La famille Bibas veut qu’on lui rende la dépouille de Shiri, pas se venger
La belle-sœur de Shiri Bibas reproche à Netanyahu d'avoir abandonné la famille à la captivité ; des familles d'otages tués demandent l'expositiion des corps à la Knesset
La belle-sœur de Shiri Bibas a déclaré vendredi que la famille ne voulait pas se venger, suite au renvoi par le Hamas d’une dépouille qui n’était pas celle attendue, dans le cadre de l’accord sur les otages, et qu’elle voulait juste qu’on lui rende le corps de Shiri.
« Notre intention n’est pas de nous venger ; nous voulons juste Shiri », a déclaré Ofri Bibas dans une vidéo. La veille, les légistes avaient établi que l’un des corps remis par le Hamas n’était pas celui de la jeune maman.
Le Hamas a libéré quatre corps jeudi, conformément à l’accord de cessez-le-feu, lors d’une cérémonie grotesque.
Deux des corps ont été identifiés comme étant ceux d’Ariel et Kfir Bibas, les fils de Shiri, qui, selon Israël, ont été tués en captivité après avoir été enlevés le 7 octobre 2023, respectivement à l’âge de 4 ans et 8 mois ; le troisième corps est celui d’Oded Lifshitz et le quatrième, supposé être Shiri selon les termes de l’accord, ne correspond à aucun otage connu.
Ofri Bibas a déclaré que la confirmation de la mort d’Ariel et Kfir, plus de 500 jours après leur enlèvement, « n’était d’aucun réconfort mais au contraire source d’un profond chagrin ».
« Mes adorables neveux ont été enlevés vivants chez eux et assassinés par une organisation terroriste cruelle alors qu’ils étaient en captivité. Ils ne méritaient pas une chose pareille », a-t-elle ajouté.
Elle a également reproché au gouvernement d’avoir abandonné la famille et de ne pas avoir été à la hauteur, de ne pas les avoir ramenés.
« Shiri, Ariel et Kfir ont été enlevés vivants par une organisation terroriste meurtrière, et il était de la responsabilité et de l’obligation d’Israël de les ramener vivants. Il n’y aura pas de pardon pour ceux qui les ont abandonnés le 7 octobre puis à leur captivité », a-t-elle indiqué.
« Monsieur le Premier ministre Benjamin Netanyahu, nous n’avons pas reçu d’excuses de votre part en ce moment terrible. Pour l’amour d’Ariel et de Kfir, et pour l’amour de Yarden, nous ne voulons pas nous venger pour le moment. Nous voulons Shiri », a-t-elle poursuivi.
צפו בסרטון שיצא לפני זמן קצר של עופרי ביבס, אחותו של ירדן. נשרף הלב, שוב ושוב. ומתוך הכאב עולה בבירור בקשת בני המשפחה:
"אנחנו לא מבקשים נקמה כעת. אנחנו מבקשים את שירי. אכזריותם רק מדגישה את הצורך המיידי להשיב אלינו את שירי ולהציל את חייהם של החטופים החיים ולהשיב לקבורה את כל… pic.twitter.com/IZzNlf36sx— Or-ly Barlev ???? אור-לי ברלב (@orlybarlev) February 21, 2025
A propos du groupe terroriste du Hamas, elle a dit que « leur cruauté ne faisait que souligner la nécessité de nous rendre immédiatement Shiri, de sauver la vie des otages encore en vie et de ramener les morts pour les enterrer ».
Bibas a également demandé de l’aide au président américain Donald Trump. « Monsieur le Président Trump, je vous demande de bien vouloir aider Israël et nos familles à mener à bien cette importante mission. »
Bibas a terminé la vidéo en s’adressant à ses neveux tués. « Luli et Fir Fir, désolé de ne pas pouvoir vous pleurer maintenant. Nous attendons maman Shiri. »
Après qu’il a été révélé que le corps remis hier n’était manifestement pas celui de Shiri Bibas, le Hamas a déclaré qu’il enquêterait sur la question.
Le jour du massacre du 7 octobre, des terroristes dirigés par le Hamas ont envahi Israël, y ont tué 1 200 personnes, principalement des civils, et en ont enlevé 251.
Les images de Shiri, terrifiée, serrant contre elle ses deux fils alors qu’elle était entourée de terroristes, sont devenues le symbole des atrocités du 7 octobre.
Yarden Bibas, le mari de Shiri et père de ses garçons, avait lui aussi été enlevé : il a été libéré ce mois-ci dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu.

Des familles demanden que les corps des otages soient exposés à leur retour
Vendredi toujours, les familles de plusieurs otages ont signé une lettre adressée au président de la Knesset, Amir Ohana, demandant à ce que les cercueils de leurs proches soient exposés devant la Knesset à leur retour.

La lettre, rédigée par la députée de Yesh Atid, Meirav Cohen, indique que ceux qui « ont payé de leur vie le fait que le pays ne les ait pas protégés » étaient « dignes d’un dernier honneur », qui permettrait de surcroit à la population de leur rendre hommage à leur retour en Israël.
Figurent parmi les signataires de la lettre des membres de la famille d’Inbar Haiman, d’Alex Dancyg, Itzik Elgarat, Tamir Nimrodi, Elad Katzir, Idan Shtivi et d’autres – dont certains ont déjà été renvoyés en Israël et d’autres, dont le sort reste inconnu.
Soixante-sept des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre sont toujours à Gaza, y compris les corps d’au moins 35 morts confirmés par l’armée israélienne.
Le Hamas a jusqu’à présent libéré 24 otages – 14 civils israéliens, cinq soldats et cinq ressortissants thaïlandais – et les corps de trois prisonniers israéliens à la faveur d’un cessez-le-feu commencé en janvier. L’organisation terroriste avait déjà libéré 105 civils dans le cadre d’une trêve d’une semaine, fin novembre 2023, et quatre autres otages un peu avant.
Huit otages vivants ont été secourus par des soldats et les corps de 40 otages ont été retrouvés, dont trois tués par erreur par l’armée israélienne en tentant d’échapper à leurs ravisseurs.
Le Hamas détient également deux civils israéliens entrés de plein gré dans la bande de Gaza, respectivement en 2014 et 2015, et le corps d’un soldat israélien tué en 2014.