Le président slovène prend ses distances avec une reconnaissance de la Palestine
La commission des Affaires étrangères doit se réunir mercredi pour approuver la proposition et la transmettre au Parlement qui pourrait voter lors d'une session en mars ou en avril
Le président slovène Borut Pahor s’est distancié vendredi d’une initiative gouvernementale visant à faire reconnaître l’Etat palestinien par le Parlement, prise après la décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël.
Actuellement, les « circonstances » permettant une telle reconnaissance ne sont « pas réunies », juge le président de centre gauche dans un communiqué, soulignant qu’un tel geste contribuerait selon lui à « détériorer » les relations entre Palestiniens et Israéliens.
Le ministre slovène des Affaires étrangères Karl Erjavec avait annoncé lundi, à la suite d’une rencontre à Bruxelles avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, la volonté de Ljubljana de faire adopter par le Parlement une reconnaissance de l’Etat palestinien au printemps.
La commission parlementaire des Affaires étrangères doit se réunir mercredi pour approuver la proposition et la transmettre au Parlement qui pourrait voter lors d’une session en mars ou en avril, selon la télévision publique slovène RTV.
La récente décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël compte parmi les raisons qui ont conduit Ljubljana à accélérer cette reconnaissance, régulièrement évoquée par le gouvernement depuis 2014, avait précisé lundi à l’AFP Barbara Susnik, ambassadrice de Slovénie en Israël.
Le président slovène, au rôle essentiellement protocolaire, a le droit de refuser de promulguer une loi, une démarche toutefois rarissime. Il n’a pas la possibilité de s’opposer à une décision parlementaire qui n’aurait pas le statut de loi.
Parmi les 28 pays de l’UE, neuf reconnaissent officiellement l’Etat palestinien. Seule la Suède a effectué cette démarche en tant qu’Etat membre de l’UE, les huit autres (République tchèque, Slovaquie, Hongrie, Pologne, Bulgarie, Roumanie, Malte et Chypre) l’ayant faite avant leur adhésion.