L’arrière-petite-fille d’une Juste parmi les nations menacée d’expulsion
Simi Liebel, survivant de la Shoah, est intervenu disant qu'il avait "honte que mon aide soit seulement nécessaire" pour permettre à Marloes Sonnenveld de rester
AMSTERDAM, Pays-Bas (JTA) – Un survivant de la Shoah a vivement demandé au gouvernement israélien de permettre à l’arrière-petite fille néerlandaise de celle qui lui avait sauvé la vie de vivre au sein de l’Etat juif avec ses parents.
Simi Liebel a écrit au ministère de l’Intérieur, lui demandant de revenir sur son rejet du dossier déposé par Marloes Sonnenveld, une étudiante dans une université de Jérusalem, qui réclamait un statut de résident. L’arrière-grand-mère de la jeune fille, Truus Meijerink, avait caché Liebel dans son habitation pendant trois ans pendant la Shoah.
« Je ressens de la tristesse qu’elle ait seulement eu besoin de faire appel à moi pour venir à son secours », a dit le survivant du génocide juif devant les caméras de la chaîne publique Kan dans un reportage qui a été diffusé dimanche. « J’ai honte de mon pays, que mon aide ait été nécessaire. Mais je ferai tout ce qui sera possible ».
Une prolongation de son visa étudiant avait été refusée l’année dernière à Sonnenveld.
La loi israélienne permet aux Justes parmi les nations – ces non-Juifs qui avaient risqué leur vie pour sauver des Juifs pendant la Shoah – de vivre dans le pays et d’en devenir des citoyens. La loi s’étend également à leurs enfants et à leurs petits enfants, mais pas à leurs arrière-petits-enfants.
La mère de Sonnenveld, Tabitha de Boks, et son frère vivent pour leur part en Israël. Ils avaient suivi les parents de Bok, qui s’étaient installés dans le nord du pays il y a quinze ans. Sonnenveld qui, comme sa mère, parle couramment l’hébreu, considère Israël comme son vrai foyer.
En 2018, le ministère de l’Intérieur avait refusé de prolonger les visas de deux femmes dont l’histoire était similaire : Les arrière-petites-filles de Palo et Ana Dudas, un couple de Justes parmi les nations originaire de Sebie. Mais, suite à des appels, les deux femmes avaient été autorisées à rester auprès de leur mère en Israël.