temps de guerre est passible d’une peine de quinze ans de prison en vertu de la loi.
L’appel à l’action de Lapid intervient moins d’une semaine après que le parti d’opposition de droite Yisrael Beytenu a exigé que le bureau de Baharav-Miara poursuive les Israéliens qui « incitent » à l’insoumission, après que des manifestants extrémistes ont tenté d’empêcher physiquement des recrues ultra-orthodoxes d’entrer dans le centre de recrutement de l’armée à la base militaire de Tel HaShomer.