Le ministère de la Défense commence à saisir les bitcoins utilisés par le Hamas
Benny Gantz ordonne la saisie des fonds contenus dans les portefeuilles numériques collectés lors de l'appel aux dons lancé par le groupe terroriste
Le ministère de la Défense affirme avoir commencé à prendre le contrôle des portefeuilles numériques utilisés par le groupe terroriste Hamas qui contiennent des monnaies virtuelles provenant de dons à l’étranger.
Le ministre de la Défense, Benny Gantz, a approuvé la saisie d’une série de portefeuilles numériques le 30 juin après qu’une opération conjointe a parmis de « découvrir un réseau de portefeuilles électroniques » utilisés par le Hamas pour collecter des fonds à l’aide de Bitcoin et d’autres crypto-monnaies, a déclaré le ministère.
Les stocks de crypto-monnaies étaient exploités depuis la bande de Gaza et ont fait partie des efforts du Hamas pour lever des fonds à l’étranger après son conflit meurtrier de 11 jours avec Israël en mai.
Outre le bitcoin, le ministère de la Défense a réussi à saisir des paiements effectués dans d’autres monnaies numériques, notamment XRP, Ethereum, Tether et Dogecoin, conformément à la loi antiterroriste de 2016.
« Les outils de renseignement, technologiques et juridiques qui nous permettent de mettre la main sur l’argent des terroristes dans le monde entier constituent une percée opérationnelle », aurait déclaré Gantz dans le communiqué.
Noa Mashiah, PDG de l’Association israélienne du bitcoin, a déclaré que cette nouvelle prouve la sécurité des monnaies numériques.
« La saisie et la confiscation des dons du Hamas prouvent que le bitcoin est une monnaie sûre », a déclaré Mashiah. « Les criminels qui se servent de ce système financier découvriront à leurs dépens que le journal ouvert des transactions, la blockchain, les exposera et permettra aux forces de l’ordre d’agir contre eux. »
Mashiah a déclaré que cette saisie marque « une amélioration significative par rapport à l’interdiction de blanchiment d’argent et par rapport aux comptes bancaires internationaux cachés derrière un mur de secret bancaire. » La nouvelle ne fait que prouver davantage que les régulateurs israéliens devraient « adopter et utiliser » le bitcoin et d’autres monnaies numériques, « car cela permet d’exposer le mauvais et de faire le bien avec le bon. »
Omri Segev Moyal, PDG de la société de gestion de crise dans le cyber-espace Profero, a déclaré que l’empreinte numérique de ces échanges de devises permet aux agents de sécurité de s’infiltrer.
« Dès que vous dépassez les frontières de la blockchain pour atteindre les mondes des plateformes d’échange, vous perdez immédiatement l’anonymat et alors, comme dans le cas présent, les États et les forces de l’ordre sont en mesure de localiser et de geler les devises des organisations criminelles et terroristes », a expliqué Moyal.
« De plus, lorsque le réseau est complètement exposé, on peut suivre très précisément la trajectoire des pièces et localiser leur destination finale. »
En 2019, le Hamas a lancé un appel aux dons de ses partisans via Bitcoin pour l’aider à contrer ses difficultés financières. Quelques mois plus tard, il a lancé un programme expérimental utilisant un système complexe de crypto-monnaies pour collecter des fonds auprès de donateurs internationaux.
L’année dernière, le ministère de la Justice des États-Unis a déclaré avoir saisi des millions de dollars provenant de comptes de crypto-monnaies sur lesquels des groupes terroristes, dont Al-Qaïda et l’État islamique, s’appuyaient pour financer leurs organisations et leurs complots violents. Les forces de l’ordre ont déclaré avoir saisi à l’époque plus de 150 comptes de crypto-monnaies qui blanchissaient des fonds à destination et en provenance de comptes gérés par le Hamas.