Le Hamas aurait recruté 15 000 terroristes pendant la guerre – renseignement US
Des sources reconnaissent que le groupe terroriste a réussi à recruter de nouveaux opérateurs, mais que de nombreuses recrues sont jeunes et sans formation ; Israël estime avoir éliminé 20 000 terroristes

NEW YORK – Le groupe terroriste palestinien du Hamas a recruté entre 10 000 et 15 000 opérateurs depuis le début de sa guerre contre Israël, selon deux sources du Congrès informées des renseignements américains. Cela suggère que les terroristes soutenus par l’Iran pourraient représenter une menace persistante pour Israël.
Les renseignements indiquent qu’un nombre similaire de terroristes du Hamas ont été tués au cours de cette période. Les dernières estimations officielles des États-Unis sont inédites.
Le Hamas et Israël ont entamé un cessez-le-feu dimanche, après quinze mois d’un conflit qui a commencé avec le pogrom perpétré par le groupe terroriste le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza et enflammé le Moyen-Orient.
Les sources informées de ces informations, qui ont été incluses dans une série de mises à jour des agences de renseignement américaines au cours des dernières semaines de l’administration de Joe Biden, ont déclaré que si le Hamas a réussi à recruter de nouveaux terroristes, nombre d’entre eux sont jeunes et sans formation et sont utilisés à de simples fins de sécurité.
Le bureau du directeur du renseignement national des États-Unis s’est refusé à tout commentaire.
Le 14 janvier, Antony Blinken, secrétaire d’État du président Biden, a déclaré que les États-Unis pensaient que le Hamas avait recruté presque autant de terroristes qu’il en avait perdu dans l’enclave, mettant en garde contre le fait qu’il s’agissait là d’une « recette pour une insurrection durable et une guerre perpétuelle ».

Il n’a pas fourni d’autres détails sur cette évaluation, mais selon les chiffres israéliens, le nombre total de terroristes éliminés dans la bande de Gaza s’élève à environ 20 000.
« Chaque fois qu’Israël termine ses opérations militaires et se retire, les terroristes du Hamas se reconstituent et réapparaissent parce qu’il n’y a rien d’autre pour combler le vide », a déclaré Blinken.
Interrogé à ce sujet, un responsable du Hamas a déclaré qu’il se renseignait auprès des parties concernées au sein du groupe terroriste. En juillet, le porte-parole de la branche armée du Hamas, Abu Obeida, a déclaré que le groupe terroriste avait pu recruter des milliers de nouveaux terroristes.
Dans les jours qui ont suivi le cessez-le-feu, le Hamas est apparu profondément enraciné dans la bande de Gaza, malgré la promesse d’Israël de détruire le groupe terroriste. L’administration du territoire, dirigée par le Hamas, s’est empressée de réimposer des mesures de sécurité et de commencer à rétablir les services de base dans certaines parties de l’enclave, dont une grande partie a été réduite à l’état de friche lors des combats.
Depuis le début de la guerre, les responsables américains n’ont pas dit publiquement combien de terroristes, selon Washington, le Hamas avait perdu, se contentant de signaler que le groupe terroriste avait été considérablement affaibli et qu’il avait probablement perdu des milliers d’opérateurs.
Avertissements d’une menace persistante
Les autorités américaines ont émis des avertissements similaires depuis les massacres perpétrés par le Hamas contre Israël en octobre 2023, au cours desquels plus de 1 200 personnes ont été tuées et plus de 251 autres ont été prises en otage.
Selon le ministère de la Santé du Hamas, plus de 47 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables et ne font pas de distinction entre civils et terroristes.
Lors d’une audition au Congrès en mars 2024, Avril Haines, alors directrice du renseignement national, a déclaré que la guerre à Gaza aurait un « impact générationnel sur le terrorisme » et que la crise avait déjà « galvanisé la violence d’une série d’acteurs dans le monde entier ».
Il est manifestement difficile de recueillir des données exactes sur le Hamas en raison du manque de renseignements vérifiables provenant de l’intérieur de la bande de Gaza et de la fluidité des efforts de recrutement et d’entraînement du groupe terroriste. Cependant, les chiffres officiels américains montrent qu’avant le 7 octobre 2023, le Hamas comptait entre 20 000 et 25 000 terroristes.
Interrogé mercredi sur les déclarations de Blinken, l’ambassadeur d’Israël auprès des Nations unies, Danny Danon, a reconnu les efforts de recrutement du Hamas, mais a minimisé la menace.
« Nous savons que le Hamas recrute des jeunes », a déclaré Danon.

« Mais même s’ils recrutent des jeunes, ils ne disposent pas d’armes ou de moyens d’entraînement. Donc, en gros, oui, vous pouvez embrigader ces jeunes contre Israël, mais ils ne peuvent pas devenir des terroristes, parce qu’ils ne peuvent pas être équipés d’armes ou de roquettes. »
À la suite de la cessation des hostilités, les troupes israéliennes ont commencé à se retirer de certaines de leurs positions à l’intérieur de Gaza. La deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu pourrait mettre un terme définitif aux combats.
Les modalités de cette phase doivent encore être négociées.
Dans son discours annonçant sa démission mardi, le lieutenant-général Herzl Halevi, chef de l’armée israélienne, a déclaré que le Hamas avait été gravement endommagé et que la plupart des commandants du groupe terroriste avaient été éliminés. Il a toutefois précisé que le Hamas n’avait pas été éradiqué et que Tsahal continuerait à se battre pour démanteler le groupe terroriste.
La gouvernance de la bande de Gaza après la guerre est l’une des questions les plus délicates à résoudre dans le cadre des pourparlers sur les prochaines phases. Certains responsables israéliens affirment qu’ils n’accepteront pas que le groupe terroriste palestinien reste au pouvoir. Jusqu’à présent, le Hamas n’a pas cédé de terrain.
Le nouveau conseiller à la sécurité nationale du président Donald Trump, Mike Waltz, a déclaré dimanche que le Hamas ne gouvernerait jamais la bande de Gaza et que si celui-ci revenait sur l’accord, Washington soutiendrait Israël « dans ce qu’il a à faire ».