Le gouvernement cherche à limiter le trafic aérien malgré la décision de justice
Nachman Ash a fustigé la Haute Cour pour avoir aboli le quota d’Israéliens autorisés à entrer dans le pays, ce qui "met en danger les chiffres encourageants de la morbidité"
Le responsable national de la lutte contre le coronavirus a critiqué la décision de la Haute Cour de justice mercredi de supprimer les restrictions imposées aux citoyens souhaitant revenir en Israël, alors que des sources rapportent que le gouvernement envisage d’imposer de nouvelles restrictions sur les déplacements.
Cette décision intervient moins d’une semaine avant les élections du 23 mars, alors que, depuis près de deux mois, les Israéliens ne peuvent pas rentrer librement dans leur pays. Actuellement, seuls 3 000 Israéliens sont autorisés à entrer dans le pays chaque jour.
Nachman Ash a déclaré que la décision de la Cour pourrait permettre à des « variantes dangereuses » de la COVID-19 d’entrer dans le pays, sapant les récents progrès d’Israël dans sa lutte contre la pandémie.
« Il est regrettable que nous mettions maintenant en péril les chiffres encourageants de la morbidité. La décision de la Haute Cour est susceptible de plonger Israël dans une nouvelle phase de forte morbidité », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Le vice-ministre de la Santé Yoav Kisch et le président de la Knesset Yariv Levin, tous deux membres du parti du Likud du Premier ministre Benjamin Netanyahu, ont également critiqué la décision.
« La Haute Cour assume la responsabilité du risque de mutations qui entreraient en Israël. Bonne chance à nous », a écrit Kisch sur Twitter.
Levin a attaqué la décision dans une interview à la radio militaire, dénonçant « les juges qui affirment : ‘Nous mettrons en danger vos vies pour un principe constitutionnel basé sur un principe inexistant’ ».
Mais certains responsables de la santé ont salué la décision de la Haute Cour.
« La solution au problème des variantes réside dans le respect des tests et de la mise en quarantaine, et non dans une fermeture hermétique des frontières. Je dis cela en me basant sur ce qu’ont fait d’autres pays », a déclaré Lion Poles, membre de l’équipe de lutte contre la pandémie du ministère de la Santé, au site d’information Ynet.
Le chef du service coronavirus de l’hôpital Hadassah Ein Kerem à Jérusalem a également affirmé qu’il ne pensait pas que la restriction des entrées était nécessaire, et que les voyageurs devaient être testés avant l’embarquement et à l’atterrissage.
« Nous ne voulons pas interdire l’entrée des individus, mais procéder conformément aux […] directives [de quarantaine] », a déclaré Dror Mevorach.
Un responsable anonyme du ministère de la Santé a qualifié d’« idiote » cette décision de la Cour, et a déclaré que les juges « nous ont poignardés dans le dos ».
« Tout le monde est épidémiologiste à présent », a déclaré le responsable au site d’informations.
Une autre source anonyme a déclaré à la Treizième chaîne que les juges avaient « déraillé », mais Itamar Grotto, ancien directeur général adjoint du ministère de la Santé, a déclaré à la chaîne que la décision était justifiée.
Selon la Douzième chaîne, les responsables du gouvernement considèrent des alternatives depuis que la Haute Cour a décidé que les restrictions devaient prendre fin samedi, notamment en augmentant jusqu’à 6 000-8 000 le nombre d’Israéliens autorisés à entrer quotidiennement dans le pays.
Les responsables ont déjà tenu plusieurs réunions sur la question et la chaîne a déclaré que le gouvernement pourrait approuver de nouvelles restrictions qui pourraient être acceptées par la Cour. Il a déclaré qu’aucune décision officielle n’avait été prise.
Les compagnies aériennes semblent également prêtes à augmenter le nombre de vols à destination et en provenance d’Israël, après que la Haute Cour a ordonné la suppression du plafond de 3 000 Israéliens autorisés à entrer dans le pays chaque jour.
United Airlines a annoncé qu’elle reprendrait un service régulier avec 13 vols par semaine depuis Newark et San Francisco vers Tel Aviv. Les compagnies aériennes israéliennes Israir, Arkia et El Al devaient également annoncer le rétablissement de plusieurs lignes, selon les médias israéliens.