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Le Nobel de médecine aux Américains Ambros et Ruvkun pour une percée dans la régulation des gènes

Gary Ruvkun est juif ; le père de Victor Ambros a été soumis au travail forcé par les nazis

Le biologiste moléculaire américain Gary Ruvkun, à gauche, et le professeur de médecine moléculaire et titulaire de la chaire de sciences naturelles de l'UMass, Victor Ambros, sur des photos non datées. (Crédit : Joshua Touster et UMass via AP)
Le biologiste moléculaire américain Gary Ruvkun, à gauche, et le professeur de médecine moléculaire et titulaire de la chaire de sciences naturelles de l'UMass, Victor Ambros, sur des photos non datées. (Crédit : Joshua Touster et UMass via AP)

Le prix Nobel de médecine a été décerné lundi aux Américains Victor Ambros et Gary Ruvkun pour leur découverte des microARN, nouvelle classe de molécule ARN minuscule jouant un rôle crucial dans la régulation de l’activité des gènes.

Les microARN « sont d’une importance fondamentale pour le développement et le fonctionnement des organismes », a expliqué le jury Nobel dans son communiqué.

« Un dérèglement de la régulation des gènes peut entraîner des maladies graves telles que le cancer, le diabète ou l’auto-immunité. C’est pourquoi la compréhension de la régulation de l’activité des gènes est un objectif important depuis plusieurs décennies », souligne-t-il.

Ambros, 70 ans, est biologiste à la Massachusetts Medical School et Ruvkun, 72 ans, est professeur de génétique à la Harvard Medical School. Ils ont publié en 1993 dans deux articles séparés leurs découvertes sur « un nouveau niveau de régulation des gènes » qui s’est avéré décisif.

« C’est énorme. C’est un tremblement de terre. Le chien ne comprend pas pourquoi il fait nuit dehors et pourquoi nous courons partout dans la maison », s’est amusé Gary Ruvkun auprès de la radio publique SR.

Il se réjouit de la perspective de recevoir le prix des mains du roi de Suède Carl XVI Gustaf le 10 décembre à Stockholm. « C’est une fête. On ne pense pas qu’un groupe de scientifiques soit des fêtards, mais c’est vraiment le cas », a-t-il ajouté.

Le président du comité Nobel Thomas Perlmann, à droite, annonce que les Américains Victor Ambros, à gauche, et Gary Ruvkun, que l’on voit sur un écran, ont reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine de cette année, lors d’une conférence de presse à l’Institut Karolinska de Stockholm, en Suède, le lundi 7 octobre 2024. (Crédit : Christine Olsson/TT News Agency via AP)

Son colauréat a appris de la bouche du journaliste de la radio suédoise qu’il était récompensé. « Waouh ! C’est incroyable ! Je ne le savais pas », s’est-il exclamé, le jury n’ayant pu le joindre auparavant.

Les deux hommes ont reçu le prix Wolf d’Israël en 2014. Ruvkun, qui est juif, a remporté le prix Dan David, dont le siège se trouve à l’université de Tel-Aviv, en 2011. Il est marié à Natasha Staller, professeur d’histoire de l’art.

Le père catholique d’Ambros a été envoyé dans un camp de travail forcé par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.

En collaboration, mais travaillant séparément, les deux hommes ont mené des recherches sur un ver rond d’un millimètre, C. elegans, afin de déterminer pourquoi et quand les mutations cellulaires se produisaient, précise le jury.

Chaque cellule contient les mêmes chromosomes, donc exactement le même ensemble de gènes et d’instructions. La régulation des gènes permet à chaque cellule de ne sélectionner que les instructions pertinentes.

Les deux chercheurs se sont donc intéressés à la manière dont les différents types de cellules se développent, et ont découvert les microARN.

« Leur découverte révolutionnaire a révélé un tout nouveau principe de régulation des gènes qui s’est avéré essentiel pour les organismes multicellulaires, y compris l’homme », note le communiqué.

Pas d’application immédiate

Ces travaux ont ouvert de nouvelles perspectives dans le traitement de maladies mais sans application immédiate, selon les experts.

Cette découverte a débouché sur « de nombreux essais (qui sont) en cours, et pas seulement contre le cancer, mais aussi dans d’autres maladies, comme les maladies rénales cardiovasculaires (…) mais rien qui ne soit proche d’une application réelle », a précisé Gunilla Karlsson Hedestam, professeure à l’institut Karolinska.

L’an dernier, le prix Nobel de médecine avait consacré les avancées de la chercheuse hongroise Katalin Kariko et de son collègue américain Drew Weissman dans le développement de vaccins à ARN messager, décisifs dans la lutte contre le Covid-19.

« Il s’agit donc de deux prix très différents, mais cela dit, une compréhension de base est bien sûr la première étape vers le développement d’applications », a ajouté Mme Karlsson Hedestam.

Le prix s’accompagne d’une récompense de onze millions de couronnes (920.000 euros), soit la plus haute valeur nominale (dans la devise suédoise) dans l’histoire plus que centenaire des Nobel.

Décernés depuis 1901, les Nobel récompensent les « bienfaiteurs de l’humanité », une promesse qui vient se télescoper avec le fracas d’une année marquée par les guerres au Proche-Orient et en Ukraine.

Microscope de l’infiniment petit

Pour le prix Nobel de physique mardi, les spécialistes de la radio publique suédoise citent le physicien suisse Christoph Gerber, pionnier dans la mise au point du microscope à force atomique.

« Il s’agit d’un microscope qui fournit des images tridimensionnelles à un niveau si incroyablement petit qu’il atteint parfois une résolution atomique », souligne Camilla Widebeck, de la radio publique SR. L’outil est devenu crucial dans le domaine des nanotechnologies et des nanosciences, ajoute-t-elle.

Le nom de Gerber revient également dans les anticipations du cabinet Clarivate, qui mentionne aussi les travaux de David Deutsch et Peter W. Shor sur les algorithmes quantiques.

Pour le prix Nobel de chimie mercredi, Lars Bröstrom, de la radio NR, cite le biologiste basé aux Etats-Unis Omar Yaghi et son travail sur les réseaux métallo-organiques (RMO) et leurs propriétés poreuses permettant d’absorber des gaz dangereux.

Karl Deisseroth, psychiatre et spécialiste en bio-ingénierie, pourrait aussi être consacré par le comité Nobel. Le chercheur a investi le domaine de l’optogénétique, qui rend les neurones sensibles à la lumière. Sous sa houlette, des chercheurs sont parvenus à rendre un cerveau de souris totalement transparent pour voir ce qui s’y passe.

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