Le Hamas propose d’échanger femmes, enfants et otages âgés contre 1 000 prisonniers
Netanyahu rejette l'offre "grotesque" qui prévoit la libération dans un premier temps de soldates et qui conduirait à la fin définitive du conflit et au retrait de Tsahal de la bande de Gaza
L’offre du Hamas aux médiateurs et aux États-Unis pour un cessez-le-feu à Gaza comprend la libération d’otages israéliens en échange de la liberté de prisonniers sécuritaires palestiniens, dont 100 purgent des peines de prison à vie, selon une proposition vue par Reuters.
Le Hamas a indiqué que, durant une première phase, les premiers groupes d’Israéliens libérés incluraient les femmes, les enfants, les personnes âgées et les otages malades, en échange de la libération de 700 à 1 000 prisonniers palestiniens, selon la proposition. La libération de « recrues féminines » israéliennes serait également envisagée.
Dans sa dernière proposition, le Hamas a indiqué qu’il conviendrait d’une date pour un cessez-le-feu permanent après le premier échange d’otages et de prisonniers, et qu’une date butoir pour le retrait israélien de la bande de Gaza serait convenue après la première étape.
Le groupe a ajouté que les otages israéliens restants et un autre groupe de détenus palestiniens seraient libérés au cours de la deuxième phase du plan.
À la veille d’une réunion du cabinet de guerre vendredi pour discuter de la possibilité de finaliser un accord concernant les otages suite à l’offre du Hamas, le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a accusé jeudi soir le groupe terroriste de continuer à s’enfoncer dans ses « exigences grotesques ».
Son bureau a déclaré qu’une mise à jour sur l’état des négociations indirectes serait présentée au cabinet de guerre et au cabinet de sécurité élargi vendredi.
Le Forum des familles d’otages et de personnes disparues a appelé le cabinet de guerre à accepter l’accord, expliquant que, pour la première fois depuis longtemps, ils pouvaient s’imaginer embrasser à nouveau leurs proches.
Dans un communiqué, ils ont demandé au Premier ministre et au cabinet de guerre de ne pas reporter l’accord et de sauver les 134 « filles et fils qui ont été cruellement enlevés, uniquement parce qu’ils étaient Israéliens. Pour la première fois, nous nous permettons d’espérer les serrer à nouveau dans nos bras. S’il vous plaît, laissez-nous ce droit », ont prié les familles d’otages.
L’Égypte et le Qatar se démènent pour réduire les divergences entre Israël et le Hamas sur la forme que devrait prendre un cessez-le-feu, car la crise humanitaire ne cesse de s’aggraver et un quart de la population de la bande de Gaza dévastée est menacée de famine.
Le président égyptien Abdel-Fattah el-Sissi a souligné son objectif de parvenir à un tel accord vendredi et a mis en garde contre le danger d’une incursion israélienne dans la ville de Rafah, où environ 1,5 million de personnes ont trouvé refuge à proximité de la frontière entre Gaza et son pays.
« Nous souhaitons parvenir à un cessez-le-feu à Gaza, c’est-à-dire à une trêve, et fournir la plus grande quantité d’aide possible », a-t-il déclaré dans un message enregistré lors d’une visite à l’académie de police.
Ce cessez-le-feu permettrait de « limiter l’impact de cette famine sur les populations et de permettre aux populations du centre et du sud de se déplacer vers le nord, avec une mise en garde très ferme contre toute incursion à Rafah », a-t-il ajouté. « Nous avons signalé ce qui est en train de se passer, à savoir que la non-entrée de l’aide conduirait à la famine. »
Les représentants d’une vingtaine de familles ont été invités à un entretien personnel avec Netanyahu et son épouse, Sara, jeudi soir. Elles n’avaient pas rencontré le Premier ministre depuis plus de six semaines. Les familles ont indiqué au Premier ministre que les rencontres avec lui et les membres du cabinet de guerre étaient « vitales » et ont demandé qu’elles aient lieu régulièrement et fréquemment. Elles ont déclaré que cela faisait des semaines qu’elles demandaient de telles rencontres et ont souligné que leurs réunions avec les représentants de l’administration américaine étaient beaucoup plus fréquentes.
Les familles ont souligné que le Premier ministre avait « la responsabilité et l’engagement d’obtenir la libération de tous les otages, vivants comme morts », dans un communiqué, et lui ont fait part de leur sentiment de ne pas être calculés dans le processus de négociation d’un accord de libération des otages.
La pression intérieure en faveur d’un accord s’est intensifiée ces dernières semaines, tant du côté des partisans des familles d’otages que des militants anti-gouvernementaux. Jeudi, des dizaines de milliers de manifestants ont participé à des rassemblements séparés en faveur d’un accord sur les otages et contre le gouvernement de Netanyahu à Tel Aviv, et certains manifestants ont brièvement bloqué une autoroute principale.