Le Hezbollah tire sa plus forte salve de roquettes depuis le début de la guerre
Au moins 34 roquettes tirées depuis le Liban ; aucun blessé, mais des bâtiments de Kiryat Shmona ont été endommagés, au lendemain d'une frappe israélienne qui a tué 3 personnes, dont un terroriste du Hezbollah
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Les sirènes ont retenti à plusieurs reprises dans le nord d’Israël mercredi, alors que des roquettes tirées depuis le Liban ont pilonné les villes de Rosh Hanikra et de Kiryat Shmona, dans une escalade majeure de la violence le long de la frontière rétive, alors que le plus haut général d’Israël a juré que l’armée du pays était prête à combattre le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, même si de violents combats se poursuivent à Gaza.
Aucun blessé n’a été signalé dans ces attaques, qui constituent les tirs les plus intenses sur le nord d’Israël depuis que la région a été plongée dans la guerre le 7 octobre. Israël a répondu à ces attaques par des frappes aériennes dans le sud du Liban.
Cette recrudescence est intervenue après qu’une frappe attribuée à Israël a tué un terroriste du Hezbollah, ainsi que son frère et l’épouse de ce dernier, et après que l’Iran a juré de se venger de l’assassinat d’un commandant du Corps des Gardiens de la Révolution islamique d’Iran (CGRI) en Syrie, qu’il a imputé à Israël.
Au moins 18 roquettes ont été tirées sur la côte de Rosh Hanikra vers 10h mercredi, dans une attaque qui, selon le Hezbollah, visait une base de la marine israélienne dans la région. Au moins six des roquettes auraient été interceptées par le système de défense aérienne Dôme de fer, plusieurs autres étant tombées dans des zones non peuplées.
Quelques heures plus tard, une deuxième salve a été tirée sur la ville de Kiryat Shmona. Six des roquettes se sont abattues à l’intérieur de la ville, causant des dégâts aux bâtiments résidentiels et aux infrastructures, tandis que quatre autres ont atterri dans des zones ouvertes à l’intérieur des limites de la municipalité, ont indiqué des responsables. Trois autres roquettes ont été interceptées par le Dôme de fer, les autres ayant atterri dans des zones ouvertes.
Les autorités de Kiryat Shmona ont déclaré qu’au moins 16 roquettes avaient été tirées sur la ville, bien que le Hezbollah ait affirmé en avoir lancé 30 au total.
La ville, qui abrite normalement plus de 20 000 personnes, a été largement évacuée ces derniers mois, ainsi que d’autres villes proches de la frontière israélienne, en raison des attaques quasi-quotidiennes à la roquette, au missile et au drone lancées par le Hezbollah et des groupes terroristes alliés.
Le Hezbollah a revendiqué les salves de roquettes, ainsi que trois drones chargés d’explosifs qui ont frappé la région du mont Dov, où se trouvent plusieurs positions de Tsahal, affirmant qu’il avait lancé ces attaques « en réponse aux crimes répétés de l’ennemi ».
En visite au quartier général du Commandement du Nord mercredi, le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Herzi Halevi, a déclaré que l’armée était « à un niveau de préparation très élevé » dans un contexte d’escalade des attaques du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah depuis le Liban.
« Notre première tâche est de ramener les résidents en toute sécurité, ce qui prendra du temps. Aujourd’hui, nous avons approuvé divers plans pour l’avenir, et nous devons être prêts pour une incursion, si nécessaire », a-t-il déclaré selon des propos fournis par Tsahal.
« Tsahal, et en son sein le Commandement du Nord, sont à un niveau de préparation très élevé. Jusqu’à présent, l’opération a été gérée correctement et méticuleusement, et c’est ainsi qu’elle doit se poursuivre. Nous ne ramènerons pas les habitants sans sécurité et sans sentiment de sécurité », a-t-il ajouté.
Selon un responsable de la sécurité qui s’est adressé à l’agence de presse Reuters, le Hezbollah a tiré plus de roquettes et de drones mercredi qu’il ne l’avait fait les autres jours depuis le début des affrontements quotidiens.
En réponse aux tirs nourris en provenance du sud du Liban, des avions de combat israéliens ont frappé le site de lancement de l’attaque du drone, ainsi que d’autres cibles proches de la frontière, a indiqué Tsahal dans un communiqué.
La zone frontalière entre le Liban et Israël est le théâtre d’une escalade des échanges de tirs depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre, au cours duquel des milliers de terroristes ont fait irruption en Israël depuis Gaza, tuant 1 200 personnes et en enlevant plus de 240, pour la plupart des civils.
Depuis cette date, les terroristes chiites libanais ont attaqué presque quotidiennement des communautés israéliennes et des postes militaires le long de la frontière, le Hezbollah affirmant qu’il exprime par ce biais son soutient au Hamas dans le cadre de la guerre actuelle dans la bande de Gaza.
לפני זמן קצר מטוסי קרב של חיל האוויר השלימו תקיפה ממוקדת של מטרות טרור בשטח לבנון.
במסגרת התקיפה, הושמדו מספר תשתיות טרור לצד אתרים צבאיים של ארגון הטרור חיזבאללה.כמו כן, במהלך השעות האחרונות זוהו מספר שיגורים שחצו משטח לבנון לעבר מרחבים שונים בצפון הארץ ונפלו בשטח פתוח>> pic.twitter.com/d63LHnJyAg
— צבא ההגנה לישראל (@idfonline) December 27, 2023
Des groupes soutenus par l’Iran au Yémen, en Irak et en Syrie ont également attaqué Israël et les troupes américaines dans la région à maintes reprises depuis le 7 octobre.
A ce jour, les escarmouches à la frontière ont entraîné la mort de quatre civils et neuf soldats de Tsahal, côté israélien. Il y a également eu plusieurs attaques à la roquette depuis la Syrie, sans blessés.
Selon le Hezbollah, 126 de ses membres ont été tués par Israël lors de ces escarmouches, principalement au Liban, mais aussi en Syrie. Au Liban, 16 autres terroristes palestiniens, un soldat libanais et 17 civils au moins ont été tués, parmi lesquels trois journalistes.
Selon les médias libanais, une frappe attribuée à Israël sur la ville de Bint Jbeil, dans le sud du pays, a tué trois personnes, dont deux civils.
Selon l’agence de presse nationale, les corps d’Ibrahim Bazzi, de son épouse Shorouk Hammoud et du frère d’Ibrahim, Ali Bazzi, ont été identifiés dans les décombres de leur maison.
Un autre membre de la famille aurait été blessé.
Ibrahim Bazzi a été identifié par l’un de ses proches comme ayant la double nationalité libano-australienne. Bien que des membres de la famille du village aient affirmé qu’Ali Bazzi était un civil, le Hezbollah a publié un communiqué annonçant sa mort en tant que « martyr sur la route de Jérusalem », comme il le fait habituellement lorsqu’un de ses terroristes est tué.
Ibrahim Bazzi aurait vécu à Sydney et n’était au Liban que pour rendre visite à son épouse Hammoud, qui venait d’obtenir un visa de voyage pour l’Australie et ne vivait donc pas encore avec son mari.
Interrogée sur l’incident, l’armée israélienne a déclaré qu’un de ses jets avait frappé un site armé du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah dans la nuit au Liban. Les médias australiens ont cité un porte-parole du ministère des Affaires étrangères australien, qui a déclaré être au courant de l’information mais demande une confirmation.
Bint Jbeil est un bastion du Hezbollah dont de grandes parties ont été détruites lors de la guerre de 2006 entre Israël et le groupe terroriste chiite Liban soutenu par l’Iran.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.