Israël en guerre - Jour 347

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Analyse

Le pire est peut-être à venir

Le Hamas ne veut pas arrêter les combats sans un « résultat » comme la levée du blocus de Gaza ; ni Israël, ni l'Egypte ne l’aideront dans ce but

Avi Issacharoff est notre spécialiste du Moyen Orient. Il remplit le même rôle pour Walla, premier portail d'infos en Israël. Il est régulièrement invité à la radio et à la télévision. Jusqu'en 2012, Avi était journaliste et commentateur des affaires arabes pour Haaretz. Il enseigne l'histoire palestinienne moderne à l'université de Tel Aviv et est le coauteur de la série Fauda. Né à Jérusalem , Avi est diplômé de l'université Ben Gourion et de l'université de Tel Aviv en étude du Moyen Orient. Parlant couramment l'arabe, il était le correspondant de la radio publique et a couvert le conflit israélo-palestinien, la guerre en Irak et l'actualité des pays arabes entre 2003 et 2006. Il a réalisé et monté des courts-métrages documentaires sur le Moyen Orient. En 2002, il remporte le prix du "meilleur journaliste" de la radio israélienne pour sa couverture de la deuxième Intifada. En 2004, il coécrit avec Amos Harel "La septième guerre. Comment nous avons gagné et perdu la guerre avec les Palestiniens". En 2005, le livre remporte un prix de l'Institut d'études stratégiques pour la meilleure recherche sur les questions de sécurité en Israël. En 2008, Issacharoff et Harel ont publié leur deuxième livre, "34 Jours - L'histoire de la Deuxième Guerre du Liban", qui a remporté le même prix

Une rue à Gaza pendant l'opération Bordure protectrice (Crédit : AFP)
Une rue à Gaza pendant l'opération Bordure protectrice (Crédit : AFP)

Mardi soir, malgré les efforts des médiateurs internationaux dans la région, il n’y avait aucun signe d’aboutissement d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon a échoué à mettre en place la trêve humanitaire de long terme qu’il appelait de ses voeux. Et cela en dépit des signes qui pourraient pousser le Hamas à arrêter les combats.

La chaîne de télévision par satellite Al-Mayadeen, qui a de bons contacts avec le bureau du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a affirmé lundi soir que M. Abbas et le chef du bureau politique du Hamas Khaled Meshaal avaient conclu un accord de cessez-le-feu, sur la base de la proposition égyptienne pour une cessation immédiate des hostilités. Le chef du renseignement d’Abbas, Majid Faraj, s’est mis en route pour convaincre les Egyptiens d’apporter des modifications mineures à leur proposition.

Après minuit, cependant, il est devenu clair que l’Egypte n’était pas encline à accepter le moindre changement, et que l’aile militaire du Hamas voulait plus que des changements mineurs. Il exige toujours la libération des prisonniers, l’ouverture du passage de Rafah à la frontière, l’ouverture d’un port maritime, et plus encore.

Mardi soir, l’Autorité palestinienne a tenté une autre approche : l’arrêt immédiat des combats, qui serait suivi par cinq jours de négociations au Caire sur la question des points de passage frontaliers, sous l’égide de l’Egypte, du Hamas et de l’Autorité palestinienne. Il y a peu de chances que le Hamas soit d’accord pour cela.

L’aile militaire du Hamas a coincé par ses exigences deux semaines de conflit. Mais si jusqu’à présent ses demandes semblaient exagérées et même arrogantes, son entêtement semble maintenant refléter une crainte quant à son propre rôle ainsi qu’une certaine frustration.

La direction politique et militaire du Hamas sait qu’un cessez-le-feu signé aujourd’hui, alors que plus de 600 Gazaouis sont morts et que l’on dénombre près de 4 000 blessés, et qu’il n’y a pas de résultat tangible, créera une situation qui ne sera pas bien accueillie par la population de Gaza. La position du Hamas est donc tout simplement en panne.

Les dommages causés à Gaza sont immenses. Des milliers de maisons ont été touchées. Plus de 600 ont été détruites. Quelques 100 000 personnes ont fui leurs maisons. Accepter un cessez-le-feu maintenant, après tout cela, ressemblerait donc à une capitulation docile.

Jusqu’à il y a quelques jours, la plupart des habitants de Gaza ont soutenu le Hamas – c’est-à-dire soutenu les combats. La bataille de Chajaya a changé cela dans une certaine mesure.

« On n’en peut plus, nous sommes épuisés », disent maintenant les habitants de Gaza quand on leur parle au téléphone. Toutes les quelques minutes il y a une attaque israélienne, et davantage de morts. L’atmosphère est au désespoir. Eid al-Fitr, la fin de la célébration du ramadan aura lieu dimanche. Les meurtres de 29 soldats israéliens et la capture possible d’un soldat supplémentaire (probablement mort) ne constituent pas un « résultat » suffisant par rapport à toutes les pertes.

D’où le piège. Le Hamas aura du mal à mettre fin aux combats sans un résultat d’envergure. Mais un tel résultat – l’ouverture des frontières, par exemple – n’est pas à portée de main. L’Égypte n’a aucun désir de venir à son aide. Israël n’a pas l’intention de libérer des prisonniers de sitôt.

Après un bon nombre de jours difficiles pour Israël et pour la bande de Gaza, c’est le pire qui est peut-être à venir.

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