Le Conseil d’octobre demande la démission d’Amir Ohana suite aux affrontements à la Knesset
Le président de la Knesset a ordonné une enquête sur les violences ; un père endeuillé se dit "brisé" par les heurts au Parlement

Le Conseil d’Octobre a appelé, lundi, le président de la Knesset, Amir Ohana, à démissionner après de violents affrontements entre les familles des victimes du 7 octobre et les gardes de la Knesset, qui leur ont refusé l’accès à la galerie des visiteurs.
« Hier, nous avons envoyé une lettre au président de la Knesset, Amir Ohana, pour l’informer que des dizaines de familles endeuillées entendaient assister au débat sur la création d’une commission d’enquête d’État », a indiqué le groupe dans un communiqué.
« La violence exercée contre les familles du Conseil d’Octobre est inacceptable », a poursuivi l’organisation, accusant la Knesset de chercher à empêcher les familles d’obtenir des réponses sur le sort de leurs proches le 7 octobre.
« Le président de la Knesset doit démissionner aujourd’hui. En laissant les familles endeuillées se faire brutaliser par les gardes, il a couvert l’État d’Israël de honte », a-t-il ajouté. « Notre patience est à bout. »
On ignore si Ohana a directement influencé la conduite des huissiers.
Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a réagi sur X en publiant qu’il « n’y a pas de limite à l’horreur et à la honte des images montrant les gardes de la Knesset repousser de force les familles endeuillées du 7 octobre. »
« Amir Ohana est complice de cette infamie. Jamais personne n’a autant terni la fonction de président de la Knesset. »
Ohana a plus tard annoncé avoir demandé au directeur général de la Knesset, Moshe Edri, et au sergent d’armes, Yuval Chen, de mener une enquête sur l’usage de la force par les gardes de la Knesset contre les familles des otages, selon un porte-parole de la Knesset.
« Depuis le début de la guerre, la Knesset a ouvert ses portes aux familles des otages et aux personnes en deuil d’une manière sans précédent et continuera d’être une maison ouverte à tous les citoyens d’Israël », a déclaré la même source.
Shimon Buskila, un père endeuillé qui s’est évanoui lors des affrontements à la Knesset et qui a reçu des soins, s’est dit « brisé » par la violence survenue lundi à la Knesset contre les familles endeuillées et les proches des otages et d’autres victimes du 7 octobre.
« Il y a quinze mois, j’étais brisé », a dit Buskila en larmes dans une vidéo filmée peu après les affrontements. « Je me bats, je lutte, je travaille, j’essaie de me réadapter. J’ai juré sur la tombe de Yarden que leurs morts ne seraient pas vaines. Et aujourd’hui, ils ne nous ont même pas laissés entrer [dans la galerie des visiteurs], 15 personnes. Dites-moi que ce n’est pas pour des motifs politiques. »
« Aujourd’hui, j’étais brisé. De quoi ai-je besoin de plus pour me battre, au-delà de la douleur que je n’ai même pas eu le temps de gérer ? Pour réaliser que j’ai perdu un fils ? Je me bats tout le temps, [en me concentrant sur] la commémoration – cela a un effet thérapeutique sur moi. Je suis donc venu aujourd’hui pour faire une déclaration, et j’ai le droit de faire une déclaration, quelle qu’elle soit, et je n’ai pas été autorisé à le faire », a-t-il regretté.
« Est-ce ainsi que les familles en deuil sont traitées ? Nous sommes à terre ? Est-ce notre place ? Comment pouvons-nous nous tenir debout ? »
שמעון בוסקילה, אבא של ירדן שנרצח בנובה,
בדמעות על רצפת הכנסת- pic.twitter.com/HNt3KMfcUx— Noa Shpigel (@NoaShpigel) March 3, 2025