Le Premier ministre australien réclame l’extradition rapide de Malka Leifer
Après avoir rencontré les victimes présumées de l'ancienne directrice d'école soupçonnée d'abus sexuels sur mineurs, Scott Morrison a juré de ne pas lâcher le dossier
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Le Premier ministre australien Scott Morrison a appelé Israël, mercredi, à rapidement conclure les procédures d’extradition à l’encontre de Malka Leifer, qui traînent depuis cinq ans. Les officiels, à Melbourne, affirment dorénavant que ces retards accumulés dans le dossier ont endommagé les relations entre les deux pays.
« Nous appelons à ce que ce dossier soit rapidement résolu et de façon transparente. Nous réaffirmons également notre engagement à voir Malka Leifer extradée vers l’Australie où elle répondra de 74 chefs d’accusation d’abus sur mineurs », a déclaré Morrison dans un communiqué émis après avoir rencontré deux victimes présumées de l’ex-directrice d’école, Dassi Erlich et Nicole Meyer.
« J’ai précédemment évoqué cet engagement avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et nous continuerons à soulever la question avec les prochains responsables israéliens », a ajouté Morrison. « Le gouvernement australien sera inébranlable dans sa quête de justice dans ce dossier ».
Erlich a écrit sur Twitter que la rencontre à Canberra avait été « extrêmement productive et encourageante » et qu’il était « très gratifiant d’avoir ce fort niveau de soutien de la part du gouvernement australien ».
Erlich et Meyer se sont également entretenues mercredi avec neuf autres membres du parlement, ainsi qu’avec le procureur-général australien Christian Porter.
Au cours d’une session au parlement qui a eu lieu peu après les réunions, quatre députés ont soulevé le problème posé par le dossier dans leurs déclarations de 90 secondes à l’ouverture de l’assemblée, a déclaré Erlich au Times of Israel.
Erlich a indiqué aux journalistes, aux abords de la chambre du Parlement, qu’elle et sa sœur voulaient que le gouvernement « fasse plus ».
« Ça suffit. Nous ne voulons pas de platitudes, nous voulons un passage à l’acte », a-t-elle dit.
« C’est un fardeau énorme qui pèse sur nos vies. Faire tous ces allers-retours sans voir de résultats, avec la frustration, tout en sachant qu’elle pourrait être remise en liberté, c’est un poids émotionnel sur nos existences », a-t-elle continué.
Pour sa part, Meyer a expliqué que « nous ne faisons pas tout ça seulement pour nous. Nous tentons de transmettre un message à toutes les survivantes : celui que quand on a été abusée, la vie peut continuer et justice peut être rendue ».
La semaine dernière, l’ancien ambassadeur australien en Israël et actuel membre du parlement fédéral, Dave Sharma, a déclaré que l’incapacité du tribunal de Jérusalem à extrader la pédophile présumée à Melbourne, après plus de cinq années, avait endommagé les liens entre son pays et l’Etat juif.