Israël en guerre - Jour 650

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Le gouvernement autorise le retour immédiat de sept communautés frontalières de Gaza

La levée de l'interdiction militaire, combinée à l'achèvement des travaux essentiels, signifie que les habitants de Kerem Shalom, Reim, Nirim, Ein Hashlosha, Sufa, Nir Yitzhak et Netiv Haasara pourront rentrer chez eux

Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Le kibboutz Reim après les travaux de rénovation. (Crédit : Administration Tekuma)
Le kibboutz Reim après les travaux de rénovation. (Crédit : Administration Tekuma)

Le gouvernement a donné son feu vert dimanche au retour immédiat des habitants de sept des treize communautés qui avaient été les plus touchées lors du massacre commis par le Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023.

Les autorités ont levé toutes les restrictions militaires qui avaient été imposées à ces localités. Il a fait savoir que les travaux de rénovation essentiels ouvrant la porte au retour des résidents de Reim, Kerem Shalom, Nirim, Ein Hashlosha, Sufa, Nir Yitzhak et Netiv Haasara étaient dorénavant terminés.

Ces déplacés pourront ainsi rentrer chez eux à partir de mardi.

Arès le 31 juillet, l’État cessera de subventionner les loyers des habitants issues de ces communautés qui ne seront pas revenus.

Au mois d’août, les travaux essentiels devraient être achevés à Nahal Oz, permettant aux habitants de revenir à temps pour la rentrée scolaire.

Les résidents de Kissufim pourraient faire leur retour au mois de novembre 2025 – avant Holit, Kfar Aza et Beeri, qui seront considérés comme habitables en 2026.

Le kibboutz Reim après les travaux de rénovation. (Crédit : Administration Tekuma)

Le kibboutz Nir Oz avait été majoritairement détruit le 7 octobre lorsque des terroristes du Hamas étaient entrés dans la totalité des habitations de la petite communauté – sur plus de 200 maisons, six seulement avaient été épargnées. En cette matinée tragique de Shabbat, un résident sur quatre – la population était alors de plus de 200 personnes dans la petite communauté – avait été tué ou kidnappé.

Le kibboutz s’est battu pour obtenir un accord qui soit acceptable à ses yeux. Il n’a accepté que récemment un plan de l’État qui prévoit d’investir plus de 350 millions de shekels dans la réhabilitation et dans le réaménagement du kibboutz. Les travaux de planification viennent de commencer et les habitants continuent de vivre dans des appartements subventionnés par l’État à Kiryat Gat, une ville du sud d’Israël. Aucune date de retour n’a encore été fixée.

Zeev Elkin, le ministre chargé de la réhabilitation de la zone frontalière avec Gaza, au sud, et de la région frontalière avec le Liban, au nord, a indiqué dimanche que « grâce à un partenariat étroit avec les communautés, avec l’Administration Tekuma [qui est responsable de la réhabilitation de la zone frontalière avec Gaza] et avec les autorités locales, nous avons pu raccourcir les délais, augmenter les budgets et créer une infrastructure qui permet non seulement les retours des habitants, mais aussi la croissance ».

Il a promis que la zone située à la frontière de Gaza serait « restaurée, développée et elle deviendra un symbole de la force, de la résilience et de la renaissance de la société israélienne dans tout son ensemble ».

Aviad Friedman, à la tête de l’Administration Tekuma, a fait savoir qu’avec la levée des restrictions de sécurité, les habitants « pourront retourner chez eux en tant que communauté ».

Aviad Friedman, directeur de la Direction Tekuma. (Crédit : Miri Shimonovich GPO)

Nir Mesika, le chef de la division de la Construction, du Logement et des Infrastructures au sein de l’Administration, a dit que ses collègues avaient compris dès le début que « au vu des événements extraordinaires à tous les niveaux qui sont survenus dans la région, le 7 octobre, la réhabilitation matérielle devait nécessairement être différente ».

Le cadre qui a été mis en place par l’Administration a permis aux communautés de prendre en charge leur propre réhabilitation « avec la conscience que c’était le seul moyen de faire avancer les processus de guérison et de réhabilitation des communautés elles-mêmes », a-t-il poursuivi. « Nous continuerons à travailler avec toute notre énergie, en collaboration avec les communautés, jusqu’à ce que l’ensemble du processus de reconstruction et de réhabilitation des localités de la région soit achevé ».

Explosions, murs qui s’effondrent et un avenir incertain

Immédiatement après le massacre commis par le Hamas dans le sud d’Israël – les hommes armés avaient tué plus de 1200 personnes et ils avaient kidnappé 251 personnes qui avaient été prises en otage dans la bande de Gaza – l’État avait évacué 46 communautés rurales et la ville de Sderot, des localités qui étaient toutes situées à moins de sept kilomètres de la frontière avec Gaza.

De son côté, l’Administration Tekuma a annoncé que fin mai 2025, 92 % de la population concernée était rentrée chez elle.

L’État voudrait multiplier par deux le nombre d’habitants à la frontière avec Gaza – Ils étaient 64 000 au 6 octobre 2023 – avec pour objectif d’atteindre le chiffre de 120 000 d’ici le mois d’octobre 2033.

Toutefois, il reste impossible de dire combien des 5 000 habitants des 13 communautés les plus touchées finiront par revenir, ni combien de temps ceux qui reviendront resteront à long-terme.

Le Forum Habayta (habayta signifie « confiné chez soi » en hébreu), qui représente les communautés qui ont été les plus touchées, estimait au mois de mai que 30 % de la population ne reviendraient pas. Le contrôleur de l’État a fixé ce pourcentage à 13 %.

Des Palestiniens sur le site d’une frappe aérienne israélienne dans le camp de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 27 juin 2025. (Crédit : Khalil Kahlout/Flash90)

L’armée israélienne poursuit actuellement ses opérations à Gaza, et les communautés israéliennes voisines doivent faire face aux effets secondaires des explosions assourdissantes qui ont dévasté une grande partie de la bande.

Les déflagrations provenant des frappes aériennes secouent les villes proches de la frontière à toutes les heures du jour – et parfois jusqu’au petit matin.

Depuis la fin des travaux de rénovation qui ont visé à réparer les dégâts entraînés par la prise d’assaut des terroristes du Hamas, les ondes de choc qui ont été provoquées par les explosions massives, au sein de l’enclave côtière, ont laissé des fissures sur tous les bâtiments du kibboutz Nirim « sans exception », affirme Maya Liberman, qui est responsable de la communauté.

« Les volets tombent, les fenêtres éclatent, les portes se déboîtent, les pergolas se détachent des maisons et les verres se brisent. Le kibboutz bouge littéralement », s’exclame Liberman au cours d’un entretien avec le Times of Israel. Elle ajoute : « Il y a également d’importantes ruptures de canalisations souterraines et c’est un problème qui ne s’était jamais posé avant cette guerre ».

Ces bruits assourdissants sont le résultat des frappes de l’armée israélienne sur les infrastructures du Hamas et sur les tunnels souterrains.

La réhabilitation, « plus que du plâtre et de la peinture »

« Pas besoin d’être très intelligent pour comprendre qu’il y a une guerre et qu’il est très difficile de se trouver ici, près de la frontière, et de dormir », commente pour sa part Ziv Mazliach, le président du Forum Habayta. Membre du kibboutz Kfar Aza, il vit actuellement dans une autre communauté, Ruhama, qui est située à l’Est de Sderot.

« Je vis à Ruhama et ma maison bouge chaque fois que l’armée israélienne bombarde le nord de Gaza. Je ne sais pas combien de résidents vont revenir à terme, même si l’armée doit décider que tout va bien ».

Il attire l’attention sur une enquête qui a été diffusée par son organisation au mois de mai – et qui a révélé que de nombreux habitants de la zone frontalière se sentaient limités au niveau financier et vulnérables aux niveaux émotionnel et psychique.

Selon le sondage, seulement 45 % des 585 personnes interrogées au sein de onze communautés proches de la frontière avaient un emploi à temps plein au moment de l’enquête – ils étaient 70 % avant le 7 octobre. Parmi les 28,1 % qui ne travaillaient pas du tout, près de la moitié (45 %) avaient déclaré que ce manque d’activité professionnelle était dû à des raisons mentales et émotionnelles.

Environ 60 % des personnes interrogées avaient fait savoir que leurs dépenses avaient augmenté de manière exponentielle depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, et plus de 70 % avaient noté qu’elles ressentaient davantage d’anxiété économique qu’avant le pogrom commis par le groupe terroriste.

S’il estime que les rénovations sont « très belles », Mazliach souligne toutefois que les otages détenus par le Hamas doivent être remis en liberté, que la confiance dans l’État doit être rétablie et que davantage doit être fait pour améliorer l’emploi, l’éducation, la santé et la résilience psychologique. La réhabilitation des personnes touchées nécessitera « plus que du plâtre et de la peinture », ajoute-t-il.

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