L’armée va recruter des femmes dans les unités d’élite qui leur étaient interdites
Dès novembre, des femmes pourront pour la première fois intégrer les unités de secours ou de recherche par hélicoptère, ou les unités de génie militaire
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
L’armée israélienne va commencer à recruter des femmes dans un certain nombre d’unités d’élite – et ce pour la toute première fois – dès le mois prochain, a annoncé Tsahal dans la journée de samedi.
Au mois de juin, l’armée avait expliqué qu’elle offrirait un plus grand nombre de rôles aux soldates au sein des unités de combat – notamment dans les unités de recherche et de secours et de génie militaire d’élite – au-delà des unités mixtes d’infanterie légère où certaines font déjà leur service.
Dès le mois de novembre, les recrues femmes pourront passer des examens physiques et psychologiques particuliers qui leur ouvriront peut-être la porte à l’unité héliportée 669 de recherche et de secours ou à l’unité de génie militaire de combat Yahalom.
Les recrues qui échoueront à ces examens pourront alors se porter candidates aux autres rôles de combat d’ores et déjà tenus par des femmes.
Cet enrôlement des femmes servira probablement de test pour les responsables militaires, qui disent envisager que d’autres fonctions militaires soient féminisées à l’avenir en fonction de la réussite des soldates dans ces unités.
L’armée prévoit également de permettre aux femmes de devenir conductrices dans les brigades d’infanterie. La brigade où se déroulera ce projet-pilote devrait être déterminée à une date ultérieure.
Cette décision avait été prise au mois de juin suite aux recommandations émises par une commission interne, qui avait appelé l’armée à offrir de nouveaux rôles aux soldates.
La Commission avait été formée en 2020 pour évaluer l’intégration des femmes à de nouvelles fonctions de combat au sein de Tsahal après une plainte déposée par quatre soldates devant la Haute-Cour de justice, qui avaient demandé le droit de postuler dans les unités qui ne sont actuellement ouvertes qu’aux hommes.
La commission a estimé qu’il y avait probablement des dizaines de recrues potentielles qui répondaient aux exigences psychologiques nécessaires pour servir dans certaines unités d’infanterie, mais elle a décidé de ne les accepter dans un premier temps que comme conductrices pour examiner cette théorie.
Les conductrices potentielles devront répondre aux exigences réclamées chez les troupes d’infanterie.
Le panel, expliquant l’expansion relativement modeste des fonctions des femmes au sein de l’armée qui a été décidée, a dit qu’il ne pensait pas qu’il y ait un grand nombre de femmes répondant aux exigences physiologiques nécessaires pour tenir d’autres rôles dans les unités de combat.
Les femmes occupent une grande variété de fonctions au sein de Tsahal, aux côtés des hommes dans de nombreux cas.
Il y a aussi des unités de combat mixtes, comme les bataillons Caracal et Bardelas qui sont respectivement chargés de protéger la frontière d’Israël avec l’Égypte et la Jordanie.
Par ailleurs, l’armée a indiqué jeudi qu’un programme pilote portant sur une unité de chars 100 % féminine au sein de Caracal avait été une réussite, et elle a précisé qu’elle deviendrait dorénavant permanente.
Dans l’armée de l’air, hommes et femmes travaillent ensemble dans les unités de défense anti-aériennes, notamment en ce qui concerne le Dôme de fer – qui est théoriquement considéré comme une unité de combat.
Les critiques de l’intégration des femmes au sein de l’armée déclarent souvent qu’il s’agit d’une expérience dangereuse susceptible d’avoir des conséquences pour la sécurité nationale, tandis que ses partisans évoquent une mesure attendue depuis longtemps qui permet à Israël de se placer sur le même pied que les autres pays occidentaux.
Les détracteurs de la présence des femmes dans les unités de combat affirment que les exigences pour entrer dans ces dernières ont été revues à la baisse – ce qui est un signe, disent-ils, que l’efficacité militaire a été sacrifiée. Ils évoquent aussi une plus grande vulnérabilité face au stress chez les soldates.
L’armée a insisté sur le fait qu’elle permettait à un plus grand nombre de femmes de servir dans des rôles de combat pour des raisons pratiques et qu’elle ne suivait pas en cela un agenda social progressiste.
Le service militaire est obligatoire pour les Israéliens et il dure deux ans et huit mois pour les hommes, contre deux ans pour les Israéliennes. Certaines unités nécessitent de rester encore au-delà de ce délai en raison de périodes de formation très longues.