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Le BNVCA alerte sur des attaques antisémites ciblant des enseignants juifs

Des tags et ce qui ressemble à une croix gammée ont été constatés vendredi sur le mur d’enceinte du lycée François-Magendie à Bordeaux

Le lycée François-Magendie, à Bordeaux. (Crédit : Google Maps)
Le lycée François-Magendie, à Bordeaux. (Crédit : Google Maps)

Le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA) a publié ce dimanche un communiqué alertant sur des attaques antisémites ayant récemment ciblé des enseignants juifs.

L’association rapporte ainsi que des tags et ce qui ressemble à une croix gammée ont été constatés vendredi à Bordeaux. Ces graffitis, découverts sur le mur d’enceinte du lycée François-Magendie, ciblait une enseignante.

On peut ainsi y lire le nom de l’enseignante suivi de « Pute Ta place est dans la couisine », indique le BNVCA.

L’établissement, la professeure et le BNVCA ont porté plainte.

Au sujet du dessin ressemblant à une croix gammée, le parquet a indiqué au journal Sud Ouest « qu’il ne s’agirait pas d’une croix gammée mais des ailes d’un moulin à vent que l’auteur des tags aurait voulu reproduire, ayant entendu parler d’un club moulin sans que l’on sache à quoi cela correspondait pour lui ».

Suite à ce tag, les cours avaient été suspendus au sein du lycée vendredi matin et un rassemblement avait réuni les personnels de l’établissement et des lycéens.

Plusieurs élèves interrogés par Sud Ouest ont exprimé leur « soutien massif » à l’enseignante visée. D’autres étudiants ont décrit « un lycée très choqué par ce qui s’est passé, alors qu’il n’y a jamais eu d’incidents comme ça par le passé ».

Lionel Larré, président de l’Université Bordeaux-Montaigne, a lui exprimé « toute (sa) solidarité avec les collègues du lycée Magendie à Bordeaux, et en particulier celle visée par des tags abjects sur le mur du lycée » sur son compte Twitter.

Un homme de 25 ans s’est finalement rendu de lui-même le lendemain à la police, sur les conseils de sa famille, avouant être l’auteur de ces tags. Il a été placé en garde à vue.

Selon une source policière au journal Le Figaro, il a été libéré durant le weekend.

Un différend entre l’enseignante et le petit frère du jeune homme serait à l’origine du tag.

Le commissaire divisionnaire Emmanuel Richard de la Direction départementale de la sécurité publique a précisé à France 3 Gironde qu’il s’agissait d’un ancien élève « qui a la dent dure par rapport à son ancien lycée ».

« La veille, son petit frère en rentrant du lycée avait raconté sa journée », a précisé le parquet de Bordeaux à Sud Ouest. Il aurait ainsi fait mention « d’une réflexion de sa professeure de mathématiques concernant… la saisie peu rapide de chiffres sur la calculatrice ».

L’enseignante devrait se rendre à l’hôpital cette semaine, afin de déterminer une éventuelle incapacité de travail. Une procédure de protection fonctionnelle a été enclenchée à son égard, et une cellule d’écoute a été mise en place dans l’établissement ce lundi.

« La haine et l’antisémitisme n’ont pas leur place en France », a réagi le BNVCA. « L’école va-t-elle devenir le lieu privilégié des islamistes qui veulent semer la terreur pour faire passer toutes les atteintes à la laïcité ? Le BNVCA attend une identification rapide par la police de ces malfaisants afin qu’ils soient déférés devant la justice. Le BNVCA, le jour même de l’hommage à Samuel Paty, demande un sursaut vigoureux à l’Education nationale, mais aussi aux parents et aux élèves, qui ne peuvent assister à de tels faits dans l’indifférence. »

La semaine dernière, l’association réagissait déjà à la suite de menaces contre un professeur du lycée Georges Brassens, à Evry-Courcouronnes, dans l’Essonne.

Une lettre anonyme reçue par le proviseur de l’établissement indiquait notamment : « Le sale juif doit arrêter de faire le malin. […] On va lui faire ‘une Samuel Paty’ à lui et son père le vieux rabbin sioniste. » ; « Les juifs on en veut pas dans des lycées, restez dans vos synagogues. On va s’occuper [de ce professeur] à la sortie du lycée. »

Le parquet d’Evry a depuis ouvert une enquête pour menace de mort avec comme circonstance aggravante l’appartenance, vraie ou supposée, de la victime à une religion déterminée. L’enseignant, âgé d’une trentaine d’années, a été placé sous la protection de la police, avec des agents postés devant son domicile et devant l’établissement où il enseigne.

Récemment, un professeur d’un lycée de Thann (Haut-Rhin) a lui-aussi « subi des menaces de mort de la part de l’oncle d’une de ses élèves » début octobre après avoir « abordé en classe la liberté d’expression, les caricatures de Mahomet et Charlie Hebdo », selon une source judiciaire.

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