Israël en guerre - Jour 369

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Le chef des Républicains en Israël refuse de reconnaître la victoire de Biden

Marc Zell répète les accusations de fraude de Trump, ajoutant que Netanyahu n'a "félicité [Biden] qu'au cas où" ; l'ex-envoyé américain en Israël réaffirme la victoire démocrate

Marc Zell, le président de Republicans Overseas Israel, lors d'un événement à Jérusalem, le 26 octobre 2016. (Yonatan Sindel/Flash90)
Marc Zell, le président de Republicans Overseas Israel, lors d'un événement à Jérusalem, le 26 octobre 2016. (Yonatan Sindel/Flash90)

Le président du Parti républicain en Israël, Marc Zell, a déclaré dimanche qu’il n’acceptait pas la victoire de Joe Biden aux élections présidentielles américaines, affirmant que le Premier ministre Benjamin Netanyahu n’avait adressé des félicitations au démocrate que « parce qu’il a besoin de défendre les intérêts d’Israël au cas où Biden l’emporte ».

Samedi, les projections ont largement accordé la victoire à Biden, après plusieurs jours de dépouillement des bulletins très surveillé dans un certain nombre d’États dits « pivots ».

À l’issue d’un silence remarquablement long, le Premier ministre israélien et le président Reuven Rivlin ont émis, dimanche en début de matinée, des déclarations félicitant Joe Biden pour sa victoire aux élections présidentielles américaines.

Zell, ces derniers jours, a exprimé sur Twitter son soutien de manière répétée aux accusations lancées par Trump de fraude électorale massive, malgré l’absence de preuves. Il a réaffirmé, dimanche, ces accusations, refusant d’accepter les résultats du scrutin lors d’un entretien accordé à la station de radio de droite Galey Israel.

« Je n’ai connaissance d’aucune défaite et je n’accepte pas les annonces des médias, et notamment de Fox News, qui étaient défavorables à Trump », a-t-il dit. « J’attends le processus légal. Vous verrez l’Arizona revenir à Trump ».

Dans un autre entretien accordé à la radio militaire, Zell a accusé que « le système électoral est vicié. En Pennsylvanie, l’État le plus important, des centaines de milliers de bulletins illégaux sont arrivés après le jour des élections. Si la Cour suprême entend notre appel, elle pourrait faire basculer l’État ».

Jusqu’à présent, aucune preuve crédible n’a été présentée pour soutenir les accusations de fraude massive lancées par Trump et certains de ses partisans.

De son côté, l’ex-ambassadeur américain en Israël, Dan Shapiro, a assuré au micro de la radio Kan Bet qu’il n’y avait « aucune chance » que les résultats du scrutin soient renversés.

Shapiro, qui a été envoyé américain sous l’administration d’Obama, a expliqué que si Donald Trump avait le droit de mettre en doute les résultats, il n’y avait « aucune chance de renverser les résultats dans quatre États », tout en notant qu’il y avait des écarts considérables entre les candidats dans certains d’entre eux.

Shapiro a également déclaré que la prochaine administration ferait à nouveau de l’établissement d’un État palestinien une priorité.

Netanyahu et le président Reuven Rivlin ont tous les deux félicité Biden dimanche, en début de matinée. Benny Gantz, ministre de la Défense qui partage le pouvoir avec Netanyahu dans le cadre du gouvernement de coalition, l’avait fait avant eux.

Le chef de l’opposition, Yair Lapid, avait été le premier responsable politique israélien à féliciter Biden dans la soirée de samedi. Il a critiqué les dirigeants du pays pour avoir tardé à transmettre leurs félicitations et leurs vœux à Biden, qualifiant ce retard de « lâche et scandaleux », notant qu’il « nuit aux intérêts israéliens ».

Zell avait affirmé, mardi, qu’environ 150 000 votes par procuration avaient été envoyés par des citoyens américains vivant en Israël. Huit bulletins sur dix étaient au nom du président républicain, avait-il spéculé, sur la base – non prouvée – d’un soutien à Trump s’élevant à 80 % chez les Israéliens.

En fait, une enquête récente réalisée par l’Institut israélien de la Démocratie a révélé que 60 % des Israéliens estimaient que Trump était préférable pour Israël.

« Trump a réécrit la dynamique politique dans son ensemble, cessant de se focaliser sur le conflit israélo-palestinien et se concentrant sur la réelle menace qui est celle de l’Iran », avait commenté Zell.

Pendant son mandat, le président sortant aura pris un certain nombre d’initiatives saluées par Israël – en commençant par sa reconnaissance de Jérusalem en tant que capitale de l’État juif, et le déplacement de l’ambassade américaine depuis Tel Aviv à Jérusalem.

Trump a aussi reconnu l’annexion par Israël du plateau du Golan. Il a adopté une approche plus douce des constructions d’implantations israéliennes en Cisjordanie et il a récemment négocié les traités diplomatiques qui ont été conclus entre Israël et trois États arabes.

Le groupe israélien des Républicains de l’étranger estime qu’environ 300 000 citoyens américains vivent au sein de l’État juif.

Aux Etats-Unis, le camp républicain n’a pas encore franchi ce pas. « Ne concédez rien M. le président, battez-vous », a lancé dimanche le sénateur Lindsey Graham sur Fox.

La plupart des élus du Congrès observent un mutisme absolu depuis 24 heures. Or, leur coopération sera essentielle pour éviter la paralysie des institutions.

« Ça m’est égal » que Donald Trump ne reconnaisse pas sa défaite, a ainsi lancé le représentant démocrate James Clyburn sur CNN. « Ce qui m’importe c’est que le parti républicain se lève et nous aide à préserver l’intégrité de notre démocratie. »

Le sénateur républicain Roy Blunt a semblé préparer le terrain en ce sens. « Il est temps que le président laisse parler ses avocats, qu’ils présentent leurs arguments à la justice et aux Américains (…) après on pourra avancer », a-t-il déclaré sur ABC.

« On ne changera pas le président, il est qui il est et il a une relation souple avec la vérité », a pour sa part déclaré le sénateur républicain Mitt Romney, un de ses critiques fréquents.

« Je suis convaincu qu’il se battra jusqu’au bout », a-t-il ajouté. « Mais je suis également sûr qu’une fois tous ses recours épuisés, il acceptera l’inévitable ».

Le Premier ministre slovène Janez Jansa, qui avait félicité Trump pour sa réélection, a estimé que l’issue du scrutin n’était pas encore jouée. « Des recours en justice ont été interjetés dans tous les Etats américains où les résultats sont serrés. Les tribunaux n’ont même pas encore commencé à se prononcer. Malgré cela, les médias de masse (et aucune institution officielle) annoncent le résultat. Les félicitations tombent de partout. En voilà un Etat de droit! », a-t-il ainsi tweeté.

Raphael Ahren et l’AFP ont contribué à cet article.

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