Israël en guerre - Jour 472

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Le dirigeant syrien en appelle aux États-Unis pour qu’Israël quitte la zone tampon

Ahmed al-Sharaa a rencontré les ministres allemand et français des Affaires étrangères, qui conditionnent le soutien de l'UE aux droits de l'homme et à l'inclusion des minorités

Des troupes de l'unité d'élite Shaldag de l'armée de l'air israélienne au sommet du côté syrien du mont Hermon, sur une photo publiée le 12 décembre 2024. (Crédit : Armée israélienne)
Des troupes de l'unité d'élite Shaldag de l'armée de l'air israélienne au sommet du côté syrien du mont Hermon, sur une photo publiée le 12 décembre 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Le dirigeant syrien de facto Ahmed al-Sharaa a exigé que les États-Unis demandent à Israël de retirer ses troupes de la zone tampon frontalière et du côté syrien du mont Hermon, a rapporté vendredi la chaîne publique Kann.

Des responsables israéliens ont indiqué à la chaîne qu’ils n’avaient reçu aucune demande officielle à ce sujet, ajoutant que la présence de l’armée israélienne à la frontière et de l’autre côté de celle-ci était nécessaire pour assurer sa sécurité.

Selon le reportage non sourcé, le chef rebelle islamiste a également demandé aux États-Unis de fournir une aide humanitaire au pays.

Sharaa, qui est arrivé au pouvoir le mois dernier après que les forces rebelles islamistes ont envahi le pays et qui a ainsi mis fin à 50 ans de règne du régime du dictateur syrien Bashar el-Assad, a tenté de montrer que son administration était modérée, en engageant des pourparlers avec des responsables occidentaux afin de faire lever les sanctions contre son pays.

Vendredi, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, et son homologue français, Jean-Noël Barrot, ont rencontré Sharaa à Damas. Il s’agit de la plus importante visite diplomatique d’une grande puissance occidentale depuis la chute du régime Assad.

Lors d’une conférence de presse organisée à l’issue de la réunion, Baerbock a déclaré que la levée des sanctions contre la Syrie dépendrait du processus politique en cours, ajoutant que l’Europe ne financerait pas la création de nouvelles structures islamistes en Syrie, selon The Telegraph.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (au centre) et la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock (à gauche) marchant avec le nouveau dirigeant syrien Ahmed al-Sharaa avant leur rencontre, à Damas, le 3 janvier 2025. (Crédit : SANA/AFP)

Baerbock a déclaré qu’elle et Barrot avaient fait pression sur Sharaa pour qu’il coupe ses liens avec la Russie, qui était un allié clé du régime Assad, selon le reportage.

Selon The Telegraph, Baerbock a également insister sur le fait que « les droits des femmes sont un critère » permettant de déterminer les progrès de la situation des droits de l’Homme en Syrie. Elle a par ailleurs souligné que le soutien européen dépendait de l’inclusion de toutes les communautés en Syrie, y compris les femmes et les Kurdes, dans le processus de transition du pays.

The Telegraph a rapporté qu’avant la réunion, Sharaa a serré la main de Barrot mais qu’il s’est contenté de saluer Baerbock en plaçant sa main sur son cœur, ce qui est courant chez les hommes musulmans lorsqu’ils interagissent avec des femmes.

Le journal allemand Bild a qualifié ce geste de « scandaleux ». Sharaa avait déjà été critiquée pour avoir demandé à une femme de se couvrir les cheveux avant de prendre une photo à ses côtés. Baerbock ne s’était pas couverte les cheveux lors de sa visite.

S’exprimant avant la réunion, la diplomate allemande a mis en garde contre les « délais excessivement longs pour les élections », a rapporté The Telegraph. Sharaa avait déclaré qu’il faudrait jusqu’à quatre ans pour organiser de nouvelles élections en Syrie.

Baerbock a également mis en garde contre les « mesures visant à islamiser la justice ou le système scolaire ».

L’avertissement de Baerbock fait suite à des informations selon lesquelles le nouveau gouvernement a déjà décidé d’introduire une orientation plus islamiste dans les programmes des écoles syriennes.

L’un des changements proposés consisterait à remplacer l’expression « défendre la nation » par « défendre Allah ».

Des membres des nouvelles forces armées, d’anciens rebelles islamistes qui ont renversé le gouvernement de Bashar el-Assad et qui servent maintenant dans le nouveau gouvernement syrien, se tiennent en formation alors qu’ils se préparent à un défilé militaire dans le centre de Damas, en Syrie, le 27 décembre 2024. (Crédit : Leo Correa/AP)

La réforme prévoit également de supprimer l’évolution et la théorie du Big Bang de l’enseignement des sciences et d’éliminer les références aux divinités vénérées en Syrie avant l’apparition de l’islam. En outre, le rôle historique de la reine Zénobie, qui a régné sur l’ancienne ville syrienne de Palmyre à l’époque romaine, semble avoir été réduit.

Nazir al-Qadri, le ministre syrien de l’Éducation, a minimisé les changements en déclarant que les programmes resteraient inchangés jusqu’à ce que des comités spécialisés les examinent et les révisent, a rapporté la BBC.

Selon Qadri, les seuls changements apportés ont été la suppression des contenus glorifiant le « défunt régime Assad » et le remplacement du drapeau de l’ancien régime par le drapeau de la révolution syrienne. Il a également indiqué que des « inexactitudes » dans le contenu islamique avaient été corrigées.

Selon la BBC, ces changements ont été salués par certains, mais ont également suscité des critiques de la part d’activistes craignant que les nouveaux dirigeants du pays n’intègrent pas les voix extérieures lors de la mise en œuvre de nouvelles politiques.

Certains ont appelé à des manifestations avant la rentrée scolaire de dimanche.

Le nouveau gouvernement organisera une « conférence de dialogue national » pour répondre aux craintes des activistes, après avoir déjà tenu des réunions avec divers groupes minoritaires en Syrie. Les activistes estiment toutefois que des changements unilatéraux, tels que ceux concernant le système scolaire, sapent ces efforts.

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