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Le Likud veut une enquête sur Barak après ses propos sur le contrôleur de l’État

Le candidat du Camp démocratique a qualifié Matanyahu Englman de "valet" de Netanyahu, qui a agi dans son intérêt en agrandissant le panel de la Commission des permis

Matanyahu Englman lors d'une conférence de presse à la Knesset après sa nomination au poste de contrôleur de l'Etat, le 3 juin 2019 (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Matanyahu Englman lors d'une conférence de presse à la Knesset après sa nomination au poste de contrôleur de l'Etat, le 3 juin 2019 (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le Likud réclame une enquête policière sur le membre du Camp démocratique Ehud Barak après ses propos virulents sur le contrôleur de l’État.

Barak, un ancien Premier ministre se présentant aux prochaines élections sous la bannière du Camp démocratique, a qualifié Matanyahu Englman de « misérable valet de Netanyahu », de « serpillière », lors d’un entretien avec la radio de l’armée mardi.

« Une honte pour l’institution qu’est le contrôle de l’État. Des gens nommés au sein de la Commission des permis se trouvent en situation de conflit d’intérêts », a ajouté Ehud Barak, faisant référence aux récents remous au sein du panel chargé, entre autres, de décider si de riches personnalités peuvent financer les frais de justice du Premier ministre.

Trois membres de cette commission ont en effet démissionné jeudi autour d’un désaccord portant sur leur appel à ce que le Premier ministre Benjamin Netanyahu rende les centaines de milliers de shekels que son cousin lui a versés pour payer sa défense.

Ehud Barak, chef du Parti démocrate israélien, s’exprime lors d’un événement de campagne électorale à Tel Aviv, le 26 juin 2019. (Hadas Parush/Flash90)

Après leur départ, Matanyahu Englman a annoncé lundi que la commission compterait désormais huit membres, contre trois auparavant. Certains de ces nouveaux agents choisis par le contrôleur de l’État seraient liés au Likud de Netanyahu.

« Ehud Barak s’est déchaîné aujourd’hui contre le contrôleur de l’Etat, l’un des gardes-fou de l’Etat de droit », a réagi le Likud sur sa page Facebook mardi.

« Mais où sont tous ceux qui passent leur temps à dénoncer des attaques contre les serviteurs de l’Etat ? », a ajouté la formation, en référence à ceux qui reprochent à Netanyahu et son parti de s’en prendre violemment au système judiciaire et aux magistrats.

« Les choses sont maintenant claires : pour la gauche hypocrite, un ‘gardien des institutions’ ne l’est que lorsqu’il sert ses intérêts politiques. S’il émet des opinions indépendantes, tout est alors permis contre lui », a dénoncé le Likud. « Il faut immédiatement ouvrir une enquête contre Ehud Barak ».

Englman était le candidat favori du chef du gouvernement pour le poste, il a été élu par la coalition de la Knesset en juin.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu arrive à la réunion hebdomadaire du cabinet à Jérusalem, le 14 juillet 2019. (RONEN ZVULUN / POOL / AFP)

En juin dernier, la commission des permis avait ordonné à Netanyahu de rendre quelque
300 000 dollars à l’homme d’affaires américain Nathan Milikowsky, la troisième requête du Premier ministre d’être autorisé à bénéficier d’aides financières pour ses frais de justice ayant été refusée.

Ce panel est chargé de superviser les finances des fonctionnaires de l’État pour éviter tout risque de conflit d’intérêts. Il a expliqué son rejet de la demande de Netanyahu en avançant qu’il était inapproprié que des bienfaiteurs étrangers — le comité a également refusé que l’homme d’affaires Spencer Partridge finance les frais du chef du gouvernement — participent financièrement à la défense du Premier ministre pour une affaire judiciaire dans laquelle il est soupçonné d’avoir justement accepté des cadeaux de riches bienfaiteurs en Israël et à l’étranger, la fameuse Affaire 1 000.

Il a également estimé qu’une telle aide ne devait être sollicitée que si un fonctionnaire de l’État en avait besoin. Quand il a demandé à l’intéressé de soumettre une évaluation de sa fortune, celui-ci a refusé.

Nathan Milikowsky en 2013, à San Francisco (Crédit : Drew Altizer Photography)

Cette semaine, la Treizième chaîne a rapporté qu’une réunion avait eu lieu le mois dernier entre Englman et les membres du panel. Au cours de celle-ci, le contrôleur s’en serait vivement pris à eux verbalement, qualifiant leur appel lancé à Netanyahu pour qu’il rende l’argent à Milikowsky d’outrepassement de l’autorité de la commission.

« Votre travail est de décider d’autoriser ou non, rien de plus. Ne dirigez pas mon bureau », a ainsi été cité Englman par La Treizième chaîne.

La démission de ces trois membres, le juge à la retraite Ezra Kama et les avocats Nurit Israeli et Avigdor Ravid, constitue principalement un acte de protestation, leur mandat de deux ans devant prendre fin à la fin du mois prochain.

Le président du comité, le juge à la retraite Shalom Brenner, n’a pas quitté ses fonctions. Son mandat doit lui aussi prendre fin en septembre.

Matanyahu Englman fait sa prestation de serment au poste de contrôleur d’Etat au cours d’une session de plénière à la Knesset, le 1er juillet 2019 (Capture d’écran : Twitter)

La saga Netanyahu a déjà provoqué le départ du précédent président de la commission, l’ancien juge Oni Habash, nommé en 2012. Il a en effet quitté son poste en mars pour protester contre ce qu’il a qualifié de
« pression politique » dont le comité faisait l’objet autour de la même question.

Netanyahu a sollicité ces soutiens financiers pour l’affaire 1 000 dans laquelle il est accusé de fraude et d’abus de confiance. Il est également visé par des accusations dans d’autres enquêtes, les affaires 2 000 et 4 000. Le procureur général Avichai Mandelblit a laissé entendre qu’il pourrait être inculpé pour corruption dans l’affaire 4 000.

Mandelblit a fait part de son intention de mettre en examen Netanyahu, selon les résultats d’une audience préliminaire.

Netanyahu dément toutes les charges retenues contre lui dans les trois affaires et accuse les médias et les magistrats militants de se livrer à une chasse aux sorcières contre lui.

Ce dernier conflit au sein du contrôle de l’État met en exergue ce que de nombreux observateurs et officiels de longue date du bureau qualifient de changement radical dans ses fonctions depuis l’arrivée d’Englman.

Le procureur général Avichai Mandelblit s’exprime lors d’une cérémonie de départ de la ministre de la Justice sortante Ayelet Shaked au ministère de la Justice à Jérusalem le 4 juin 2019. (Hadas Parush/Flash90)

Le mois dernier, Haaretz rapportait qu’Englman comptait réduire les effectifs chargés d’enquêter sur les cas de corruption et se concentrer sur son rôle plus traditionnel et moins controversé de critique interne policé de la bureaucratie étatique.

Ces nouveaux projets comprennent la fermeture complète du département en question ainsi que l’introduction de commentaires positifs dans les rapports sur les organismes publics.

Englman, comptable de formation et ancien directeur éducatif du prestigieux Technion et responsable du Conseil de l’enseignement supérieur, a été intronisé le 1er juillet dernier. Il est le premier contrôleur de l’État depuis trois décennies à ne pas être un ancien juge.

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