Le gouvernement maintient un avant-poste contre l’avis du procureur général
Netanyahu a adopté la position du ministre de la Défense, pour qui il n'est pas nécessaire d'évacuer Mitzpe Kramim
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël
Le gouvernement a déclaré mardi à la Cour suprême qu’il n’évacuerait pas les résidents d’un avant-poste de Cisjordanie ni ne démolirait leurs maisons.
C’est une indication que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a adopté le point de vue du ministre de la Défense et a rejeté celui du procureur général, lequel a recommandé d’évacuer la communauté de Mitzpe Kramim.
Selon la radio militaire, bien que la position de l’Etat permette aux résidents de l’avant-poste, dans le nord de la Cisjordanie, de rester sur place, elle ne statue pas encore pleinement leur droit au terrain.
Le journaliste rapporte que, lors d’une réunion qui a eu lieu il y a quelques semaines, le procureur général Yehuda Weinstein avait recommandé que le poste soit démoli d’ici deux ans, une suggestion à laquelle s’était opposé fortement le ministre de la Défense Moshe Yaalon, pour qui le site a été créé légalement pendant son mandat de commandant de la région Centre.
Les procédures judiciaires font suite à une prétention palestinienne datant de 2011 à la propriété du terrain sur lequel se trouve l’avant-poste, à la périphérie de l’implantation de Kochav Hashahar.
Mitzpe Kramim a été initialement créé en 1999, mais a déménagé à son emplacement actuel un an plus tard sous l’égide du gouvernement.
Selon le site NRG, Yaalon, en raison de son poste dans l’armée israélienne, avait été impliqué dans la procédure et soutient que l’avant-poste avait reçu toutes les autorisations légales nécessaires à l’époque.
Yaalon, qui doute de l’authenticité de la revendication des Palestiniens sur la propriété du terrain, a suggéré que si elle s’avérait fondée, les propriétaires devraient être indemnisés plutôt que les résidents juifs expulsés.
La requête sur la propriété foncière est traitée par la Cour de district de Jérusalem.
Les communautés juives de Cisjordanie etablies sans autorisation du gouvernement, certaines d’entre elles sur des terres revendiquées par les Palestiniens, ont fait face à de vives critiques de la communauté internationale et des groupes locaux de défense des droits de l’homme.
Le gouvernement a agi dans le passé pour éliminer les avant-postes, dont certains hébergeaient des dizaines de familles.
En décembre 2014, le président de la Cour suprême Asher Grunis avait ordonné au gouvernement d’évacuer Amona, le plus grand avant-poste de Cisjordanie.
Le verdict a été donné en réponse à un appel présenté par les Palestiniens, qui ont dit qu’ils possédaient le terrain saisi par les residents juifs pour construire l’avant-poste.