Le père d’Hisham al-Sayed scandalisé par l’indifférence du monde arabe face aux exactions du Hamas
Le père de l'otage libéré accuse le Hamas de violer les enseignements de l'islam en exploitant son fils, qui « a des problèmes mentaux », et appelle à intensifier les efforts pour libérer tous les otages restants

Le père d’un otage bédouin israélien relâché après quasiment dix ans de captivité à Gaza a appelé dimanche « le monde arabe » à se prononcer sur les actions du Hamas, déplorant son absence de réaction face aux meurtres de personnes « innocentes » commis le 7 octobre.
Hicham al-Sayed, 37 ans, a été libéré samedi par le groupe terroriste islamiste palestinien dans le cadre de la trêve avec Israël. Présenté comme schizophrène par sa famille, il était entré dans la bande de Gaza à pied en avril 2015 et y était retenu depuis lors comme otage.
Sayed était l’un des deux otages détenus en vie dans la bande de Gaza depuis plus de dix ans. L’autre, Avera Mengistu, qui est entré dans l’enclave en 2014, a également été libéré samedi. Le Hamas a également tué et capturé deux soldats israéliens en 2014 : le lieutenant Hadar Goldin et le sergent Oron Shaul.
Le corps de Shaul a été retrouvé par les troupes israéliennes le mois dernier, mais celui de Goldin est toujours détenu par le Hamas.
« Au début de sa captivité, lorsqu’il y avait quatre otages à Gaza, je pensais que les membres du Hamas les préserveraient, car c’était dans leur intérêt », a déclaré son père, Chaaban al-Sayed, lors d’une conférence de presse à l’hôpital Ichilov de Tel-Aviv, au cours de laquelle il s’est exprimé en hébreu.
« Mais après le 7 octobre (2023), j’ai commencé à trembler de peur », a-t-il ajouté, en référence à l’attaque sanglante du Hamas dans le sud d’Israël ayant déclenché la guerre, et au cours de laquelle plus de 1 200 personnes ont été tuées et 251 personnes ont été emmenées comme otages à Gaza.

« J’ai vu que des Bédouins et des Arabes ont été tués, des gens qui travaillaient dans différents endroits et qui n’étaient ni soldats ni combattants », a-t-il dit à propos des massacres aveugles commis ce jour-là par les terroristes venus de Gaza.
« Le monde arabe ne réagit pas, ne donne aucune réponse à cela, ne manifeste aucune prise de position », a poursuivi ce membre de la minorité arabe d’Israël, mais « nous voulons que le monde arabe, et en particulier la population arabe en Israël, donne son avis : que pensent-ils du fait que des innocents soient enlevés et assassinés ? »
Plusieurs membres de la communauté bédouine ont été faits prisonniers par le Hamas le 7 octobre, dont quatre membres d’une même famille : Youssef Ziyadne et trois de ses enfants, Hamza, Bilal et Aisha.
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Farhan al-Qadi, un autre membre de la même communauté bédouine Rahat, a également été enlevé le 7 octobre et a été secouru par l’armée israélienne en août 2024.
M. al-Sayed a accusé le Hamas d’avoir enfreint les préceptes de l’islam en instrumentalisant son fils, « atteint de troubles mentaux ».
« Lorsque nous avons récupéré Hicham, nous avons été soulagés de le voir marcher sur ses jambes », a-t-il poursuivi « mais en le serrant dans mes bras, j’ai compris que j’embrassais un corps (…), pas un être humain ».
« Il ne parle pas. Il n’a pas de voix. Il n’a aucun souvenir de rien. C’est comme s’il n’avait pas été parmi des êtres humains » pendant tout ce temps, et « cela nous met en colère », a-t-il ajouté, appelant à intensifier les efforts en vue de libérer tous les otages encore à Gaza.

Les groupes terroristes de la bande de Gaza détiennent toujours 62 des 251 otages enlevés par des terroristes placés sous l’autorité du Hamas le 7 octobre 2002. Parmi eux se trouvent les corps d’au moins 36 personnes dont la mort a été confirmée par l’armée israélienne.
Le Hamas a jusqu’à présent libéré 30 otages – 20 civils israéliens, cinq soldats et cinq ressortissants thaïlandais – et les corps de quatre captifs israéliens tués – Shiri, Ariel et Kfir Bibas, et Oded Lifshitz – lors d’un cessez-le-feu qui a débuté en janvier. Le groupe terroriste a libéré 105 civils lors d’une trêve d’une semaine fin novembre 2023, et quatre otages ont été libérées avant cela au cours des premières semaines de la guerre.
Huit otages ont été libérés par les troupes et les corps de 41 autres ont également été retrouvés, dont trois tués par erreur par l’armée israélienne alors qu’ils tentaient d’échapper à leurs ravisseurs, et le corps d’un soldat tué en 2014.
Le Hamas détient également la dépouille d’un soldat de Tsahal tué en 2014.