Le chef de la diplomatie russe rencontre le chef du Jihad islamique palestinien
Le groupe terroriste a affirme que Sergueï Lavrov a fait part de la volonté de la Russie de contribuer à l'unité palestinienne ; Israël déplore cette rencontre
Une délégation du Jihad islamique emmenée par le secrétaire général du groupe terroriste, Ziad al-Nakhala, a rencontré mercredi à Moscou le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et l’a remercié pour le point de vue critique de la Russie sur le plan américain récemment révélé pour tenter de résoudre le conflit israélo-palestinien, selon le site du groupe terroriste.
La rencontre entre al-Nakhala avec Lavrov a eu lieu après que le ministre russe des Affaires étrangères a accueilli plusieurs autres hauts responsables de groupes palestiniens ces dernières semaines, notamment le chef du Hamas Ismail Haniyeh, le membre du Comité central du Fatah Hussein al-Sheikh et le secrétaire général de l’Initiative nationale palestinienne Mustafa Barghouti.
« Le mouvement du Jihad islamique a exprimé son appréciation pour la position russe dans le rejet de l’accord du siècle », selon le site du groupe terroriste.
Début février, le porte-parole du Kremlin Dmitry Peskov avait déclaré que le plan américain enfreignait de nombreuses résolutions des Nations unies.
Rompant avec les précédentes administrations américaines, le plan de paix américain prévoit la création d’un État palestinien dans 70 % de la Cisjordanie et dans une poignée de quartiers de Jérusalem-Est, la majeure partie de la bande de Gaza et certaines régions du sud d’Israël, si les Palestiniens reconnaissent Israël comme un Etat juif, que le Hamas et les groupes terroristes à Gaza déposent les armes, entre autres conditions.
Le plan prévoit également qu’Israël puisse annexer des implantations, accorde à l’État juif la souveraineté sur la vallée du Jourdain et un contrôle de sécurité primordial à l’ouest du fleuve, et interdit aux réfugiés palestiniens de s’installer en Israël.

La délégation du Jihad islamique et Lavrov ont également discuté de « l’unité palestinienne interne », a ajouté le site du groupe terroriste, notant en outre que le ministre russe « a exprimé la volonté de la Russie de contribuer à sa réalisation ».
Le Jihad islamique, qui est soutenu par l’Iran, a longtemps pris le parti du Hamas dans son conflit avec le Fatah.
Le Hamas est en conflit avec le Fatah depuis qu’il a chassé de Gaza, en 2007, l’Autorité palestinienne dominée par le Fatah.
Les multiples tentatives antérieures pour réconcilier le Hamas et l’AP et unir la Cisjordanie et la bande de Gaza sous un seul gouvernement ont échoué.
La Russie a déjà déployé des efforts pour faire avancer la réconciliation entre le Hamas et le Fatah.
En janvier 2018, Moscou a accueilli un certain nombre de représentants des deux partis rivaux et de plusieurs autres factions palestiniennes pour discuter de la réconciliation du clivage interne palestinien. En mai 2011, la Russie a également accueilli des représentants du Fatah et du Hamas pour soutenir les efforts de réconciliation.
Eli Belotserkovsky, le chargé d’affaires israélien à Moscou, a protesté contre la rencontre entrer Lavrov et al-Nakhala auprès de Mikhail Bogdanov, le vice-ministre des Affaires étrangères russe et envoyé présidentiel au Moyen-Orient, jeudi, a rapporté la Treizième chaîne.
Belotserkovsky a déclaré à Bogdanov que le Jihad islamique « est un groupe terroriste soutenu par l’Iran qui ne reconnaît pas le droit d’Israël à exister et qui déstabilise systématiquement le cessez-le-feu à long terme avec la bande de Gaza en menant des attaques contre les citoyens israéliens ».
Les responsables israéliens ont fréquemment accusé le Jihad islamique d’enfreindre les accords informels de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas en tirant des roquettes sur Israël ou en menant des tirs ou d’autres attaques près de la barrière entre Gaza et l’État juif.
Les accords ont largement impliqué la levée par Israël des restrictions sur la circulation des biens et des personnes à l’entrée et à la sortie de Gaza, en échange du maintien par le Hamas d’un calme relatif dans la région frontalière entre l’enclave côtière et l’État juif.
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