Le parti orthodoxe remporte la direction du centre juif AMIA à Buenos Aires
La faction du Front religieux uni est en désaccord avec les autres groupes sur les questions liées à la conversion, aux mariages intercommunautaires et à l’éducation
BUENOS AIRES, Argentine – Un parti orthodoxe a remporté une nette majorité aux élections pour la direction du centre communautaire juif AMIA, ce qui marque une rupture avec la politique juive locale.
Les résultats de l’élection de dimanche, diffusés lundi, ont montré que le Front religieux uni a remporté 77 % des 6 507 suffrages exprimés. Pour la première fois en 123 ans d’existence de l’AMIA, un parti religieux a remporté plus de 50 % des voix, ce qui signifie qu’elle est en mesure de former une coalition sans le soutien d’autres partis.
L’AMIA est une organisation-cadre pour les services sociaux juifs, et les instances culturelles et éducatives.
Le Front religieux uni est en désaccord avec le programme des autres partis sur les questions centrales de conversion, de mariage inter-communautaires et le type d’éducation juive que l’AMIA doit soutenir.
La direction de l’AMIA détermine la politique du cimetière juif qu’il dirige et accorde des subventions aux étudiants dans le besoin.
En deuxième position et avec 13 % des votes, la coalition qui rassemble deux partis sionistes, Avoda et Likud. Le mouvement conservateur Masorti a fini troisième, avec 9 % des voix.
Une assemblée de représentants de tous les partis déterminera le nouveau président de l’AMIA. Les orthodoxes auront 70 représentants dans l’assemblée, la coalition Avoda-Likud en aura 12, et 8 représentants pour le parti Masorti.
En avril 2011, les tensions entre le parti orthodoxe émergent et les factions non-orthodoxes qui étaient à la tête de l’AMIA pendant plus d’un siècle ont enregistré un record de votes, avec 10 757 suffrages. Le Front religieux uni a perdu de peu la majorité, et la coalition non-orthodoxe est restée à la direction.
L’AMIA a toujours choisi ses dirigeants au moyen d’un vote démocratique, même quand l’Argentine n’était pas une dictature. Le centre a également été la cible d’une attaque terroriste en juin 1994, dans un attentat qui a tué 85 personnes.