Le CRIF alerte sur le fait religieux en entreprise : entre acceptation et tensions
Le rapport met en lumière une fracture générationnelle sur ces questions et sera présenté lors d’un colloque au Palais du Luxembourg lundi

Pour la troisième année, le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF) publie une enquête sur le fait religieux en entreprise, réalisée par Toluna – Harris Interactive.
L’étude révèle une plus grande acceptation du fait religieux en milieu professionnel, une tendance marquée chez les salariés les plus jeunes.
Près de 4 salariés sur 10 déclarent avoir été confrontés au fait religieux sur leur lieu de travail, un chiffre qui grimpe à 67 % chez les 18-24 ans. Si, dans la grande majorité des cas, ces situations sont liées à la pratique quotidienne (signes ostentatoires, régime alimentaire ou demandes de congés pour des fêtes religieuses), 17 % des personnes interrogées déclarent avoir déjà été confrontées à du prosélytisme.
Le pogrom du 7 octobre 2023 et la riposte de l’armée israélienne contre les terroristes du Hamas dans la bande de Gaza ont également été identifiés comme des facteurs de tension sur les lieux de travail. Ainsi, 24 % des personnes interrogées déclarent y avoir été confrontées. Chez les salariés de 18 à 24 ans, 73 % ont évoqué le sujet, ce qui a créé des tensions pour 56 % d’entre eux.
L’étude révèle aussi une fracture générationnelle : 21 % des salariés jugent acceptable de refuser de s’asseoir là où une personne du sexe opposé s’est assise. Ce chiffre grimpe à 46 % chez les moins de 25 ans.
L’enquête sera présentée lors d’un colloque au Palais du Luxembourg à Paris, ce 24 mars, sur le thème « Fait religieux et radicalités en entreprise ».