Le directeur de l’UCLA : le campement anti-Israël aurait dû être évacué avant les violences
La démocrate Ilhan Omar accuse les dirigeants des universités et les forces de l’ordre d’avoir assisté aux provocations sans réagir
WASHINGTON – Le directeur de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) a déclaré jeudi à une commission de la Chambre des représentants que l’université aurait dû être prête à évacuer immédiatement un campement anti-Israël qui, le mois dernier, est devenu le théâtre de violents affrontements avec des contre-manifestants.
Gene Block, responsable de l’UCLA, est l’un des trois dirigeants d’universités américaines à témoigner, lors d’une audition de la commission de l’éducation de la Chambre des représentants des États-Unis, contrôlée par les Républicains, sur la vague de protestations dénonçant la guerre menée par Israël contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza, qui a déferlé sur les universités américaines au cours des deux derniers mois.
« Avec le recul, nous aurions dû être prêts à démanteler immédiatement le campement si et quand la sécurité de notre communauté s’est trouvée menacée », a dit Block devant la commission.
Le 30 avril, l’UCLA a été le théâtre d’une attaque nocturne contre des militants anti-Israël et propalestiniens, l’une des scènes les plus violentes des récentes manifestations.
Le chef de la police du campus a été démis de ses fonctions mercredi pour sa mauvaise gestion des manifestations, et notamment pour son manque de réactivité lors de l’attaque et de l’arrestation de 210 personnes par la police locale et d’État la nuit suivante.
« Les images récentes de l’UCLA sont épouvantables. Ce qui est encore plus effroyable, c’est que cela aurait pu être évité », a affirmé Ilhan Omar, membre démocrate du Congrès qui fait partie du panel. « Vous, les dirigeants de l’UCLA et les forces de l’ordre avez assisté pendant des heures au rassemblement d’une foule d’agitateurs près du campement avec l’intention manifeste de provoquer des violences. »
Block a contesté cette affirmation.
Les directeurs de l’université Northwestern (Illinois) et de l’université Rutgers (New Jersey) ont également témoigné lors du sixième événement organisé par la commission et ses sous-commissions sur les réponses des universités aux tensions qui ont éclaté depuis le massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël.
La présidente de la commission de l’Éducation de la Chambre des représentants, Virginia Foxx, a souligné le fait qu’aucune université n’avait réussi à faire respecter ses propres règles, à assurer la sécurité sur le campus et à protéger les étudiants juifs.
« Cette audience n’est que le début, et non la fin, de l’enquête de la commission sur vos institutions », a affirmé Foxx aux présidents d’université.
Certaines des questions les plus controversées visaient Michael Schill, le président de Northwestern, qui a conclu un accord avec les manifestants pour mettre fin à leur manifestation. L’Anti-Defamation League (ADL), un groupe de lutte contre l’antisémitisme, a critiqué l’université pour cet accord.
« Président Schill, nous avons entendu des témoignages sur d’horribles violences et harcèlements d’étudiants juifs sur votre campus, or vous avez admis que vous n’aviez pas suspendu un seul étudiant depuis le 7 octobre pour conduite antisémite », a déclaré Foxx. « Vous avez refusé de répondre à des questions élémentaires à ce sujet. »