Lapid dit vouloir changer la loi sur l’État-nation s’il reste au pouvoir
Avec des élections dans moins de deux semaines, le Premier ministre s'est exprimé devant les médias arabes, s'engageant aussi à maintenir le statu-quo sur le mont du Temple
Le Premier ministre Yair Lapid a déclaré aux chaînes arabes israéliennes, mardi, qu’il avait l’intention d’amender la loi sur l’État-nation controversée s’il devait rester Premier ministre après les élections du 1er novembre.
Prenant la parole devant les caméras de Hala TV et de Panet, Lapid a aussi évoqué d’autres priorités pour les électeurs arabes et notamment le conflit israélo-palestinien, la question du mont du Temple et celle des violences endémiques au sein des communautés arabes.
Lapid a rappelé qu’en tant que leader du parti Yesh Atid, il avait voté contre la loi sur l’État-nation lors de son passage à la Knesset en 2018, et il s’est engagé à y ajouter une clause consacrée à l’égalité entre tous les citoyens israéliens.
« Il y a eu des débats là-dessus, sur le fait que nous ajouterons une clause à la Loi fondamentale : Dignité humaine et liberté », a-t-il dit, ajoutant que « la loi sur l’État-nation, telle qu’elle est rédigée aujourd’hui, est une insulte pour les citoyens israéliens qui ne sont pas Juifs et c’est quelque chose qui doit être corrigé ».
La loi sur l’État-nation, qui a été adopté en tant que « Loi fondamentale » – une législation protégée, quasi-constitutionnelle – ancre Israël en tant que « foyer national du peuple juif ».
Les critiques affirment que ce texte viole le système juridique du pays ainsi que sa déclaration d’indépendance, et qu’il aggrave l’inégalité entre les citoyens.
Le Premier ministre, qui doit se rendre dans la ville arabe de Nazareth la semaine prochaine, a renforcé sa campagne dans la communauté arabe israélienne alors que les élections sont dans moins de quinze jours.
Lapid s’est également engagé à maintenir le statu-quo sur le mont du Temple, une question importante pour les électeurs arabes et pour le monde musulman plus largement.
« Nous veillerons sur la liberté de culte des musulmans à Al-Aqsa de manière à ce qu’ils puissent y monter et prier. Nous autoriserons les Juifs à s’y rendre aussi mais sans prier, et ils iront là-bas sous surveillance de manière à garantir que le statu-quo ne sera pas violé », a-t-il indiqué.
Faisant référence au discours qu’il avait prononcé lors de l’Assemblée générale des Nations unies, dans lequel il avait fait part de son attachement à la solution à deux États dans le contexte du conflit israélo-palestinien, Lapid a déclaré à Hala TV et à Panet que « c’est quelque chose que le monde a besoin d’entendre ».
« Je pense – et je l’ai toujours pensé – que nous devons nous séparer des Palestiniens », a-t-il poursuivi.
Lapid a aussi fait part de son désir de réduire les violences entre gangs qui sévissent dans les communautés arabes, déclarant : « Il y a eu une période marquée par un déclin net des violences mais aujourd’hui, nous constatons une légère recrudescence de ces dernières qu’il est de notre devoir de prendre en charge. »
« Certains des chefs de gangs criminels sont partis à l’étranger et nous avons entraîné des dégâts dans leurs finances », a-t-il continué.
Lapid a prédit qu’en 2022, il y aurait une amélioration de 10 % dans les statistiques criminelles au sein de la société arabe par rapport à 2021.
Dans la dernière ligne droite avant le scrutin, Lapid et le chef de l’opposition Benjamin Netanyahu ont tourné leur attention vers le vote arabe – le premier cherchant à l’améliorer, le deuxième cherchant à le décourager. Selon les sondages, seulement 40,5 % des électeurs arabes auraient l’intention de se rendre aux urnes.
L’équipe du Times of Israel a contribué à la rédaction de cet article.