Le directeur de la Banque d’Israël fait écrire un discours à un chatbot doté d’IA
Amir Yaron affirme que l'émergence des technologies d'intelligence artificielle entraînera des changements sur le marché du travail et qu'il faut y adhérer
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.
Le gouverneur de la Banque d’Israël, Amir Yaron, a utilisé cette semaine le système de chatbot ChatGPT pour l’aider à préparer son discours.
S’exprimant lundi lors de la conférence de la Banque d’Israël sur le capital humain et le marché du travail, Yaron a révélé que deux paragraphes de son discours avaient été rédigés par ChatGPT – un programme informatique alimenté par l’intelligence artificielle (IA) qui peut apparemment parler et écrire de manière autonome – lancé le 30 novembre.
ChatGPT, mis en place par OpenAI, un organisme de recherche soutenu par Microsoft et cofondé par Elon Musk et Sam Altman, a attiré plus d’un million d’utilisateurs dans les cinq premiers jours qui ont suivi son lancement. L’outil repose sur un modèle de langage dit « large », formé à partir de données textuelles pour répondre aux questions ou aux requêtes comme un humain.
Le gouverneur semblait vouloir montrer comment l’IA, la technologie qui donne aux ordinateurs la capacité d’apprendre, a un impact sur la main-d’œuvre et entraînera inévitablement des changements sur le marché du travail. Yaron a appelé à investir dans le développement de personnel qualifié dans le domaine de l’IA dans le cadre d’une transition vers un lieu de travail automatisé.
« L’une des façons les plus significatives dont l’IA peut avoir un impact sur le capital humain est l’automatisation de certaines tâches et processus actuellement réalisés par des humains », a fait remarquer Yaron. « Cela peut entraîner un changement dans les types de compétences valorisées dans la main-d’œuvre, ainsi que des changements dans les types d’emplois disponibles. »
Yaron a expliqué que les progrès technologiques en matière d’IA sont susceptibles de créer de nouvelles opportunités d’emploi pour les personnes compétentes dans le développement, la programmation et la gestion des systèmes d’IA, ainsi que de conduire à l’émergence de nouvelles industries.
« Il est important que les communautés et les organisations se tiennent au courant des développements de l’IA et soient proactives pour s’adapter aux changements potentiels sur le marché du travail », a déclaré Yaron. « En fin de compte, l’impact de l’IA sur le capital humain dépendra de la manière dont elle sera adoptée et utilisée, ainsi que des politiques et initiatives mises en place pour soutenir la transition vers une main-d’œuvre plus automatisée. »
Au cours de la dernière décennie, les technologies basées sur l’IA ont prospéré en Israël dans les domaines de la santé, de la cybersécurité, de la technologie automobile et plus encore, conduisant à des voitures qui se conduisent toutes seules, à des machines qui lisent les radiographies et à des algorithmes qui répondent aux demandes des clients en service après-vente.
Entre 2011 et 2020, les investissements dans les projets israéliens de technologie d’IA ont bondi de 305 millions de dollars à plus de 4 milliards de dollars, selon les données de l’Autorité israélienne de l’innovation. Israël abrite plus de 2 000 entreprises qui développent des technologies d’IA de base, selon les données recueillies par Start-Up Nation Central. A titre de comparaison, on comptait 1 150 entreprises d’IA à la fin de 2018 et 512 entreprises en 2014.