Le chef de la police a tenté un coup d’Etat avec Bezeq, dit Amsalem
Pour sa part, le Premier ministre a évoqué les recommandations policières lors d'une cérémonie organisée par le Likud et dans une vidéo pour le lancement de Hanoukka
Le chef de la coalition David Amsalem a fustigé lundi l’ancien chef de la police Roni Alsheich, qui avait supervisé les enquêtes qui se sont conclues par des recommandations prônant l’inculpation de Benjamin Netanyahu, évoquant un personnage « malveillant » qu’il a accusé de tenter d’orchestrer un « coup d’Etat » contre le Premier ministre.
« Je n’ai jamais vu tant de malveillance, de cruauté et d’ingratitude chez un seul individu que dans le cas d’Alsheich, » a déclaré David Amsalem à la chaîne Hadashot.
Il répondait aux conclusions tirées par la police, qui ont été publiées dimanche, qui affirme qu’il existe suffisamment de preuves pour traduire Netanyahu devant la justice pour pots-de-vin, fraude et abus de confiance, ainsi que pour avoir accepté des bénéfices illicites dans ce qui est appelé « l’Affaire Bezeq ».
C’est le troisième dossier dans lequel la police recommande une inculpation pour pots-de-vin contre le Premier ministre. Elle a également recommandé que son épouse Sara le rejoigne sur les bancs des accusés dans ce dossier aux côtés du propriétaire de l’entreprise de télécommunications Bezeq, de sa femme et d’autres.
Les recommandations de la police ont été remises au dernier jour du mandat d’Alscheish à la tête de cette institution, entraînant les accusations de Netanyahu et d’autres responsables du Likud, qui ont estimé que le moment choisi pour leur publication avait été soigneusement réfléchi.
Pour sa part, le Premier ministre – accusé d’avoir avancé des régulations favorables à Bezeq en échange d’une couverture de ses actions positives sur le site d’information Walla – a expliqué qu’il n’y avait aucun mal à entretenir des liens avec les propriétaires de médias majeurs.
« Je ne pense pas que ce soit une bonne chose dans une démocratie d’enquêter sur des liens existant entre les politiciens et les médias », a-t-il déclaré lors d’un événement du parti du Likud marquant le début de Hanoukka.
Netanyahu a accusé les enquêteurs de s’être focalisés sur lui, affirmant que de nombreux législateurs bénéficient d’une « couverture flatteuse » et ne font pas pour cela l’objet d’une enquête.
Selon lui, la politique mise en oeuvre par les enquêteurs s’est résumée à « Pas Bibi, pas d’enquête ».
Netanyahu a insisté sur le fait que les accusations présentées dans le dossier – le troisième dans lequel il pourrait être inculpé – sont sans fondement.
« Nous fêterons la victoire de la lumière sur l’obscurité », a-t-il ajouté avec assurance devant les activistes de la formation, ajoutant que la lumière l’emporte toujours sur les ténèbres.
Il a noté le moment choisi pour les annonces, au dernier jour du mandat du commissaire de la police israélienne Roni Alsheich.
« Un vrai miracle de Hanoukka », s’est-il amusé. « Quel beau cadeau nous a-t-on offert pour cette fête ! »
« La chasse aux sorcières contre nous continue », a-t-il poursuivi. « Je n’ai pas été surpris par la publication des recommandations ou par le fait qu’elles aient été rendues publiques aujourd’hui ».
Netanyahu a également condamné les fuites des enquêtes de police et le « lavage de cerveau » opéré contre lui dans les médias.
בשביל הדברים הטובים שווה לחכות… חג חנוכה שמח!
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Posted by Benjamin Netanyahu – בנימין נתניהו on Sunday, December 2, 2018
En plus de cette intervention devant le Likud, Netanyahu s’est moqué des recommandations policières dans une vidéo diffusée pour le début de Hanoukka.
Dans le clip en hébreu, Netanyahu s’approche d’un homme qui est en train de se plaindre de la vie en Israël, alors qu’il se trouve dans la file d’attente d’une boulangerie pour y acheter les beignets traditionnels de Hanoukka.
« On est sur le même bateau », dit Netanyahu à son interlocuteur. « Je les appelle tout le temps, je leur demande de commander des produits à emporter et ils ne me croient pas, ils pensent que je plaisante. Puis ils appellent la police ».
« Affaire 5000 », dit l’homme en plaisantant, se référant aux Affaires 1000, 2000 et 4000 dans lesquelles Netanyahu est impliqué.
« Laissez tomber. Qui compte encore ? », répond Netanyahu avec dédain.
Et comme ce ne serait pas Hanoukka sans une référence de Netanyahu à l’Iran, le Premier ministre utilise les propos de l’homme sur des beignets « à la saveur explosive » comme point de départ.
« Vous avez dit explosif ? Vous vous souvenez de l’accord sur le nucléaire avec l’Iran ? On dit qu’il n’y a rien à faire, que le monde entier le soutient mais je n’ai jamais abandonné », dit-il.
Alors que l’homme réagit, choqué d’entendre appelé à la caisse le numéro 6000 – pensant apparemment que c’est encore une autre affaire contre Netanyahu – ce dernier lui assure qu’il n’y a aucune raison de s’inquiéter.
« C’est votre numéro dans la file ou bien le nombre de calories que vous allez avaler », dit-il à l’homme en plaisantant.