Le lieutenant-colonel, qui a filmé des soldates à leurs insu, démis de ses fonctions
Cette décision intervient dans le cadre d'une enquête criminelle en cours contre Dan Sharoni, qui a été placé en détention mais n'a pas encore été inculpé
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

Un officier de l’armée israélienne, soupçonné de filmer secrètement des soldates dans des situations intimes, a été démis de ses fonctions lundi dans le cadre d’une enquête en cours sur ses crimes présumés, a déclaré Tsahal.
Le chef de la direction de la technologie et de la logistique de Tsahal, le général de division Michel Yanko, a signé une « lettre de révocation » à l’encontre de l’officier, le lieutenant-colonel Dan Sharoni, qui dirigeait l’école de conduite de Tsahal, a indiqué l’armée.
De manière quelque peu irrégulière, la mesure disciplinaire à l’encontre de Sharoni est intervenue avant une mise en accusation contre lui, ce qui indique apparemment la solidité des preuves.
Pendant plusieurs années, sur différentes bases où il a servi, Sharoni aurait filmé des soldates dans leurs casernes et dans d’autres zones privées à l’aide de caméras cachées. Il est également soupçonné d’avoir copié illégalement des photos intimes de soldates, sous son commandement, sur son propre téléphone portable.
« Tsahal considère avec une grande sévérité toute violation de nature sexuelle et continuera à appliquer une politique de tolérance zéro à l’encontre de quiconque agit de la sorte », a déclaré l’armée dans un communiqué.
Sharoni a été arrêté en novembre et est en détention depuis son arrestation. Lundi, un tribunal militaire a prolongé son arrestation de sept jours supplémentaires, a déclaré Tsahal.
Au moins 38 femmes ont témoigné contre lui et les enquêteurs s’attendent à identifier bientôt d’autres de ses victimes, ont déclaré les procureurs.
L’une des victimes présumées a écrit dans un message largement diffusé sur les réseaux sociaux que Sharoni utilisait des caméras déguisées en chargeurs de téléphone qu’il installait dans des chambres pour filmer des femmes.
« Les caméras me filmaient 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, en train de m’habiller, sous la douche, en train de me sécher avec une serviette, en train de dormir », a-t-elle dit, ajoutant que d’autres femmes avaient dit que Sharoni avait piraté leurs téléphones et les filmait dans leurs quartiers.
Le licenciement de Sharoni est intervenu quelques jours après que le chef d’état-major de Tsahal, Aviv Kohavi, eut déclaré qu’il serait démis de ses fonctions.