Le maire de Miami Beach renonce à fermer un cinéma qui a diffusé le film « No Other Land »
Steven Meiner, qui a qualifié « d'antisémite » un documentaire sur la destruction d'un village palestinien par Israël, fait face à de vives réactions pour avoir suggéré de révoquer le bail d'un cinéma local qui l'avait projeté

JTA – Le maire de Miami Beach, aux États-Unis, a finalement renoncé à sa proposition d’expulser et de retirer les fonds à un cinéma local indépendant pour avoir projeté un documentaire primé aux Oscars sur les démolitions israéliennes en Cisjordanie, à la suite d’un tollé public.
Dans sa résolution initiale datant de la semaine dernière, le maire Steven Meiner, qui est juif, a qualifié le film « No Other Land » d’antisémite et a proposé que le cinéma indépendant qui l’a projeté, O Cinema, voit son bail dans l’Hôtel de ville historique de Miami Beach révoqué et son financement supprimé.
Mais lors d’une réunion de la commission municipale de Miami Beach mercredi, Meiner a soutenu une proposition alternative demandant au cinéma de « mettre en avant un point de vue juste et équilibré », selon l’Associated Press.
La proposition alternative a été présentée après que cinq des six commissaires de la ville ont annoncé qu’ils ne soutiendraient pas les efforts de Meiner pour fermer le cinéma. Plus tôt dans la semaine, plus de 600 cinéastes ont signé une lettre de soutien au cinéma.
Selon le Miami Herald, la grande majorité des participants à la réunion de mercredi se sont opposés à la proposition de fermeture.
« La communauté s’est clairement exprimée aujourd’hui : Elle ne tolérera pas la censure des arts », a déclaré au Miami Herald Miriam Haskell, avocate représentant O Cinema au nom du Community Justice Project, un groupe d’aide juridique. « Nous resterons vigilants face aux futures représailles contre O Cinema et d’autres institutions culturelles qui choisissent de représenter ou de ne pas représenter un point de vue particulier. »

« No Other Land » a remporté l’Oscar du meilleur film documentaire au début du mois. Il a suscité de vives critiques de la part de responsables israéliens et de leurs partisans, ainsi que de militants pro-palestiniens qui s’opposent à toute collaboration avec des Israéliens.
O Cinema a projeté le film au début du mois après que Meiner a envoyé une lettre à la directrice générale du cinéma, Vivian Marthell, l’exhortant à empêcher sa diffusion.
Dans sa lettre, Meiner faisait référence à l’importante population juive de Miami Beach et décrivait le film comme « une attaque de propagande unilatérale contre le peuple juif ».
Mercredi, Meiner a décrit ses efforts initiaux comme une « mesure de sécurité publique » en réponse à la montée de l’antisémitisme, mais il a fait l’éloge de la résolution qui a finalement été adoptée.
« Je suis vraiment reconnaissant de la passion que nous avons vue aujourd’hui », a déclaré le maire Meiner au Miami Herald. « L’unité signifie que nous nous efforçons d’obtenir ce qu’il y a de mieux pour notre ville et notre communauté. »