Le Hamas reprend ses attaques : 3 roquettes tirées depuis le sud de Gaza sur Tel Aviv
Sur les 3 projectiles tirés vers le centre du pays, un a été intercepté et les 2 autres ont frappé des zones ouvertes ; Tsahal se déploie sur la côte nord de l'enclave

Les sirènes d’alerte ont retenti à Tel Aviv jeudi après-midi, après le lancement de trois roquettes à longue portée en direction d’Israël depuis le sud de la bande de Gaza. Il s’agissait de la première fois que des roquettes étaient lancées depuis Gaza en direction du centre d’Israël depuis plus de cinq mois.
Selon l’armée, l’une des roquettes a été interceptée par les défenses aériennes, tandis que les deux autres ont frappé des zones dégagées. Aucun blessé n’est à déplorer, bien que plusieurs éclats d’obus aient touché des quartiers de Rishon Lezion. On ignore s’ils se sont détachés des roquettes du Hamas ou des intercepteurs, mais aucun dégât majeur n’a été causé.
Le groupe terroriste palestinien du Hamas a revendiqué l’attaque. Par ailleurs, les troupes israéliennes ont étendu leur opération terrestre dans le nord de la bande de Gaza, parallèlement à des dizaines de frappes aériennes sur des cibles terroristes, deux jours après la reprise des combats dans l’enclave, après l’effondrement d’un cessez-le-feu de deux mois.
Toujours jeudi, des responsables du Hamas devaient arriver au Caire pour négocier un retour à la trêve. Un responsable du groupe terroriste a déclaré à Reuters que les médiateurs avaient intensifié leurs efforts pour mettre fin aux combats, mais « qu’aucune avancée n’avait encore été réalisée ».
Les Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont déclaré avoir visé Tel Aviv avec un barrage de roquettes M90, affirmant agir en réponse aux « massacres sionistes contre les civils ».
Le tir de roquettes de jeudi était le premier du Hamas sur le centre d’Israël depuis le 7 octobre 2024, date du premier anniversaire du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien qui a déclenché la guerre actuelle.
רסיס שאותר בראשל"צ אחרי יירוט הרקטה שנורתה מרצועת עזה@OrRavid pic.twitter.com/1HOkUXtLg2
— החדשות – N12 (@N12News) March 20, 2025
À la suite de ces tirs de roquettes, l’armée israélienne a émis un avis d’évacuation aux Palestiniens de la région de Bani Suheila, dans le sud de Gaza.
Dans un message publié sur le réseau social X, le porte-parole de Tsahal en langue arabe, le colonel Avichay Adraee, a publié une carte de la zone à évacuer, indiquant qu’il s’agissait d’un « dernier avertissement » avant que l’armée n’y mène des frappes.
« Les groupes terroristes lancent à nouveau leurs roquettes depuis des zones civiles. Nous avons averti cette zone à plusieurs reprises », a-t-il déclaré. Adraee a appelé les civils de Gaza à se diriger vers l’ouest, vers des abris humanitaires reconnus.
Ces tirs de roquettes du Hamas ont eu lieu quelques heures après une attaque nocturne au missile menée par le groupe terroriste des Houthis, soutenu par l’Iran, au Yémen, qui a provoqué le déclenchement des sirènes d’alerte dans tout le centre d’Israël. Le missile a été intercepté avant d’entrer dans l’espace aérien israélien et personne n’a été blessé.
#عاجل ‼️ إلى جميع سكان قطاع غزة المتواجدين في المنطقة المحددة في بني سهيلا
⭕️هذا انذار مسبق وأخير قبل الغارة!
⭕️تعود المنظمات الإرهابية وتطلق قذائفها الصاروخية من داخل المدنيين. لقد حذرنا هذه المنطقة مرات عديدة.
⭕️من أجل سلامتكم عليكم الانتقال بشكل فوري غربًا إلى مراكز الإيواء… pic.twitter.com/tGwzdtufnF— افيخاي ادرعي (@AvichayAdraee) March 20, 2025
Le 19 janvier, Israël et le Hamas ont conclu un accord de cessez-le-feu et de libération d’otages qui a officiellement duré 42 jours. Le groupe terroriste a libéré 30 otages vivants et restitué les corps de huit captifs morts, tandis qu’Israël a libéré près de 2 000 prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël, avant l’expiration de la première phase de l’accord.
Cet accord avait initialement envisagé une éventuelle deuxième phase qui aurait prévu la fin définitive de la guerre en échange de la libération des otages restants, mais Israël a refusé d’autoriser tout règlement à long-terme qui maintiendrait le Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza.
Après des pourparlers en vue d’un cessez-le-feu temporaire et d’un cadre de libération des otages, Israël a repris les combats mardi matin, le Premier ministre Benjamin Netanyahu déclarant que toute nouvelle négociation se déroulerait « sous le feu des armes ».
Tsahal affirme avoir éliminé d’autres chefs terroristes

L’armée et l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet ont annoncé jeudi après-midi que deux autres hauts responsables du Hamas avaient été tués lors de frappes aériennes dans la bande de Gaza.
L’un d’eux est identifié par Tsahal comme étant Rashid Jahjouh, le chef du « mécanisme de sécurité générale » du Hamas. Jahjouh avait remplacé Sami Odeh, qui avait été éliminé, en même temps que d’autres hauts responsables du Hamas, lors d’une frappe aérienne israélienne en juillet 2024.
Un autre haut responsable du Hamas tué lors d’une frappe aérienne récente à Gaza a été identifié par l’armée comme étant Amin Eslaiah, le chef du mécanisme de sécurité à Khan Younès, dans le sud de Gaza.
Selon Tsahal, le « mécanisme de sécurité » est un organe clandestin du Hamas chargé de démasquer les « collaborateurs » d’Israël, d’assurer la sécurité des hauts responsables du Hamas et de leurs biens à Gaza et en dehors de la bande de Gaza, et d’opprimer les opposants au régime du groupe terroriste palestinien.
Ce « mécanisme de sécurité » est également chargé de créer des dossiers de renseignements pour les hauts responsables du Hamas sur lesquels ils peuvent s’appuyer pour prendre des décisions, selon l’armée.
Par ailleurs, l’armée a indiqué qu’une frappe a tué un important membre du Jihad islamique palestinien impliqué dans la contrebande d’armes pour le groupe terroriste.
Selon Tsahal, Ismaïl Abd al-Alal « a dirigé la plupart des efforts de contrebande d’armes pour le Jihad islamique palestinien ces dernières années ».
Selon un responsable du Hamas, « aucune avancée » n’a été réalisée lors des pourparlers
Une délégation du Hamas devait arriver au Caire jeudi pour rencontrer de hauts responsables égyptiens afin de discuter des efforts visant à parvenir à un nouveau cessez-le-feu, a rapporté le journal qatari Al-Araby Al-Jadeed.
Des sources égyptiennes ont indiqué au journal qu’une délégation militaire israélienne s’était également brièvement rendue au Caire mercredi soir et avait rencontré le chef des services de renseignement égyptiens, Hassan Rashad.
La délégation a discuté de l’opération terrestre limitée de l’armée israélienne à Gaza et du renforcement des forces dans toute la bande de Gaza, selon Al-Araby Al-Jadeed.
Selon le journal, le Hamas a informé les médiateurs qu’il était disposé à libérer les otages israéliens, à condition que cela fasse partie de la transition vers la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu.

Opération terrestre le long de la côte nord de Gaza
Jeudi matin, l’armée a lancé des opérations terrestres le long de la côte de l’extrême nord de la bande de Gaza, dans les environs de Beit Lahiya. Cette action s’inscrit dans le cadre des efforts de Tsahal visant à étendre sa zone tampon le long de la frontière avec Gaza.
Les troupes de la 252ᵉ division ont pénétré dans la zone de la route côtière, où elles ont été déployées jeudi après-midi, a indiqué Tsahal. Deux bataillons de chars de la 188ᵉ brigade du Corps Blindé Mécanisé ont dirigé l’opération.
Avant de lancer cette opération, l’armée a déclaré avoir mené des frappes aériennes sur une quarantaine de cibles dans la région de Beit Lahiya, notamment des tunnels, des postes de lancement de missiles antichars, des opérateurs du groupe terroriste palestinien du Hamas et d’autres menaces pour les troupes.

Par ailleurs, Tsahal a indiqué avoir mené des frappes sur des dizaines de cibles du Hamas et du Jihad islamique palestinien à Gaza au cours de la nuit.
Des avions de chasse et d’autres appareils de l’armée de l’air israélienne ont frappé des terroristes, des bâtiments utilisés par les groupes terroristes, des armes et d’autres infrastructures qui constituaient une menace pour Israël, ont déclaré l’armée et le Shin Bet dans un communiqué conjoint.
Aucun affrontement n’a été signalé depuis la reprise des opérations militaires par Israël mardi.
Les Gazaouis ne doivent pas emprunter la route principale qui traverse le centre de la bande de Gaza.

Jeudi, l’armée a également averti les Palestiniens d’éviter une artère principale de Gaza alors que les troupes avançaient dans la zone du couloir de Netzarim, au centre de la bande de Gaza.
Dans un message publié sur le réseau social X, le colonel Avichay Adraee, porte-parole de Tsahal en langue arabe, a déclaré « qu’au cours de la journée écoulée, les troupes de l’armée israélienne ont lancé une opération ciblée » dans le centre de Gaza et sont « déployées jusqu’au centre du corridor de Netzarim ».
« Pour votre sécurité, ne circulez pas sur la route Salah a-Din entre le nord de la bande de Gaza et le sud et vice versa. »
Les déplacements du nord au sud de la bande de Gaza ne sont autorisés que par la route côtière, connue sous le nom d’al-Rashid, a ajouté Adraee.
L’armée a prévenu les Palestiniens de ne pas s’approcher des zones où les troupes opèrent.
Israël réfute avoir tué des employés de l’ONU
Cinq membres du personnel de l’Office très controversé de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) auraient été tués ces derniers jours, selon le commissaire général de l’agence, Philippe Lazzarini.
« Ces derniers jours, la mort de cinq autres membres du personnel de l’UNRWA a été confirmée, portant le nombre de victimes à 284. Il s’agissait d’enseignants, de médecins et d’infirmiers qui étaient au service des plus vulnérables », a-t-il déclaré dans un communiqué publié jeudi sur le réseau social X.
I am horrified by the death and critical injuries of @UN @UNOPS colleagues when their compound was struck in Gaza today.
I condemn all attacks against UN personnel and call for a full investigation.
— António Guterres (@antonioguterres) March 19, 2025
Mercredi, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a condamné les attaques contre le personnel de l’UNRWA après la mort d’un membre du personnel du Bureau des Nations unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS) lors d’une frappe présumée sur des maisons d’hôtes onusienne.
Israël a réfuté toute implication dans une frappe aérienne sur l’installation de Deir al-Balah, et des photos de la scène montrent que les blessés appartenaient au Service de la lutte anti-mines des Nations unies (UNMAS), qui est chargé de déminer les engins explosifs restants.
Israël affirme que le Hamas et d’autres groupes terroristes gazaouis utilisent les installations de l’ONU pour cacher des armes, du personnel ou d’autres infrastructures. Il a également publié des preuves montrant que des employés de l’UNRWA faisaient partie des milliers de Gazaouis dirigés par le groupe terroriste palestinien du Hamas qui ont participé aux massacres perpétrés dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023.
Un média pro-Hamas affirme que 71 personnes ont été tuées pendant la nuit
Le média pro-Hamas Quds News de Gaza a fait état de 71 morts dans les frappes israéliennes à travers la bande de Gaza dans la nuit de mercredi à jeudi, ce qui porterait le nombre de victimes à plus de 540 depuis qu’Israël a repris sa campagne militaire à Gaza mardi matin, sans faire de distinction entre civils et terroristes.
Le média a rapporté que des frappes aériennes ont eu lieu autour de Khan Younès, Rafah et d’autres parties de Gaza pendant la nuit.
Cependant, il est difficile de vérifier ce nombre car les chiffres des autorités sanitaires contrôlées par le groupe terroriste palestinien du Hamas sont remis en question.
Israël affirme ne viser que les terroristes et les infrastructures terroristes et accuse le Hamas et les groupes terroristes alliés de provoquer des dommages collatéraux en utilisant les civils comme boucliers humains.

Les groupes terroristes de la bande de Gaza détiennent toujours 59 otages, dont 58 des 251 enlevés par des terroristes du Hamas le 7 octobre 2023. Parmi eux, 24 otages seraient vivants, et les corps d’au moins 35 personnes ont été confirmés par Tsahal.