Lapid ému aux larmes lors d’un débat sur le budget pour les personnes handicapées
Bennett a déclaré que le projet de loi proposé inscrira les droits et les services dans la loi "pour la première fois" ; le ministre des Affaires étrangères a parlé de sa fille
Le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid a éclaté en sanglots dimanche lors d’une discussion du cabinet sur un projet de loi visant à approuver l’octroi de 2 milliards de shekels pour les personnes handicapées.
Le gouvernement s’est réuni dimanche pour la réunion hebdomadaire du cabinet. Le projet de loi, proposé par Lapid et le ministre des Affaires sociales Meir Cohen, était en tête à l’ordre du jour.
À l’ouverture de la réunion, le Premier ministre Naftali Bennett a déclaré que le gouvernement faisait « un nouveau pas historique vers l’intégration des personnes handicapées » dans la société.
« Nous allouons environ 2 milliards de shekels », a déclaré le Premier ministre, « pour une série de nouveaux services », qui comprendront l’aide aux travailleurs sociaux, des conseils pour gérer un ménage, la sténographie et la traduction en langue des signes, et d’autres services qui faisaient défaut ou n’étaient pas suffisamment pris en compte dans le passé.
Bennett a déclaré que le texte légifère officiellement sur les droits des personnes handicapées « pour la première fois », notant que sa mise en œuvre « offrira des opportunités » et « changera radicalement » la vie quotidienne des personnes handicapées, ainsi que celle de leurs familles.
Au cours du débat, le ministre des Affaires étrangères a partagé avec le panel de ministres son lien personnel avec le sujet, en tant que père d’un enfant sur le spectre de l’autisme – sa fille Yael – et a parlé de certaines des difficultés et des bénédictions impliquées dans l’éducation d’un enfant autiste, et spécifiquement de « la douleur physique et émotionnelle ressentie par les parents, comme le fait que Yael ne puisse pas parler et dire à ses parents qu’elle les aime ».
« C’est la chose la plus importante que vous puissiez faire », a déclaré Lapid, très ému.
Soulignant l’importance de faire un effort pour intégrer les personnes handicapées dans la société, Bennett a déclaré dimanche que le gouvernement a récemment approuvé un « amendement important » qui fournira « 100 nouveaux bus interurbains accessibles pour les personnes handicapées afin qu’elles puissent aller au travail, rendre visite à leur famille et aller à l’école ».
« Cela n’a pas été possible jusqu’à présent », a-t-il affirmé, soulignant le travail acharné de la ministre des Transports Merav Michaeli et de la députée Yamina Shirly Pinto qui ont créé des opportunités « qui n’existaient pas jusqu’à maintenant ».
Lapid s’est déjà exprimé sur l’importance d’intégrer les personnes en situation de handicap. Dans une publication Facebook de 2018, il a partagé un incident avec sa fille, lorsqu’il a dû aller deux fois à l’épicerie voisine parce qu’il n’avait pas compris ce qu’elle lui avait demandé la première fois.
« Je voulais juste remercier tous ceux qui se trouvaient par hasard à la [supérette] Alonit près de Netanya ce matin et dire que s’il y a un pays où je préférerais élever un enfant ayant des besoins spéciaux, c’est Israël. Pas à cause des conditions – Dieu sait que nous avons beaucoup à faire à cet égard – mais pour les Israéliens », a écrit Lapid.
En 2019, après que le député du Likud David Amsalem a suggéré que l’actuel ministre de la Défense Benny Gantz pouvait être « autiste », Lapid a posté une réponse sans équivoque sur Facebook, disant à Amsalem de ne pas « le chercher ».
« À ses yeux, être ma fille est donc une malédiction », a écrit Lapid, « car dans le monde d’Amsalem, tout doit se faire au détriment des faibles ».
« Benny Gantz n’est pas autiste, Amsalem », poursuit-il. « Vous n’avez pas besoin d’arrêter votre voiture sur le bord de la route quand il fait une crise de nerf au point de mordre sa mère. Il ne prend pas la nourriture sur les tables des autres convives au restaurant. Il n’a pas besoin d’être complètement sédaté pour se faire soigner les dents. Ses parents ne passent pas des nuits blanches à se demander qui s’occupera de lui quand ils seront plus âgés. »
« Je suis un politicien. Je suis censé être poli. Mais pas cette fois. Ne me cherche pas, Dudi. Parle correctement de ma fille », a dit Lapid.
Selon les données publiées par la Commission pour l’égalité des droits des personnes handicapées du ministère de la Justice en décembre 2021, Israël compte environ 1,6 million de personnes souffrant d’une forme de handicap physique ou mental, dont 326 000 enfants, soit environ 17 % de la population.