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Le Pakistan accuse l’Iran d’une frappe sur son territoire qui a tué 2 enfants

Islamabad, à l'instar de Bagdad, a rappelé son ambassadeur après la frappe qui a aussi blessé trois autres enfants

Illustration : Une image tirée d'une vidéo fournie par l'armée iranienne le 29 septembre 2022 montre un missile lancé lors d'une attaque visant la région kurde irakienne. (Crédit : Armée iranienne via AP)
Illustration : Une image tirée d'une vidéo fournie par l'armée iranienne le 29 septembre 2022 montre un missile lancé lors d'une attaque visant la région kurde irakienne. (Crédit : Armée iranienne via AP)

Le Pakistan a accusé mercredi l’Iran d’une frappe aérienne ayant tué deux enfants sur son territoire, après des raids similaires conduits en Irak et en Syrie par Téhéran contre ce que l’Iran a qualifié de « groupes terroristes anti-iraniens ».

Islamabad a jugé « totalement inacceptable » et injustifiée la frappe, survenue mardi soir près de la frontière que partagent les deux pays.

L’agence iranienne Mehr a assuré que cette « riposte par missile et par drone » avait visé le quartier général au Pakistan du groupe jihadiste Jaish al-Adl (Armée de la Justice en arabe), en réponse à une « agression contre la sécurité » de l’Iran.

Jaish al-Adl, formé en 2012, est considéré comme un groupe terroriste par Téhéran et a mené plusieurs attaques sur le sol iranien ces dernières années.

Le vice-président iranien aux Affaires parlementaires, Mohammad Hosseini, a jugé mercredi « naturel » que son pays ait réagi après avoir demandé sans succès au Pakistan d’ « empêcher l’entrée en Iran de gens qui tuent un grand nombre de personnes ».

« Nous ne posons pas de limites à la défense de nos intérêts nationaux et à celle de notre peuple », a pour sa part déclaré le ministre de la Défense iranien, Mohammad Reza Ashtiani.

Mardi, l’Iran avait procédé à des tirs de missiles sur ce qu’il a qualifié de quartiers généraux d’ « espions » et de cibles « terroristes » en Syrie et au Kurdistan irakien autonome.

Cette photo prise le 16 janvier 2024 par la chaîne d’information Kurdistan 24 montre un bâtiment endommagé sur un site touché par une attaque de missiles lancée par le Corps des gardiens de la révolution islamique d’Iran (IRGC), à Erbil, la capitale de la région kurde autonome du nord de l’Irak. (Crédit : Kurdistan24/AFP)

Ces frappes iraniennes surviennent au moment où le Proche-Orient est secoué par la guerre qui oppose le groupe terroriste islamiste palestinien Hamas à Israël dans la bande de Gaza et les attaques des rebelles Houthis du Yémen soutenus par l’Iran contre des navires commerciaux en mer Rouge.

La guerre à Gaza a éclaté lorsque le Hamas a envoyé 3 000 terroristes armés en Israël, le 7 octobre, pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage plus de 240 personnes, pour la plupart des civils, et les ont emmenées à Gaza. Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.

Le communiqué d’Islamabad ne précise pas où la frappe iranienne a eu lieu. Selon des médias pakistanais, elle est survenue près de Panjgur, dans le Sud-Ouest de la province du Baloutchistan (Ouest), où les deux pays partagent une frontière longue d’un millier de kilomètres.

La Chine, qui entretient des liens privilégiés avec les deux pays, les a appelés à la « retenue » et à « éviter des actions qui pourraient exacerber les tensions ».

Quelques heures avant la frappe, le Premier ministre intérimaire Anwar-ul-Haq Kakar avait rencontré le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir-Abdollahian, en marge du Forum de Davos (Suisse).

« Cette violation de la souveraineté du Pakistan est totalement inacceptable et peut avoir de sérieuses conséquences », a averti le ministère pakistanais des Affaires étrangères dans un communiqué.

La frappe en territoire pakistanais mardi soir a « provoqué la mort de deux enfants innocents et blessé trois fillettes », selon la même source.

Cette image tirée d’une vidéo fournie par Rudaw TV montre de la fumée s’élevant d’un bâtiment touché par une frappe à Erbil, en Irak, le 16 janvier 2024. (Crédit : Rudaw TV via AP)

Représentant iranien convoqué

Côté diplomatique, le Pakistan a dit avoir convoqué le représentant de l’Iran à Islamabad pour protester contre « une violation injustifiée de son espace aérien », et avoir rappelé son ambassadeur en poste à Téhéran.

Mardi soir, l’agence de presse iranienne Nour News a écrit sur X (ex-Twitter) : « Il y a quelques minutes, deux importants quartiers généraux du groupe terroriste dénommé Jaish-al-Adl ont été ciblés au Pakistan ».

« Ces quartiers généraux ont été détruits par des roquettes et des drones », a ajouté la même source.

En décembre, cette organisation avait revendiqué l’attaque d’un commissariat de police de Rask dans la province du Sistan-Baloutchistan, dans laquelle 11 agents de police iraniens avaient été tués.

Les Etats-Unis, qui classent Jaish al-Adl comme une organisation terroriste, soutiennent que ce groupe « cible en premier lieu des membres des forces de sécurité iraniennes » mais également des responsables gouvernementaux et des civils par des assassinats, enlèvements et attentats-suicides.

« Acte illégal »

Téhéran et Islamabad s’accusent fréquemment de permettre à des groupes rebelles d’opérer à partir du territoire de l’autre pour lancer des attaques, mais il est rare que les forces officielles de l’un ou l’autre pays s’engagent.

« Ce qui est d’autant plus préoccupant, c’est que cet acte illégal a eu lieu malgré l’existence de plusieurs canaux de communication entre le Pakistan et l’Iran », a déclaré la diplomatie pakistanaise.

« Le Pakistan a toujours affirmé que le terrorisme était une menace commune à tous les pays de la région et qu’il nécessitait une action coordonnée », ajoute son communiqué. « De tels actes unilatéraux ne sont pas conformes aux relations de bon voisinage et peuvent sérieusement ébranler la confiance bilatérale ».

Pour Michael Kugelman, directeur de l’Institut d’Asie du Sud au Wilson Center de Washington, « cela précipite les relations pakistano-iraniennes (…) dans une crise grave ».

« L’Iran a organisé par le passé des opérations transfrontalières contre des militants basés au Pakistan, mais je ne me souviens de rien de cette ampleur », a-t-il écrit sur X.

 

« Acte clair d’agression »

Mardi, l’Irak avait aussi rappelé son ambassadeur à Téhéran et dénoncé « un acte clair d’agression » sur la région du Kurdistan autonome, où quatre personnes ont été tuées et six autres blessées dans un raid, selon les autorités locales.

Bagdad a contesté les propos de Téhéran, selon qui les frappes ont ciblé les services de renseignement israéliens en représailles aux assassinats par Israël de commandants iraniens et alliés du Hamas et du Hezbollah.

L’Irak a déclaré qu’il porterait plainte auprès du Conseil de sécurité de l’ONU à propos de cette « attaque contre sa souveraineté ».

La diplomatie iranienne a défendu une « opération précise et ciblée » concernant le raid en Irak, assurant avoir « identifié » et « visé » les quartiers généraux de « criminels (…) en utilisant des armes de précision ».

L’Iran a fait du soutien aux Palestiniens un élément central de sa politique étrangère depuis sa révolution islamique de 1979 et a qualifié de « succès » l’attaque meurtrière du 7 octobre perpétrée en Israël par le Hamas, niant toutefois toute implication directe. Mais un commandant du Jihad islamique a indiqué, à l’instar d’autres suspects, avoir été en Iran pour recevoir un entraînement.

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