L’armée démolit la maison de l’assassin présumé de Rina Shnerb
Des soldats sont intervenus à Kobar après le rejet de l'appel de la famille contre la démolition, deux mois après celle de deux autres maisons de suspects de l'attentat de Dolev

L’armée israélienne a annoncé avoir détruit lundi matin la maison d’un terroriste présumé dans la région de Ramallah.
Des bulldozers ont démoli les étages supérieurs de la maison de Qassem Shibli, à Kobar. Il est suspecté d’être à l’origine de l’attentat du 17 août dernier qui a coûté la vie à Rina Shnerb, près d’un cours d’eau de l’implantation de Dolev, en Cisjordanie.
La famille avait fait appel de l’ordre de démolition, mais avait été déboutée.
Des images de la scène, relayées sur les réseaux sociaux palestiniens, montrent les étages supérieurs complètement détruits, et les étages inférieurs laissés intacts.
#شاهد .. هكذا أصبح منزل الأسير قـ.ـسام البرغوثي في بلدة كوبر بعد هدمه من قبل قوات الاحتلال فجر اليوم . pic.twitter.com/vL0Q7QdyKJ
— المركز الفلسطيني للإعلام (@PalinfoAr) May 11, 2020
Des émeutes ont éclaté pendant la démolition, des dizaines de Palestiniens ont lancé des pierres et des cocktails Molotov en direction des soldats et incendié des pneus, selon l’armée.
Une vidéo de Kobar montre des Palestiniens envoyer des bombes artisanales sur un convoi de l’armée israélienne quittant le village après la démolition.
En mars, l’armée avait déjà détruit les maisons de deux autres terroristes impliqués dans l’attentat, Yasan Majamas et Walid Hanatsheh.
Le père de Rina Shnerb et son frère avaient également été blessés dans cet attentat.

Selon le service de sécurité du Shin Bet, l’engin explosif avait été placé sur le site et activé à distance par une cellule appartenant au groupe terroriste du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), dirigé par Samer Mina Salim Arbid, qui a été arrêté peu après l’attaque.
Au cours de son enquête, le Shin Bet, en collaboration avec l’armée et la police israéliennes, a découvert un vaste réseau d’agents du FPLP, qui aurait également perpétré des fusillades contre des cibles israéliennes « et prévoyait de mener d’autres attaques terroristes importantes dans un avenir proche », avait fait savoir le service de sécurité. Il a annoncé en décembre qu’il avait arrêté une cinquantaine de membres du réseau au cours des derniers mois.
Les démolitions constituent une politique controversée qui, selon l’armée, contribue à dissuader de futurs attentats terroristes.

Les groupes de défense des droits des Palestiniens et des Israéliens ont affirmé que les suspects avaient été torturés après avoir été arrêtés à la suite de l’attaque.
Selon des sources sécuritaires, le Shin Bet avait reçu l’autorisation de recourir à des « mesures extraordinaires » pendant l’interrogatoire d’au moins un des suspects.
Cette autorisation est généralement accordée dans les cas de « bombe à retardement » lorsqu’on craint que le suspect ne fournisse aux forces de sécurité des informations susceptibles d’empêcher une attaque imminente.
C’est vous qui le dites...