Le fils de Mireille Knoll dit qu’il ne se « remet pas » de la façon dont sa mère est morte
L'immeuble où vivait l'octogénaire juive a à nouveau été la cible de menaces antisémites, faisant craindre une répétition du drame que la famille Knoll a traversé
« Je ne me remets pas de la façon dont ma mère est partie », a confié Allan Knoll, le fils de Mireille Knoll et co-fondateur de l’association du même nom, dans un entretien diffusé sur Europe 1, vendredi 1er novembre dernier.
Mireille Knoll, une femme juive de 85 ans et rescapée de la rafle du Vél’ d’Hiv, a été retrouvée poignardée et brûlée dans son appartement du 11ème arrondissement de Paris, en mars 2018. Les deux suspects, Yacine Mihoub, un voisin, et Alex Carrimbacus, ont été inculpés pour meurtre à caractère antisémite, incendie volontaire et vol.
En 2021, les deux suspects ont été jugés et condamnés. Mihoub a été reconnu coupable et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre antisémite de Mireille Knoll, tandis que Carrimbacus a été condamné à 15 ans de prison pour vol aggravé.
La semaine dernière, Nancy Szejnberg, une habitante de l’immeuble dans lequel résidait Mireille Knoll, a porté plainte pour harcèlement antisémite après avoir découvert des croix gammées et des étoiles de David peintes en rouge sang sur sa porte, ainsi que des menaces de mort reçues par courrier dans sa boîte aux lettres.
Allan Knoll était donc invité à s’exprimer sur ces tags antisémites retrouvés dans l’immeuble de sa mère et sur l’explosion des actes antisémites en France depuis le pogrom du 7 octobre 2023 perpétré par le Hamas.
Il s’est dit particulièrement inquiet de la recrudescence de l’antisémitisme en France, alors que cet antisémitisme frappe à nouveau l’immeuble de sa mère.
« Je ne suis pas surpris de voir que beaucoup de Juifs jeunes préfèrent partir en Israël plutôt que de rester dans un pays où ils vont être insultés, battus et attaqués », a-t-il déclaré. « Ils se sentent moins en danger en Israël, qui est un pays en guerre, qu’en France ».
Évoquant la disparition de sa mère Mireille Knoll, qui a secoué le monde politique et la société civile en France, il estime que si chaque individu est amené à voir disparaitre l’un de ses proches, cela « dépend de la façon dont le parent disparaît ».
« Je ne me remets pas de la façon dont ma mère est partie », a-t-il confié.
« Je ne peux pas retourner dans l’immeuble, je ne peux pas pénétrer dans l’immeuble. Ça fait resurgir trop de tristesse, de malheur et d’incompréhension ».
Mentionnant son frère, Daniel Knoll, également anéanti par le drame, il rappelle la difficulté de vivre avec une telle douleur. Une douleur qui ne s’efface jamais : « On ne vit pas. On ne vit pas comme on devrait vivre ».
Il a également tenu à rappeler la résurgence périodique de l’antisémitisme en France, expliquant qu’à chaque fois « qu’il y a des crises importantes au niveau de notre société, ces actes antisémites resurgissent et prennent de plus en plus des proportions inhumaines ».
"Le bouc-émissaire, c’est le juif […] Les antisémites sont des gens malades", affirme @AllanKNOLL1, fils de Mireille Knoll et co-fondateur de l’association @assomireillek, dans #Europe1SoirWE avec @PascaledeLaTour sur #Europe1 pic.twitter.com/0TYSwS0O3j
— Europe 1 (@Europe1) November 1, 2024
« De par l’histoire de ma famille, si on me traite de ‘sale juif’, je répondrais : ‘sale, moi ? Non. Juif, oui.’ », a-t-il conclu.